Frelon asiatique et guêpe, un combat aux armes inégales - Séquence vidéo

Un combat aux forces inégales entre un frelon asiatique et une guêpe commune
Le frelon asiatique nourrit ses larves avec la chaire d'insectes
(séquence vidéo (ralenti X 4) et GIF animé)


L'arbre sur lequel cette séquence a été filmée est un " Heteromorpha arborescens " de la famille des Abiaceae, un arbre très fréquenté par les guêpes y compris les frelons, puis les syrphes, les différentes espèces de mouches et punaises.

Le frelon :

Insecte hyménoptère (Vespidés), de grande taille, de couleur brun-noir, roux et jaune, qui bâtit son nid dans différentes cavités (troncs d'arbres, murs, cheminées, etc.), qui pille le miel des abeilles et dont la piqûre est fort douloureuse, parfois dangereuse.
" Référence : Trésor de la Langue Française".

Il existe deux espèces de frelons en France, le frelon d'Europe et le Frelon asiatique.

Le frelon asiatique (Vespa velutina ou frelon à pattes jaunes), se caractérise par un corps jaune, face orange, deux mâchoires broyeuses puissantes et coupant comme une scie ; thorax (prothorax , mésothorax et métathorax) noir ; fémurs et tibias noirs, par contre les tarses sont jaunes (les derniers segments des pattes). L’abdomen est bordé de jaune et le 4° segment abdominal est une large bande orange.

Une ouvrière de frelon asiatique mesure 30 mm de long et une reine mesure 35 mm, mais en général, le frelon asiatique est plus petit que le frelon d'Europe (Vespa crabro - 35 mm pour une ouvrière et 40 mm pour une reine), sachant que ce dernier est considéré comme la plus grosse des guêpes.

Le frelon asiatique est originaire de la Chine, il a été introduit en France avant 2004 puis il a envahi rapidement la moitié Sud-Ouest de la France et atteint l'Espagne en 2010 et le Portugal et la Belgique en 2011.

Cycle de vie :
Le frelon installe ses nids en haut dans les arbres et dans les cavités abandonnées au sein des habitations humaines. Le nid est composé d'une sorte de papier mâché que les insectes adultes fabriquent en broyant et mélangeant, au niveau de leurs mandibules, les fibres végétales avec leurs salives. Les guêpes n'ont pas atteindre la perfection des abeilles de fabriquer la cire et le miel.
A l'intérieur du nid, on retrouve des plaques cellulaires posées en étages horizontaux ou obliques, jamais verticaux comme chez les abeilles. Le nid est entouré et protégé par de papier épais (carton), son ouverture vers l'extérieur est souvent en bas.

A l'intérieur des cellules, les adultes nourrissent les larves par des boulettes de chaire d'insectes pétries de sucre des fruits et de nectar des fleurs. Ces boulettes sont fabriquées dans leur jabot sans entrer dans leur estomac.
Les larves, à l'intérieur de leurs cellules, à la dernière mue, filent un cocon de soie et rejettent, au fond de la cellule, leurs excréments, et les dépouilles de leur métamorphose.

Comme toutes les guêpes sociales, les colonies de frelons sont annuelles, activent du printemps au milieu de l'automne, mais à l'arrivée du froid de l'hiver, seulement les jeunes reines fécondées (femelles fécondées) survivent en s'abritant dans des endroits protecteurs, puis à l'arrivée du printemps, chaque reine compose un nid embryonnaire permettant la naissance des premières ouvrières. La reine cesse son activité de bâtisseuse et se met exclusivement à pondre pour générer une société dite "monogyne = issue d'une seule femelle ". De leur côté, les ouvrières vont prendre en charge l’achèvement de la construction du nid et l'élevage des larves afin de former finalement des colonies composées de milliers de frelons ; donc le nid, même intact, ne sera jamais réhabité les années suivantes par les futures colonies.
Sous l'influence de la nourriture abondante, la différence sexuelle commence à apparaître au sein de la colonie, d'abord les mâles, puis en deuxième temps, les femelles. La présence, en nombre infini, de femelles fécondées est tolérée dans le nid ; ce sont elles qui survivront au froid hivernal afin de fonder chacune une nouvelle colonie dans un nouveau nid. Ce type de cycle de vie, permet l’expansion des différentes espèces des guêpes dans la nature, y compris les frelons.

Nocivité :
Les guêpes, y compris les frelons, sont généralement inoffensives sauf en cas d'agression manifeste ou une agitation brusque dans leur voisinage.

Les frelons, comme les autres guêpes, abeilles et fourmis, sont des Porte-aiguillons au niveau de leur extrémité anale ; il s'agit d'aiguillon à venin relié à deux types de glandes, la première sécrète un liquide très acide, l'autre sécrète un liquide alcalin ; ces glandes sont munies d'un appareil d'injection permettant l'inoculation de venin mixte dans la chaire de la victime. Les guêpes sont capables d'extraire leur aiguillon du corps de la victime, mais ce n'est pas le cas chez les abeilles qui ne peuvent le retirer, alors elles meurent en raison de l'arrachement d'un segment important de leur intestin.

Le venin de ces insectes est une substance composée d'acides et de protides complexes d'action locale, au début paralysante avec une intense douleur et parfois, chez certains animaux, la mort par arrêt respiratoire. La composante alcaline de venin peut être convulsivante.
Le venin des frelons est plus complexe et plus actif, mais les accidents graves, parfois mortels sont rares et se produisent surtout quand il s'agit de piqûre au pharynx (asphyxie par œdème obstructif des voies respiratoires hautes), ou quand la personne piquée est allegique à une des composantes de ce venin.

Le frelon asiatique est considéré comme une guêpe envahissant ; il se nourrit des fruits et de sève d'arbres, mais il se comporte comme un prédateur d'insectes : papillons, libellules, guêpes et abeilles... afin de donne leur chaire, comme on la vu plus haut, en nourriture à leurs larves. De ce fait le frelon est un insecte nocif s'attaquant aux ruches des abeilles et aux nids des guêpes et détruisant leurs colonies.


Références :
- Le grand livre marabout de la nature. Hachette Livre 2013. p:123.
- Michael Chinery. Insectes de France et d'Europe occidentale. Flammarion 2012. p:242.
- Vincent Albouy. Jardinez avec les insectes. Terran 2009. p:293-294.
- Henri Coutière. Le Monde vivant -Histoire naturelle illustrée. Tomme cinquième. Les Editions Pittoresques. 1930.



Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 23 Août, 2019

     
  aly-abbara.com
avicenne.info
mille-et-une-nuits.com
Paris / France