Aldébaran - Étoile géante rouge et instable dans la constellation du Taureau

Aldébaran - Etoile rouge, géante et instable
Dans la constellation Taurus (Taureau)
Les deux étoiles situées à gauche de l'image sont les Sigma 1 et 2 Tauri
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 28 Janvier, 2022



  • Aldébaran (Alpha Tauri) est une étoile supergéante et rouge (de classe spectrale K5), vieillissante et instable, d'une magnitude moyenne de (1) ; ( de 0,9 à 1,1). Elle est distante de 65 (ou 68) années lumière de la terre, donc elle ne fait pas partie des Hyades qui sont largement plus loin (à 160 al).

    Aldébaran a un diamètre +36 fois le diamètre du soleil, avec une luminosité 100 fois plus que ce dernier. Il se déplace à une vitesse de +55 km/seconde, soit 0,203" par an.

    Aldébaran dans la figure de la constellation du Taureau est l'étoile principale et la plus brillante, donc la plus visible à l’œil nu ; elle se situe au niveau de l’œil droit de l'animal, d'où son autre nom arabe, Ain a-Thaour = Hain Altor = l’œil du Taureau - عَيْنُ الثَوْر) ; cette position correspond à l'un des apex du triangle formé par les Hyades.

  • Son nom "Aldébaran" vient de l'Arabe (a-Ddabaran - الدَّبَران - nom masculin singulier, parce que il s'agit d'un najm = نَجْم = une étoile au masculin en arabe). Ce non signifie (le Suivant, le Successeur), parce qu'il suit les Pléiades.

  • Chez les Arabes :

    • Chez les anciens Arabes, les Hyades, Aldébaran et les Pléiades font partie d'une super constellation appelée Al-Thuraya qui s'étend du Nord, de la constellation de Cassiopée jusqu'au Sud, à la tête du la constellation de la Baleine (Cetus) en passant par les constellations de Persée et le Taureau.
    • Cette grande constellation (= astérisme = kaoukaba - كَوْكَبَة) est nommée également " Zou l-kaffayn - ذو الكَفَّيْن = Celui qui a deux mains ou deux paumes).

    • La figure de cet astérisme commence à gauche et au Nord par la main gauche (la Main Teintée = الكَفُ الخَضيب) formée par le groupe (βαγδε cas) de la constellation de Cassiopée, puis à droit et au Sud, la figure s'achève par l'autre main (la Main Mutilée = الكَفُ الجَذْماء) formée par le groupe (αγλμνξ cet) de la constellation de la Baleine (Cetus).

      Entre les deux mains, la figure de l'astérisme d'Al Thuraya englobe une partie de la constellation de Persée où certaines de ses étoiles constituent le reste du membre supérieur droit : les deux étoiles (γτ Per) forment le poignet (Al-mi'sam = المِعْصم) ; l'étoile Per) forme le coude (Mirfaq = المِرْفَق), l'étoile Per) forme l'épaule (Menkib = مَنْكِب), et l'étoile (ζ Per) forme l'aisselle gauche (Ibt = إِبْط).

      Dans la suite, la figure de l'astérisme d'Al Thuraya englobe les deux amas ouverts de la constellation Taurus, c'est-à-dire les Pléiades (M 45) qui se situent au centre du thorax de la figure imaginée, puis les Hyades (ou Les Pleureuses ou al-Qalaïs - القَلائِص, c'est-à-dire les jeunes chamelles regroupées) et Aldébaran (α Tauri, Le Suivant " الدَّبَران ", appelé également chez les anciens Arabes par al-Faniq, c'est-à-dire, le "Chameau mâle").
      Les Hyades et Aldébaran constituent les limites inférieures de la super constellation d'Al Thuraya, c'est-à-dire le bas du thorax de sa figure.

      Enfin, au Sud, à droite du thorax de la figure on retrouve la main droite mutilée qui fait habituellement partie de la constellation de la Baleine (Cetus) dans l'Astronomie moderne.

    • Dans l'Astronomie arabe, Les Pléiades (M 45 - Al Thuraya) constitue la 3ème maison (Manzila = مَنْزِلَة) de la Lune et Aldébaran constitue sa 4ème maison, sachant que les Arabes déterminent dans le parcours céleste mensuel de la lune 28 maisons ou positions appelées Manazil al-Qamar (مَنازِلَ القَمَر - Les maisons de la Lune).

    • L'astrolabe et Aldébaran :
      Aldébaran fait partie des neuf étoiles les plus brillante du ciel ; elles sont représentées sous forme de griffes dans une des pièces de l'astrolabe appelée l'araignée et qui servent comme des repères indispensables pour calculer et se diriger grâce à cet instrument astronomique.
      Les neuf étoiles repères de l'astrolabe sont :

      1. Sirius (Sir) (α CMa - magnitude = -1,5) (الشِّعْرى العَبُور) de la constellation du Grand Chien (Canis Major) (الكَلبُ الأَكْبَر - ألشِعْرى) ; C'est l'étoile la plus brillante dans la voûte céleste ;
      2. Aldébaran (Ald) (الدَّبَران) (α Tauri - magnitude = 1) de la constellation du Taureau (Taurus) (الثَوْر) ;
      3. Riglel (Rig) (رِجل - Pied) (β Ori - magnitude = 0,5) de la constellation d'Orion (الجَبَّار) ;
      4. Bételgeuse (Bét) (بَيْت الجَوزاء - La maison de Gémeau), (α Ori -magnitude = 0,5) de la constellation d'Orion (الجَبَّار) ;
      5. Arcturus (Arc) (α Boo - magnitude -0,04) (السَماك الرامِح - Le Pêcheur armé) de la constellation du Bouvier (Bootes) (بؤوطس) ;
      6. Deneb (Den) (ذَنَب الدجاجة) (α Cyg - magnitude 1,2) de la constellation du Cygne (Cygnus) (الدُجاجة) ;
      7. Verga (Veg) (النِسْر الواقِع - l'Aigle fonçant) (α Lyr - magnitude 0,03) de la constellation de la Lyre (السَنج - النسر الواقغ) ;
      8. Altaïr (Alt) (النِسر الطائر - L'aigle volant) (α Agl - magnitude = 0,8) de la constellation de l'Aigle (Aquila) (النسر الطائر).
        Les trois étoile précédentes (Deneb, Verga et Altaïr) forme un triangle connu sous le nom " Triangle de l'été - مُثَلَّث الصيف "
      9. Alpha Ourse Majeure (αUM - magnitude = 1,8) (الدُب) de la constellation de l'Ourse Majeure (Ursa Major) (الدُبُ الأكْبَر) ;



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  • Références :
    • Le grand guide de l'Astronomie. Glénant - Liberia Geografica. 2020.
    • David H. Levy, Hubert Reeves. Guide pratique de l'astronomie. Sélection Reader's Digest. 2013
    • Ahmed Djebbar, Cécile de Hosson, David Jasmin. Les découvertes en pays d'Islam. Le Pommier. 2009.
    • Roland Lafitte. Héritages arabes - Des noms arabes pour les étoiles. Les Geuthner - Les Cahiers de l'Orient. 2005.
    • Robert Dinwiddie, Will Gater, Giles Sparrow, Carole Stott. Taduction d'Erick Seinaandre. Les guides nature Larousse - Étoiles et planètes. Larousse pratique.
    • Donald H. Menzel, Jay M. Pasachoff. Guides des Etoiles et Planètes. Delachaux et Niestlé. 1989.
    • Atlas d'astronomie. Perrin 1989.
 
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