Art africain -  Cimier tyiwara de style vertical de la région de Ségou - Peuple Bamana (Bambara) - Mali

Art africain
Cimier Tyiwara de style vertical de la région de Ségou, représentant
une antilope hippotrague mâle (la dega)
Peuple Bamana (ou Bambara) ; société Tyiwara (Ciwara)
Mali - Afrique

  • Le terme tyi wara (ou ci wara) signifie en Bamana : fauve (wara) et cultiver (tyi (ci), donc fauve de la culture.

  • Tyi wara (ci-wara) est également, chez les Bamana, le nom l'association initiatique des agriculteurs qui portent lors des fêtes agraires ces masques, parce que cette antilope représente le personnage mythique qui les a enseigné comment cultiver la terre.

  • Lors des cérémonies, ce type de cimiers est habituellement porté sur la tête grâce à une fixation sur une calotte composé de rameaux d'osier tressés ou de coton.

  • L'animal représenté dans ce cimier est la dega (chez les Bamana), une antilope-cheval (hippotragus equinus) d'où la présence de deux longues cornes, puis chez les mâles de cette espèce, en arrière de la tête, une crinière fournie, volant au vent.
    Quand il s'agit d'une antilope femelle, le sculpteur la représente par une autre antilope, il s'agit de l'oryx beïsa (Oryx beisa), ou oryx d'Afrique de l'Est, aux cornes longues et droites, pointant vers l'arrière (et au cou légèrement décliné sur la sculpture) ; elle n'a pas de crinière et sculptée souvent portant son faon sur le dos.

  • Pour les Bamana (Bambara), le tyi wara est une antilope-cheval et un fauve griffu, et également un être faiseur de miracle, un magicien ; il a enseigné aux humains l'agriculture en griffant la terre pour semer des graines. Les cornes de l'antilope érigées à la verticale nous rappellent l'image des pousses du mil et du fonio qui s'élancent verticalement.

  • Dans les récits merveilleux chez les Bamana, on raconte que dans une course autour du monde organisée par les divinités, dans laquelle tous les animaux devaient participer, c'est tyi wara qui triompha.

  • L'association tyiwara utilise également des cimiers-masques composites associant cette antilope-cheval à certains animaux, en particulier, l'oryctérope (Orycteropus afer) ou le cochon de terre (qui a sait fouiller la terre comme les humains) que les Bamana appellent timba, et pangolin à écailles (Manis tricupis) nommé par les Bamana le nkoso kasa
    par un pangolin. Dans ces masques-cimiers verticaux composites, l'oryctérope surmonté par le pangolin, puis ce dernier est surmonté par l'antilope-cheval qui est présenté seulement par ses oreilles et longues cornes.

    Les Bamana (ou Bambara) :

    Ils vivent dans la savane située à l'ouest et le sud de Mali, dans un territoire triangulaire divisé en deux partie par le fleuve de Niger.

    Les voyageurs Arabes du IX° siècles tracèrent l'histoire de certaines de leurs grandes villes comme Djenné et Tombouctou, et donnèrent à ce peuple le nom "Bambara", une tournure de "Bamana".

    Les Bamana sont actuellement au nombre d'environ un million neuf cents individus (2008) ; ils furent colonisés par les Français au début du XX° siècles.

    Les statues représentant des musiciens ou des guerriers portant des lances font partie de leurs objets d'arts illustrant les qualités que devront posséder les initiés : le savoir, le pouvoir et la beauté.

    Parmi les autres œuvres d'arts des Bamana, on retrouve des statues de maternité : femmes avec un enfant ; ces figures féminines se distingues par les épaules larges et plates, et les seins coniques et projetés en avant ; cou long et tronc rond.


  • Références :
    • Fondation Clément. Afrique, artistes d’hier et d'aujourd'hui. Fondation DAPPER. Editions Hervé Chopin (HC), Paris 2018. p:79-81.
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Éditions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Gabriel Massa, Chantal Dewé. Masques animaliers d'Afrique noire. Editions SEPIA 2011.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Éditions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Comment regarder les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007 et 2017.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 11 Juin, 2019

     
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