Palmyre (Tadmor - تدمر) de Syrie
Histoire
Auteur : Dr Aly Abbara
 

 
 

 
  • Tadmor (Palmyre - Palmyra) de la préhistoire jusqu'à l'époque gréco-romaine
    Les recherches attestent l'installation de l'homme paléolithique (depuis plus de 50 000 années) autour de l'oasis de Tadmor (Palmyre) et dans les grottes avoisinantes, il vivait de la chasse. L'homme néolithique, vers le VIIe millénaire av.J.-C. fit construire les premières maisons dans les sites surélevés de l'oasis, près de la source d'eau sulfurique

    Les premières mentions de Tadmor " TDMR " (nommé Palmyra par les grecs, ville des palmiers) remontent au début de la IIe millénaire av.J.-C. (1800), sur une tablette assyrienne, il s'agit d'un acte de vente dans lequel il fut mentionné le nom d'un témoin originaire de Tadmor.
    La mention de Tadmor a été attestée ensuite à Mari, au 18e siècle av.J.-C., sur deux tablettes, la première cite quatre hommes originaires de Tadmor, et la deuxième tablette fait allusion à soixante Araméens échouant dans leur tentative de pillage de Tadmor.
    Une tablette datant du 14e siècle av.J.-C. découverte récemment à Maskanah (Emar), sur l'Euphrate en Syrie, fait allusion au paiement d'une rançon à une personne originaire de Tadmor devant quatre témoins dont deux Tadmoriens.

    Les annales royales de Tigalat Pilléser Ie (1115 - 1077 av.J.-C.) nous informent sur une camapgne militaire punitive conduite par ce roi assyrien à Tadmor ( " Tadmor du désert ", habitée par des brigands Araméens), ce dernier apporta à sa capitale un important butin.

    Ensuite, l'Histoire de Tadmor reste totalement obscure jusqu'au IIe siècle av.J.-C.

 
  • Palmyre à l'époque de transition gréco-romaine :
    Durant l'époque hellénistique, l'Histoire de la ville de Palmyre reste presque totalement inconnue mais il y a quelques témoins qui prouvent qu'elle existait et qu'elle était prospère, parmi ces témoins :
    • La mise en évidence, par la mission archéologique germano-syrienne de la présence, au sud de la célèbre ville romaine, d'un plan relativement précis des vestiges de la ville hellénistique, il s'agit de quartiers d'habitations occupés depuis le IIIe siècle av.J.-C. jusqu'au IIIe siècle ap.J.-C. où elles furent abandonnées suite à la destruction de la ville par l'empereur Aurélien en 273 de notre ère.

    • La principauté des Sampsigéramides qui s'étendait autour d'Émèse (l'actuelle Homs - حمص) et de sa voisine Aréthuse (l'actuelle " al-Rastan " - الرستن) et qui fut constituée vers la fin de l'époque hellénistique, elle entretenait des relations privilégiées avec la ville de Palmyre, et à l'âge d'or de cette principauté, durant le règne d'Iamblichos II (20 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) et son successeur Sampsigéramos II (14-48), elle s'enrichit grâce au développement du commerce de Palmyre dont Émèse est le débouché obligatoire en direction de la mer." D'ailleurs, les princes d'Émèse entretiennent des relations étroites avec Tadmor (Palmyre), où Sampsigéramos II se trouve désigné dans une inscription comme " roi suprême".

    • En (63 av.J.-C.), Pompée (بومبي) entre en Syrie (سوريا) et annexe une grande partie des ses régions. Palmyre conservait son indépendance hors des zones de la domination romaine ; il a fallu attendre l'an 41 av. J.-C. pour voir apparaître son nom pour la première fois dans les annales de l'empire romain en relation avec les affaires de la Syrie lors du passage de Marc Antoine (مارك أنطوان) ; ce dernier, en 41 av. J.-C., avant de quitter le pays, lança ses troupes contre Palmyre, célèbre par sa richesse, sous le simple prétexte que son armée amasse du butin, puisqu’elle n'avait pas trouvé son compte durant l'occupation pacifique de la Syrie « y envoya ses cavaliers avec l'ordre de la piller » (Selon Appien) . Informés que l'armée romaine de Marc Antoine se dirigeait vers leur ville, les Palmyréniens emportèrent leurs richesses et traversèrent le désert puis l'Euphrate et arrêtèrent la progression des romains qui les poursuivaient en les criblant de flèches à partir de l'autre rive du fleuve. Échouant dans sa tentative de pillage de Palmyre, l'armée de Marc Antoine détruisit Palmyre.

  • Incorporation de Palmyre à l'Empire romain :
    Après la tentative de pillage de Palmyre par l'armée de Marc Antoine , l'Histoire de cette ville rentre de nouveau dans l'obscurité durant plus d'un demi-siècle pour réapparaître en 19 apr. J.-C. C'est à cette date que Palmyre fut incorporée à l'Empire romain.
    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « La présence de Germanicus dans la ville en 19 s'explique au mieux si la ville est alors soumise à Rome. A partir de là, sous le règne de Claude peut-être, et à coup sûr sous les Flaviens, la " communauté des Palmyréniens" se dote progressivement d'institutions civiques "à la grecque", ce qui implique l'appartenance de la ville à l'Empire. Il en va de même des opérations de bornage conduites par M. Ulpius Traianus, gouverneur de Syrie sous Vespasien, qui soulignent le souci de Rome de prendre le contrôle effectif des voies et pistes à travers le désert. La ville avait conservé jusque-là le statut d'une ville libre hors de l'Empire, sans être soumise davantage aux Parthes ; cette indépendance avait peut-être été l'une des causes de sa fortune, mais cette richesse même la rendait désirable. L'incorporation de Palmyre à l'Empire romain n'entrava en rien le développement de son commerce : on verra plus bas que l'apogée du commerce de Palmyre se situe précisément au Haut-Empire.»

    L'icorporation de Palmyre à l'Empire romain implique la présence d'une garnison romaine en permanence dans l'oasis et qui impose la taxation sur la marchandises en transit dans la ville, payables en monnaie romaine.

  • Le bornage des routes reliant Palmyre à la Syrie occidentale :
    Dans les années 70 ap.J.-C., les Romains renforcèrent leur présence au Levant en essayant de contrôler Palmyre et la Syrie centrale :
    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « En 69, un milliaire au nom de M. Ulpius Traianus, alors commandant de la légion X Fretensis, borne la route Césarée-Scythopolis, qui pouvait se poursuivre jusqu'à Pella et Gérasa et représente le seul milliaire antérieur au règne d'Hadrien. En revanche, des milliaires signalent la construction ou l'aménagement de quelques axes d'un intérêt militaire certain dans les années 70. Un milliaire de 72 se dresse sur la route Apamée-Raphanée, un autre, daté de 75, témoigne qu'il existait à cette date une route balisée à travers le désert entre Palmyre et Soura sur l'Euphrate, ce qui n'a de sens que s'il existe aussi des routes faciles entre Palmyre et Émèse ou Palmyre et Damas. Un troisième milliaire, de 75-76, se dressait près du carrefour où se croisaient les routes allant de Palmyre à Apamée et de Chalcis du Bélos à Émèse. Il y a là, de toute évidence, au temps du gouvernement de M. Ulpius Traianus, un effort de prise de contrôle de la Syrie centrale, y compris dans les zones steppiques.».

    Ces travaux de bornage des routes du désert syrien dans les années 70 ap.J.-C. sont probablement en rapport avec l'intégration de la principauté d'Émèse à l'empire romain :
    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « je crois très probable que l'annexion eut lieu entre 72 et 78.. En 78, une épitaphe d'Émèse, datée selon l'ère séleucide, porte le nom d'un C. Iulius Sampsigeramos, fils de C. Iulius Alexion, dont la citoyenneté romaine, attestée par ses tria nomina, milite fortement en faveur de son appartenance à la famille royale. Or aucune allusion n'est faite à cette parenté royale, ce qui s'explique au mieux si la dynastie a été privée de son royaume peu auparavant. On peut donc considérer qu'Émèse fut à son tour intégrée à la province de Syrie, permettant de rétablir la continuité entre le territoire de Palmyre et l'ouest de la province; les divers bornages des années 75 dont il a été question plus haut pourraient bien avoir été en rapport avec l'annexion de la principauté émésénienne.»
    • Milliaire :dans l'Antiquité, qualifie les bornes romaines qui indiquaient une distance égale à mille pas (dictionnaire Cordial).
    • Bornage : délimitation d'un terrain par des bornes (dictionnaire Cordial)

  • Palmyre s'urbanise au fil des années, et selon le modèle romain. Dès la fin du Ie siècle ap.J.-C., un sénat se réunit dans la cité, même si les grandes décisions se prenaient à Rome.

  • Hadriana Palmyra :
    En 129-130, Palmyre reçut la visite par l'empereur Hadrien, alors elle obtint le titre de « Hadriana Palmyra » et devint une ville libre, son sénat fut désormais souverain, il pouvait gérer les finances, mais sous contrôle d'un curateur romain.

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Province clef de l'empire en Méditerranée orientale, la Syrie reçut la visite de nombreux empereurs. Alors que seuls Auguste et Vespasien (par force) l'avaient visitée au Ie siècle, peu d'empereurs ne s'y sont pas rendus au IIe et au Ille siècle: Trajan, Hadrien, Marc Aurèle, Septime Sévère, Caracalla, Macrin, Gordien III, Philippe l'Arabe, Valérien, Aurélien, sans parler d'usurpateurs locaux, y sont venus, souvent pour des raisons militaires, mais ils en ont profité pour honorer les villes et tout particulièrement Antioche. Le plus mémorable de tous ces voyages, le seul qui n'ait eu aucune finalité guerrière, fut sans doute celui qu'Hadrien y accomplit en 129-130, passant d'Asie en Égypte. Le détail de son itinéraire n'est pas connu et il n'est pas sûr qu'il ne résida pas principalement à Antioche, d'où il a pu rayonner dans la Syrie du Nord. On sait cependant qu'il visita Palmyre qui prit à cette occasion le titre d'Hadriana Palmyra ».

    A Palmyre, une inscription mentionne la prise en charge, durant le séjour de l'empereur Hadrien (117 - 138) (هادريان), des frais d'huile par « Malê surnommé Agrippa, fils de larhai Lishams, fils de Rafai, secrétaire pour la deuxième fois lors de la venue du dieu Hadrien, qui a fourni l'huile aux citoyens, aux troupes et aux étrangers qui étaient avec lui et a fourni son camp en toute chose ». Palmyre émit à cette occasion quelques tessères avec l'image de l'impératrice Sabine.

    Le contrôle de la steppe syrienne :
    L'effort de contrôle de la steppe syrienne fut poursuivi durant tout le IIe siècle : le seul milliaire connu d'Antonin le Pieux provient de la route entre Hama (حماة) et Palmyre. Sous les Sévères, d'autres milliaires apparurent sur la même route de Palmyre vers Hama et Apamée (أفاميا).

    Les succès militaires de l'empereur Lucius Verus contre les Parthes permirent, dès 165 ap.J.-C., de porter la frontière de la Syrie romaine à Doura-Europos (دورا أروبوس
    ), ce qui permit à Rome de prendre le contrôle de l'un des plus importants sites de la vallée de l'Euphrate (الفرات), et de prendre possession de l'une des grandes voies caravanières reliant Palmyre à la Mésopotamie (بلاد ما بين الرافدين).

  • L'intégration de Palmyre à la Province de la Syrie-Phénicie :
    En 194, l'empereur Septime Sévère divisa administrativement la Syrie en deux provinces :
    • La syrie du Nord (Syria Coele - Koilà-Syrie - Coelè-Syrie qui peut être traduite par la Syrie Creuse ? ـ سوريا المجوفة) : avec Antioche (أنطاكيا) comme capitale ; elle s'étendait à l'ouest, du littoral méditerranéen syrien situé au nord de l'île d'Arados (actuellement Arwad - جزيرة أرواد) jusqu'à l'Euphrate à l'est. Elle englobait comme villes principales, Séleucie, Laodicée (اللاذقية), sur le littoral ; Daphné, Antioche, Aphamée (أفاميا) et Hama (حماة) sur l'Oronte (العاصي), Béroia (Actuellement Alep - حلب) puis Zeugma, Zénobia (actuellement Halabyyah - حلبية), et Dura Europs sur l'Euphrate (الفرات).
    • La Syrie-Phénicie au sud, avec Tyr (صُور) comme capitale ; elle s'étendait à l'ouest, de la moitié sud du littoral méditerranéen syrien en partant du nord de l'île d'Arados jusqu'au niveau de la ville de Haîfa (aujourd'hui) au sud ; à l'est elle s'étendait jusqu'aux frontières avec l'empire perse et globalement jusqu'à Palmyre ou plus loin à l'est selon l'équilibre des forces militaires avec perses.
      La Syrie Phénicie englobait comme villes principales, Arados, Byblos (جبيل), Berytos (بيروت) et Tyr sur le littoral, les Monts du Liban (جبال لبنان الغربية) et les Monts Anti-Liban (جبال لبنان الشرقية), Émèse (حمص) sur l'Oronte (نهر العاصي), Héliopolis, Damas, puis la steppe syrienne avec Palmyre comme ville dominante.
      La ville de Bostra (l'actuelle Bosra - بصرى) fut intégrée à la province d'Arabie.

      Dans la région Syrienne qui se trouve entre l'Euphrate à l'ouest et et le Khabur (نهر الخابور) le Tigre (نهر دجلة) à est, il fut créé :
      • En 195, la Province d'Osrhoène, elle englobait la région située entre l'Euphrate et son affluent Balikh (نهر البليخ) et en 213 - 214 on intégra Édesse (الرها وحالياً اسمها أورفا، في تركيا ) à cette province.
      • En 198, à l'est de la Province d'Osrhoène, il fut créé la Province de Mésopotamie (ما بين الرافدين) qui englobait la région située à l'est de l'Euphrate et son affluent le Balikh et à l'ouest le Khabur et le Tigre.

  • Palmyre colonie romaine (تدمر مستوطنة رومانية) :
    En 212 ap.J.-C., Palmyre obtint le statut de colonie romaine (c'est-à-dire fut désormais exemptée des taxes foncières comme les territoires d'Italie) :

    « Septime Sévère (211 - 193 ap.J.-C.) donna à plusieurs villes de la Syrie romaine le statut de colonie romaine ; son fils Caracalla (211 - 217 ap.J.-C.) poursuivit cette politique de promotions et conféra le statut colonial à Émèse, cité natale de sa mère, à Antioche, enfin pardonnée de son soutien à Niger et rétablie dans son rôle de capitale de la Coele-Syria, à Palmyre autour de 212 , et à Édesse en 213 »

    « Selon PLINE L'ANCIEN, Histoire naturelle, V, 81-82. Colonies romaines de Syrie
    On doit savoir que certaines colonies possèdent le ius italicum. L'une d'elles est la très illustre colonie du peuple de Tyr en Syrie-Phénicie, dont je suis natif. Elle était remarquable pour ses possessions territoriales; le passage des siècles lui a donné une extrême antiquité ; elle était puissante en temps de guerre et était très déterminée à conserver les traités conclus avec les Romains ; car le divin Sévère et notre empereur actuel lui ont accordé le ius italicum pour sa loyauté éminemment remarquable envers l'État et l'Empire romain.
    Mais la colonie de Bérytos aussi, dans la même province, est l'une de celles que les faveurs manifestées par Auguste ont rendu influentes et, comme l'appelle le divin Hadrien dans un dis-cours, "Augusta" ; elle possède le ius italicum.
    Il y a aussi la colonie d'Héliopolis qui reçut la constitution d'une colonie italienne du divin Sévère comme résultat de la guerre civile.
    Il y a aussi la colonie de Laodicée de Koilè-Syrie, à laquelle le divin Sévère accorda le ius italicum. Il y aussi la cité de Palmyre dans la province de Phénicie, située près des peuples et tribus barbares.
    En Palestine, il y a eu deux colonies, Césarée et Capitolina, mais ni l'une ni l'autre n'ont le ius italicum. C'est aussi le divin Sévère qui a fondé une colonie dans la cité de Sébastè. ULPIEN, in Digeste, 50, 15, 1» Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "

 
  • Le développement architectural de la ville de Palmyre :
    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Les villes des provinces syriennes connaissent au moins jusqu'au milieu du IIIe siècle un formidable développement monumental. Ce qui subsiste de villes comme Apamée (أفاميا), Palmyre, Gérasa ou Bostra (بصرى), sans parler du sanctuaire d'Héliopolis, donne une bonne idée de la richesse des édifices, de l'ampleur des constructions qui devaient exister partout, y compris dans des villes dont l'occupation ininterrompue depuis l'Antiquité a fait disparaître les vestiges, comme Antioche (أنطاكيا), Laodicée (اللاذقية), Damas (دمشق) ou Bérytos (بيروت) ».

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Mais tout ne fut pas l'œuvre des empereurs et des princes clients et bien des édifices furent financés par les notables locaux. A Apamée, c'est un riche Apaméen qui offre le terrain et fait reconstruire les thermes nord détruits par le tremblement de terre de 115. A Gérasa (جرش), la porte nord est payée par les Géraséniens eux-mêmes tandis que l'arc d'Hadrien est édifié par les Géraséniens grâce à un legs de Flavius Agrippa, notable local dont on ne sait rien. A Palmyre, la grande colonnade a été financée de manière très fragmentée, allant jusqu'au paiement colonne par colonne ».

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « On a longtemps pensé que l'époque impériale ne marquait pas une rupture nette avec l'époque hellénistique en matière d'urbanisme. C'est sans doute vrai dans quelques cas, mais il faut nuancer et n'avancer qu'avec prudence. Ainsi, on sait main-tenant avec certitude que la Palmyre romaine se situe au nord de la Palmyre hellénistique, dont les vestiges viennent d'être localisés au sud du wàdi, Mais il est périlleux de fixer une chronologie exacte du transfert du centre urbain vers le nord. Lors de la reconstruction du temple de Bel, dont la première attestation remonte à 17 apr. J.-C., le centre urbain hellénistique doit être encore très actif puisque le sanctuaire conserve une orientation en harmonie avec ce quartier. Cependant, on voit se créer un nouvel axe majeur au nord de la ville hellénistique, autour de ce que l'on nomme aujourd'hui la grande colonnade. Elle n'est pas mise en place en une seule opération : si les deux extrémités paraissent les parties les plus anciennes, la réalisation des autres tronçons s'étala depuis les années 130 jusqu'à l'époque sévérienne. Pour y parvenir, on n'hésita pas à bouleverser l'organisation du sanctuaire de Nabu, qui dut se mettre en harmonie avec les nouvelles circulations au prix d'aménagements qui le défiguraient partiellement. Désormais, l'axe principal de la ville s'était déplacé vers le nord. Cela ne signifie pas que ce nouveau quartier était aménagé dans un espace vide puisqu'il existait déjà un temple d'Allat dès les années 50 av. J.-C. et sans doute aussi un sanctuaire de Baalshamin; de plus, la nouvelle grande rue est constituée de tronçons dont l'orientation change en plusieurs points, notamment à la hauteur du grand tétrapyle central, preuve que l'on a repris un axe préexistant qui respectait des édifices en place. Il n'en reste pas moins que le développement de ce quartier marque une rupture importante avec l'époque précédente ».

 
  • L'activité commerciale, caravanière et douanière de Palmyre :
    La fortune de Palmyre viendrait de sa position d'intermédiaire entre Rome et les Parthes, tenant la balance égale entre eux. Elle viendrait aussi de sa position de ville étape au milieu des routes caravanières qui relient la Mésopotamie à la Méditerranée, en passant bien sûr par la ville d'Émèse. Mais la richesse de Palmyre ne peut pas être expliquée seulement par sa position géographique, car la ville offrait aussi aux commerçants et aux voyageurs le moyen de transports nécessaire pour traverser ce milieu hostile, c'est-à-dire le désert syrien, ce moyen fut le dromadaire ; puis le voyage à travers le désert était très dangereux, car les caravanes prenaient un risque important d'être attaquées par les Bédouins et les brigands du désert, donc pour la sécurité des voyageurs et des marchandises, Palmyre offrait aux caravanes les escortes armées nécessaires et elle entretenait des relations privilégiées permettant de pacifier les Bédouins et assurer la sécurité des caravanes.

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Palmyre, déjà riche lors du raid de Marc Antoine en 41 av. J.-C., connaît une prospérité exceptionnelle dès le Ie" siècle, ce dont témoigne la dédicace du gigantesque temple de Bel le 6 avril 32 apr. J.-C. En dépit d'un territoire pauvre, sa position exceptionnelle lui permet de contrôler, grâce à des troupes montées, l'ensemble du désert syrien entre l'Emésène et l'Euphrate et d'y assurer la sécurité des déplacements. De plus, son aristocratie chamelière fournit en abondance les moyens de transport indispensables à la traversée du désert, Enfin, les marchands de Palmyre ont établi des comptoirs permanents en Babylonie (Ctésiphon, Vologésias), sur le golfe Persique (Spasinou Charax, Phorat, Bahrein) dont quelques-uns d'entre eux fréquentent la route jusqu'en Inde. Phénomène qu'illustre la présence d'un bateau sur un relief funéraire de Palmyre, ainsi que la mention explicite de l'affrètement d'un bateau vers la "Scythie". Mais rien ne prouve que les marchands palmyréniens soient allés, du moins de façon régulière, jusqu'en Chine, pas plus que l'on ne peut affirmer la présence de marchands venus d'Extrême-Orient. Même si les sources chinoises semblent connaître les noms de quelques villes du Proche-Orient et que des ambassades romaines ont pu atteindre la Chine, cela ne prouve rien sur les moyens du commerce ».

    « En tout cas, les marchands venus de la Méditerranée trouvent à Palmyre l'infrastructure nécessaire à leurs entreprises au-delà des frontières de l'Empire, chameliers, soldats et banquiers. Palmyre se contente pour l'essentiel de tirer profit des services rendus car elle ne taxe pas les marchandises en transit, qui n'entrent pas en ville et sont entreposées dans des caravansérails construits à quelque distance. Le grand mur de clôture que l'on a repéré tout autour de l'oasis, sauf à l'est où il a disparu, n'a pas dû avoir grand intérêt militaire, mais marquait sans doute la limite fiscale de Palmyre: il conserve encore aujourd'hui son nom de "mur des douanes" dans la partie sud. Cet octroi municipal était affermé, comme les douanes romaines, et l'on voit dans un texte antérieur à l'annexion romaine que le fermier, un indigène, réclame un peu plus que ce qui est dû à la ville pour assurer son bénéfice ».

    « Plusieurs grandes inscriptions caravanières illustrent le trafic entre Palmyre et la Mésopotamie entre 19 apr. J.-C. et les années 260 - 278. Elles sont particulièrement nombreuses entre les années 130 et 161, qui marque incontestablement l'apogée du commerce caravanier de Palmyre, mais on en connaît encore trois sous les Sévères. Le ralentissement observé des échanges au me siècle (aucune inscription caravanière entre 211 et 247, peut-être à cause de l'insécurité créée par l'arrivée des Sassanides à partir de 224) n'entraîne sans doute pas la fermeture des routes puisqu'il semble bien que des marchands continuent à fréquenter Palmyre, même si les prêts qui leur sont consentis atteignent désormais des taux élevés (30 et 32 %), à la mesure des risques encourus ».

    « Il me semble impossible, dans l'état actuel de la documentation, d'évaluer l'importance respective du transport par chariot et par animaux (ânes, mules, chameaux). On notera que le Tarif de Palmyre évalue les marchandises par charges animales (ânes et chameaux), mais on est ici dans un milieu très spécial, peu représentatif de la Syrie entière ».

    L'activité douanière et le droit de péage municipal assurait à Palmyre une bonne source d'enrichissement :
    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Les douanes romaines installées aux frontières de l'Empire encaissent en Syrie une taxe uniforme de 25 % sur la valeur à l'entrée et à la sortie des marchandises. Nous connaissons mal les postes de douanes, mais celui de Palmyre est attesté par la mention de publicains dans plusieurs inscriptions ».

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Pourtant les ressources ne sont pas minces, car les cités doivent percevoir comme ailleurs le fruit des amendes, plus des droits de péage. On ne connaît bien qu'un seul péage municipal, celui de Palmyre, grâce au célèbre texte bilingue intitulé " Tarif de Palmyre ", qui ne concerne pas la fiscalité impériale, mais bien les finances de la ville même de Palmyre. C'est un document complexe, négocié longuement avant promulgation auprès des autorités romaines, et qui devait procurer à la ville d'importantes ressources ».

 
  • L'activité industrielle à Palmyre :

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Il vaut la peine de s'arrêter un peu sur l'activité textile à Palmyre. Grâce au climat sec qui y règne, on a retrouvé dans les sépultures des tombeaux-tours d'assez nombreux fragments de tissus anciens. Certes, il y a, comme on peut s'y attendre, des étoffes importées de Chine, des soies dont certaines sont signées, ce qui permet d'en localiser la provenance dans le Hunan (حوران), ainsi que du cachemire d'Afghanistan (أفغانستان). Mais les analyses très techniques d'Annemarie Stauffer ont mis en évidence qu'une partie des étoffes étaient fabriquées à Palmyre même sur des métiers " syriens " horizontaux et non sur des métiers " chinois " verticaux. De même, l'étude de la torsion des fils ou celle des pigments indique clairement que Palmyre a profité de sa position de ville caravanière pour devenir un vrai centre du travail textile : retissage des soies grossières en soies plus fines, parfois mêlées à de la laine locale, étoffe de laine, de coton et de lin dont les motifs brodés reproduisent très exactement les motifs décoratifs de l'architecture. On a même pu établir à Palmyre le carton d'ouvrage réalisés en Chine (الصين) : on a retrouvé une étoffe dont les motifs ne peuvent avoir été inventés en Chine (chameaux agenouillés et vignobles), mais qui a été incontestablement tissés sur un métier " chinois ". « On pourrait associer aux activités textiles ce qui relève des métiers du cuir, assez mal représentés. Cependant, la présence d'une puissante corporation de fabricants d'outres à Bostra, assez en vue pour posséder des places réservées au théâtre, attire l'attention sur l'artisanat lié au commerce caravanier et à l'élevage transhumant. A Palmyre, ces fabricants d'outres paraissent encore plus spécialisés puisqu'il s'agit d'outres destinées à former des radeaux ; on sait en effet que des marchandises descendaient l'Euphrate sur des radeaux que l'on démontait pour remonter le fleuve. Mais cette activité devait être beaucoup plus répandue car bien des produits pouvaient être transportés dans des outres, ce qui expliquerait la relative rareté des amphores dans l'intérieur. Ainsi, le Tarif de Palmyre mentionne des outres en peau de chèvre destinées au transport de l'huile et de la graisse ; le transport à dos de chameau ou d'âne n'autorisait pas l'utilisation d'un contenant lourd comme les amphores. En tout cas, cela devait alimenter un trafic non négligeable car le Tarif prévoit aussi une taxe sur les peaux importées ».

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « Le travail des métaux, où Sidon s'est taillée une grande réputation pour le bronze et Antioche pour l'or et l'argent, est pareillement dispersé en de nombreux centres : Damas, Jérusalem (القدس), Bostra, Bérytos, Palmyre produisent des armes, des outils et des ustensiles divers ».

    D'après Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie "
    « On devine moins bien qu'en Asie Mineure (آسيا الصغرى) l'organisation des métiers. Certes, on a pu repérer au passage qu'il existait des associations professionnelles dans plusieurs villes, mais la liste n'en est pas très longue : fabricants d'outres à Bostra et à Palmyre, tanneurs à Palmyre, orfèvres à Bostra et à Palmyre", batteurs de cuivre à Bostra et à Héliopolis, couteliers et charpentiers à Sidon (صيدا), tisserands en lin , potiers , foulons, clyoparot à Gérasa, vanniers (?) et artisans en stuc à Palmyre...»

 
  • L'arrivée au pouvoir des Perses Sassanides :
    En 226 ap.J.-C., Les Sassanides s'emparèrent du pouvoir en Perse et ils choisirent Ctésiphon (sur le Tigre) comme capitale ; ils se montrèrent très agressifs et offensifs vis-à-vis de Rome en entreprenant plusieurs attaques dévastatrices et sans lendemain en Syrie et à l'Est de l'empire romain.
    Doura Europos tomba aux mains des Sassanides en 252 ap.J.-C., et fut détruite à jamais en 256 ap.J.-C. ce qui priva l'empire romain et la ville de Palmyre d'un important débouché sur le bassin de l'Euphrate. Antioche, la capitale de la Province Koilà-Syrie fut pillée en 253...
    Deux Empereurs romains perdirent la vie lors des campagnes militaires plutôt défensives contre les Sassanides, il s'agit de Gordien III (en 244 ap.J.-C.), puis l'empereur Valérien (253 - 260) qui fut capturé par les Sassanides lors de la bataille d'Édesse vers 259 (ou 260) ap.J.-C. conduite par le roi Perse, Shapûr Ie.
    L'empereur Gallien (260 - 268), le successeur et le fils de Valérien se voit obligé de demander au Palmyrénien, chef militaire et noble gouverneur de Palmyre Odénath (أُذينة) de mobiliser son armée avec les débris restant de l'armée romaine pour sauver la partie orientale de l'empire romain de la lourde menace des Sassanides et de rendre à Rome son honneur bafoué par la capture et l'assassinat de son empereur.

    Zosime analyse cette situation géopolitique et militaire comme cela :
    « La situation étant dans un état désespéré en Orient, Gallien prescrivit à Odeinat, un Palmyrénien que les empereurs avaient jugé digne d'honneur à cause de ses ancêtres, d'y porter remède ; celui-ci adjoignit aux légions qui étaient restées dans la région tout ce qu'il put des ses propres forces et marcha énergiquement contre Sapor ; il s'empara de nouveau des villes qui étaient déjà occupées par les Perses, puis prit au premier assaut et détruisit de fond en comble Nisibe, qui était tombée aux mains de Sapor et favorisait le partie perse. Il s'avança lui-même jusqu'à Ctésiphon, non pas une seule fois, mais aussi une seconde, et bloqua chez eux les Perses (الفرس), qui furent heureux de s'en tirer eux-mêmes avec leurs femmes et leurs enfants ; quant à lui, il remettait dans la mesure du possible de l'ordre dans les régions qui avaient été ravagées ; lorsque, au cours d'un séjour à Émèse, et alors qu'il célébrait quelque fête anniversaire, il eut été assassiné à la suite d'un complot, Zénobie s'empara du pouvoir dans cette région ; en tant que femme d'Odeinat, grâce à ses capacités viriles et à l'appui des compagnons de son mari, elle prit à gouverner un souci tout pareil » Zosime, Histoire nouvelle, I, 39, traduction de François Paschoud. Les belles-Lettres, Paris, 1971.

 
 
  • Histoire de Palmyre après la capture de Zénobie :
    Aurélien (270 - 275) quitta Palmyre en laissant un garnison militaire de 600 archers romains, mais, arrivant à Hellespont (Dardanelle d'aujourd'hui) il apprit qu'une révolte avait lieu à Palmyre par les partisants de Zénibie sous le commandement d'Apsoeus ; les 600 soldats romains furent tués, l'indépendance de Palmyre fut de nouveau déclarée et un des parents de Zénobie fut nommé roi de la ville. Aurélien fit un demi-tour et se présenta soudainement, au printemps 273, devant Palmyre pour donner l'ordre de la détruire entièrement et massacrer la presque totalité de ses habitants, y compris les femmes, les enfants et les vieillards « il ne voulait plus voir même un chien vivant à Palmyre ».

    Palmyre demeura ensuite comme une position militaire dans le désert syrien. L'empereur Dioclétien (284 - 305 ap.J.-C.) l'intégra à la route qui traverse le désert, connue sous le nom de " Strata Dioletiana ", elle s'étendait de Damas jusqu'à l'Euphrate en passant par Palmyre et al-Soukhna (السخنة).
    Dioclétien fit édifié à Palmyre les thermes et le camp de légionnaires (entre 293 et 303) qui portent son nom.

  • Palmyre à l'époque byzantine :
    Entre 324 et 328 fut construite la première église de Palmyre qui fut le siège épiscopal de Marinus, l'évêque de la ville qui fit partie des évêques assistant au concile de Nicée en (325 ap.J.-C.) ; un autre évêque installé à Palmyre (connu sous le nom d'évêque des Arabes) assista au concile d'Antioche en (363 ap.J.-C.).

    Le temple de Bel et le temple de Baachamin furent transformés en églises.

    L'empereur Justinien (527 - 565 ap.J.-C.) installa à Palmyre une forte garnison et restaura une partie des remparts de la ville connus sous le nom des remparts de Zénobie et il ajouta à ces remparts une tour ronde entre trois tours carrées.

  • Histoire de Palmyre à l'époque islamique :
    En 633 ap.J.-C. (l'an 12 Hégire), Khalid Ibn al-Walid (خالد بن الوليد ), le chef de l'armée musulmane, en venant de l'Irak, traversa le désert syrien, s'arrêta devant les remparts de Palmyre et essaya de s'emparer de la ville, mais devant la résistance des ses habitants, il leva le siège et prit la route de "Yarmouk" (اليرموك) pour affronter les Byzantins. Avant son départ, il jura de revenir plus tard pour s'emparer de la ville, tuer ses défenseurs et déporter ses habitants. Plus tard les Palmyréniens se réconcilièrent avec Khalid Ibn al-Walid en lui envoyant une délégation pour lui annoncer la reddition de la ville et la conversion de ses habitants à l'Islam.

    Les Palmyréniens et les habitant de Homs participèrent à la révolte syrienne contre le dernier Calife Omayyade (Marwan Ibn Muhammad -مروان بن محمد ), ce Calife envoya à Palmyre une armée sous le commandement de al-Abrach Ibn al-Walid (الأبرش بن الوليد ) pour les menacer et mater leur révolte. En les voyant se protéger derrière les remparts de leur ville et refuser la soumission à l'autorité du Calife, ce dernier donna à al-Abrach Ibn al-Walid l'ordre de détruire les remparts et s'emparer de Palmyre. Le mur de Justinien fut détruit par l'armée du Calife, et ceux qui refusèrent toujours l'autorité de Marwan Ibn Muhammad furent tués.

    Au début du Xe siècle de notre ère, Palmyre fut détruite en grande partie par un tremblement de terre dévastateur.

    En 955 ap.J.-C. (344 Hégire), l'Émir d'Alep et d'al-Moussul, Sayf al-Dawla al-Hamadani (سيف الدولة الحمداني) conduisit une campagne militaire punitive contre les tribus arabes qui vivaient aux alentours de Tadmor (tribu de Bani 'Aqil, Bani 'Ajalan, Bani Kilab et Quchayyr - بني عقيل وعجلان وكلاب وقشير) et qui répandaient la peur dans la steppe syrienne par leurs razzias.

    Au début du XIIe siècle, Palmyre fut annexée au pouvoir de Damas sous le règne de Taghtakin (تغتكين) ; Youssuf Ibn Fayrouz (يوسف بن فيروز ) fut nommé par Atabec de Damas, Taj al-Moulouk Bouri (تاج الملوك بوري ), comme Wali de Palmyre, celui-ci, renforça les moyens de défense de la ville et transforma le temple de Bel en forteresse militaire (en 1133 ap.J.-C. ou l'an 527 Hégire).

    A la fin du XIIe siècle, Palmyre fut annexée au pouvoir des Émirs de Homs, Ãl-Chirkoh (آل شيركوه ) ; Nassir al-Din Muhammad Ibn Chirkoh (نصير الدين محمد بن شيركوه ) renforça le mur sud-extérieur du temple de Bel ; certaines de ces restaurations et constructions sont encore visibles aujourd'hui.

    A la fin du XIIIe siècle, d'après une gravure à Palmyre, un décret royal du Sultan al-Zhahir Bibars (السلطان الظاهر بيبرس ) (1223 - 1277), les Palmyréniens furent autorisés de faire paître leur bétail sur la montagne de al-Battm (جبل البطم ) et al-Makouth (المكوث).

    Palmyre eut servie comme base militaire pour lutter contre les croisés.

    A la fin du XIVe siècle, les Tatares sous le commandement de Tamerlan (Taymoulank 1336 1405 - تيمورلنك) dévastèrent la Syrie et détruisirentt Palmyre.

    L'historien damascène Ibn Faddl Allah al-'Umari (ابن فضل الله العمري ), mentionna que Palmyre au cours du XVe siècle de notre ère fut composée de très beaux jardins, qu'elle connaissait une activité commerciale très florissante et qu'elle possédait de merveilleux et étonnants monuments...


    Qasr (forteresse) arabe :
    Attribué à Fakhr al-Din al-Ma'ny II (فخر الدين المعني الثاني), l'Émir (le prince) du mont du Liban et qu'il fut tué en 1624 (1033 hégire) durant le règne du Sultan ottoman Murad IV (مراد الثاني), car la Porte à Istambul (الباب العالي) craignait l'extension de son pouvoir sur la totalité de la Grande Syrie. Les fouilles archéologiques dans cette forteresse ont permis de mettre en évidence des objets remontant à l'époque des zinkides (الزنكيون) de Damas (دمشق) et des Ayyoubide (XIIe et XIIIe siècles), ce qui prouve que les constructeurs de cette forteresse ne sont pas les Ma'nides (المعنيون) du Mont du Liban (XVIIe siècle). Une autre hypothèse attribue la construction de cette foteresse au roi ayyoubide de Homs, Chirkouah Ibn Muhammad (شيركوه بن محمد) (en 1230 / 627 hégire).
    La forteresse fut construite au sommet d'une colline dominant un vaste territoire autour de la ville de Palmyre, et selon plutôt, le style de construction militaire mamlouk (مملوكية).
 

 
Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour le : 3 Août, 2015
 

 
  • Références :
    • 1- Annie Sartre Fauriat, Maurice Sartre. " Palmyre la cité des caravanes " - Gallimard 2008.
    • 2- Maurice Sartre. " La Syrie antique " - Gallimard 2008
    • 3- Maurice Sartre. " D'Alexandre à Zénobie - Histoire du Levant antique IVe siècles av.J.-C. - IIIe siècle ap.J.-C.". Fayard 2001
    • Jacques Charles-Gaffiot, Henri Lavagne, Jean-Marc Hofman - "Moi, Zénobie, Reine de Palmyre" - SKIRA/Seuil. - 2001.
    • Gérard Degeorge. - " Palmyre métropole caravanière " - Imprimerie nationale Éditions, 2001.
    • 4- Ross Burns - " Monuments de Syrie - guide historique " - Edition Dummar (Damas - Syrie) - 1998
    • 5- (HA) : HISTOIRE AUGUSTE "LES EMPEREURS ROMAINS DES IIe ET IIIe SIÈCLES". Ouvrage datant de III -IV siècle de notre ère, mais les auteurs sont inconnus.
      Édition bilingue latin-français Traduction du Latin par André Chastagnol - Édition établie par ANDRÉ CHASTAGNOL Professeur émérite à l'université de Paris IV- Sorbonne ROBERT LAFFONT Paris 1994.
    • Livre de l'exposition " Syrie mémoire et civilisation - Institut du Monde Arabe " - Flammarion, 1993.
    • 6- Moustafa Tlas "Zénobie, Reine de Palmyre" ouvrage écrit en Arabe - Tlasdar - 1989.
    • Burhan al-Din Dillo - Jazirat al-Arabes avant l'Islam - Al-Farabi - 1989 - Beirout-Liban
    • Henri Stierlin - " Cités du désert, Pétra, Palmyre, Hatra ". Office du Livre S.A., Fribourg (Suisse) - 1987.
    • 7- " HISTOIRE DE ROME " par Indro Montanelli, Edition augmentée et adaptée par Jacques Légaré et publiée sur le Web.
    • 'Abd al-'Aziz Salim - "Histoire des Arabes avant l'Islam " - tome I (en Arabe) - Muassasat Shabab al-Jami'a, Alexandrie - 1969.
 

 
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MAJ : 3 Août, 2015