Musées du Vatican - Rome - Italie - Phanès à corps humain ailé et léontocéphale ; un serpent s'enroule autour de son corps. Le dieu est débout sur le monde

Musées du Vatican - Rome - Italie
Le dieu Phanès (le Révélateur, le Brillant, l'Apparu, le Manifesté) sous forme de corps humain ailé et léontocéphale (à tête de lion) ; un serpent s'enroule autour de son corps et surmonte sa tête et son front. Le dieu est débout sur un globe représentant le monde
(Phanès dominant le monde).
Il s'agit d'une divinité primordiale dans l'Orphisme appelé également :
Protogonos ; Métis (Prudence) ; Ériképaios et enfin Éros.




Orphisme :
Une doctrine religieuse de la Grèce antique dont l'origine est attribuée à Orphée, celui qui a vu les Enfers et côtoyé la mort et qui en est revenu vivant.
Le point de départ historique de l'orphisme remonte au VIe av. J.-C., en Thrace et les prémiers écrits (les Hymnes orphiques et les Argonautiques orphiques) sur les traditions orphiques datent du IIe et Ve siècles apr. J.-C, ils sont attribués à Onomacrite.


Dans la
théogonie orphique (récit mythologique de l'origine des dieux et de leur généalogie) et la cosmogonie orphique (ensemble des mythes décrivant la naissance de l'univers) la création de l'univers se déroule comme le suivant :

* Au début il y avait
Chaos sans fond et sans limites ; ce n'est pas un dieu, mais l'image de ce qui existait avant les dieux et les mortels. Chaos engendra Nyx (la Nuit ; l'obscurité relative) aux ailes noires, Érèbe (les Ténèbres ou l'obscurité absolue ; l'endroit le plus sombre et le plus inaccessible des Enfers) et Tartare (l'abîme insondable et obscur ; le fond de toutes choses, au-delà duquel il n'existe plus rien. Plus tard il devint la prison qui se retrouve au-dessous des Enfers dans laquelle sont retenus les dieux de la première génération qui ont été vaincus par Zeus).

*  Un Œuf d'Argent (
Œuf cosmique) apparut de lui-même ou résultant des amours de Nyx (la Nuit) et le Vent. Cet œuf apparu ou pondu se sépara en deux et donna naissance à une seule divinité pour laquelle on connait quatre noms différents : Phanès (le Révélateur, le Brillant, l’Apparu, le Manifesté) ou Protogonos (c'est-à-dire, Premier-Né parce que cette divinité n'a pas d'ancêtre et elle l'ancêtre de tous), ou Métis (Prudence), Ériképaios et enfin Éros (qui est différent d'Éros, ou Cupidon des Romains, fils d'Hermès et d'Aphrodite). Cette divinité ou ce seul principe fondateur est une force primordiale aux ailes dorées, pourvue de deux sexes (androgyne) et de quatre têtes animales, lion, taureau, bélier et serpent ; il dominait le monde avant la naissance des immortels et des hommes ; il s'agit d'une force attractive qui favorise les choses existantes à se joindre afin de générer la vie.

* La partie supérieure de la coquille de cet œuf
primordial devint le Ciel (Ouranos) et la partie inférieure devint la Terre (Gaïa). Ouranos engendra Cronos (le Temps).

Dans l'Astronomie moderne qui tente d'expliquer la naissance l'univers, en 1927 l'astrophysicien et chanoine catholique belge Georges Lemaître utilisa initialement le terme "Œuf cosmique" et son explosion afin de décrire les grandes lignes l’expansion de l'Univers, puis cette théorie a été mise en évidence et développée par l'astronome américain Edwin Hubble en 1929 sous le de Big Bang (Grand Boum).


*  De
Phanès-Éros naquirent les dieux originels, Océanos et Téthys. Ce couple originel engendra tous les dieux, y compris Zeus. Ce dernier, de son union-inceste avec sa fille Perséphone naquit Zagréos (futur Dionysos) qui fut dépecé par les Titans, les ennemis de Zeus. Afin de venger la mort Zagréos (Zagréus), Zeus tua les Titans et ressuscita son fils en Dionysos pour qui règne sur le monde.

Donc, le dieu suprême et unique des orphiques fut Zeus ou Zagréus, (ou Dionysos) fils de
Zeus et Perséphone.
Zagréus a été mis, dans son enfance, en sept pièces par les Titans qui mangèrent une partie de son cadavre, mais laissèrent son cœur intact. Zeus une fois informé du crime, ordonna
Déméter de rassembler ce qui reste de Zagréus afin de le ramener à la vie, ou dans une autre version, ce fut Zeus lui-même qui le ressuscita, ou ce fut Sémélé (la mère de Dionysos) qui avala le cœur de Zagréus (moulu par Zeus et mêlé à un breuvage) afin de le concevoir de nouveau et le remettre au monde.

Selon un troisième récit, ce fut soit Athéna soit Rhéa qui trouvèrent le cœur encore battant de Zagréus et le ressuscitèrent en Zagréus ou en Dionysos. Ces dernières versions expliquent l'origine de la confusion entre les deux divinités, Dionysos et Zagréus, qui sont la même divinité dans l'Orphisme. Pour simplifier, on peut dire que Dionysos est Zagréus ressuscité.

Selon un mythe tradif, du sang de Zagréos-Dionysos, tué par les Titans, naqui la grenade.

Autrement dit : Dans l'orphisme, Zagréus est le fruit d'inceste, c'est-à-dire l'union de Zeus avec sa fille Perséphone. Héra, par jalousie demanda aux Titans, les ennemis de toujours de Zeus, de supprimer cet enfant illégitime. Malgré la vigilance d'Apollon et les Curètes (déesses protectrices de Zeus durant son enfance), les Titans, la figure recouverte de plâtre, réussirent de s'approcher de l'enfant Zagréus, puis pour atténuer sa méfiance, ils lui présentèrent quelques jouets, une toupie, un rhombe (instrument de musique), des poupées articulées, des osselets et un miroir forgé par Héphaïstos. Zagréus intrigué de sa figure apparaissant sur le miroir, baissa la garde ce qui permit aux Titans de l'attraper et cribler son corps de coups de couteau. ; Zagréus, pour échapper à ses agresseurs se métamorphosa à neuf reprises prenant des formes différentes (adulte, vieillard, nourrisson, jeune garçon, lion, cheval, dragon, tigre, et taureau) ; ces manœuvres ne servirent à rien, Zagréus-taureau fut exécuté et le souhaite d'Héra fut exaucé en l'égorgeant, et en dépeçant son corps, puis le bouillir et rôtir ses membres, mais il laissèrent son cœur intact. Zeus découvrit le crime, tua les Titans tueurs par le foudre ; des vapeurs exhalées de leurs corps imprégnés de la chaire de Zagréus naquit l'humanité.

Selon cette philosophie, le dieu Zagréos (Zagréus-Dionysos) se trouve dispersé dans toutes les âmes humaines, donc les âmes représentent la partie divine, immatérielle et immortelle de la nature humaine et que les origines de la création de l'homme sont directement liées au meurtre primordial de Zagréus-Dionysos. Dans l'orphisme, l'âme humaine est souillée par ce meurtre ; pour la purifier, il faut le recours à l'initiation de l'homme aux mystères orphiques.

Dans d'autres récits, les Titans meurtriers sont réduits en cendre par Zeus ; de cette cendre naît l'espèce humaine, donc l'homme se compose d'une âme, un élément divin provenant des parties du corps de Zagréus mangées par les Titans, et d'un élément non divin provenant des corps de ses tueurs, les Titans.

Tous ces récits montrent l'importance de l'âme, l'élément immortel qui habite un corps mortel, souillé de péchés et de crime trans-générationnel, et comme c'est le cas dans l'Hindouisme, dans l'Orphisme on croit à la métempsychose, c'est-à-dire, réincarnation, ou transmigration successive de l'âme dans plusieurs autres corps : après la mort, l'âme se réincarne de façon cyclique, soit dans un corps animal soit humain, mais entre deux réincarnations, cette âme se trouve aux Enfers, parmi les morts, il s'agit d'une étape nécessaire à sa restitution, son renforcement et sa purification.

Seuls les mystes, c'est-à-dire les initiés aux mystères orphiques, connaissent les formules magiques permettant la réincarnation de leurs âmes d'un corps à un corps pour obtenir un jour le salut définitif et la vie éternelle de leur âme (la nirvana ou l'état de béatitude extrême), car dans l'Orphisme la métempsychose est une punition de l'âme encore impure par des manquements aux directives et ordres divins, donc la réincarnation de l'âme est synonyme, pour un orphique, d'un châtiment sévère de l'âme qui ne s'arrêtera pas tant qu'elle n'a pas retrouvé sa pureté originelle. Un baptême au lait de chevreau peut être accordé à l'âme de l'orphique afin de la préparer cette vie de béatitude.

Dans l'Orphisme, une fois la mort corporelle est survenue, dans le Hadès (les Enfers), deux directions sont possibles pour l'âme du défunt, soit une soustraction du cycle douloureux de la métempsychose (la réincarnation) et le commencement d'une vie de liberté et de béatitude dans les saintes prairies de ce monde infernal, soit le recommencement d'un nouvel emprisonnement terrestre dans un autre corps physique humain ou animal.

L'une ou l'autre vie future de l'âme est déterminée par Perséphone en sa qualité d'éphore (juge) de tous les êtres à semence. Durant certaines périodes et dans certains lieux du monde antique (Grèce, Crète et Thessalie), on posait sur la poitrine du défunt ou près de sa main une petite lamelle ou une feuille d'or en forme de lierre ou cœur stylisé, il s'agit d'un aide-mémoire pour son âme afin d'identifier la bonne direction à prendre dans les Enfers, et se remettre en mémoire le mot de passe à prononcer devant les gardiens de ces lieux et la manière de se présenter au juge des âmes, la terrible Perséphone.

Dans cette étape de séjour de l'âme aux Enfers avant la réincarnation, elle doit boire de deux étendues d'eau permettant le passage de la mort à la nouvelle vie sur la terre. Ces deux lacs sont Léthé (Oubli) et Mnémosyné (Mémoire). Boire de l'eau de Léthé est nécessaire pour perdre tous les souvenirs de la vie passée avant la mort, et également pour perdre le souvenir du passage à l'Hadès avant de revenir à la surface de la Terre pour connaître une nouvelle vie. Puis l'initié (l'orphique), après son parcours aux Enfers, doit boire les eaux du lac Mnémosyné (Mémoire) pour retrouver le souvenir de l'origine divine de son âme.

Le salut de l'âme ne peut être obtenu qu'aprèrs trois réincarnations verteuses et chastes de l'âme.

Mnémosyné (Mnémosyne - Mémoire) :
Fille de la Tétanide Gaia (Terre) et du Titan Ouranos (Uranus). En s'unissant à Zeus donna naissance au neuf Muses auxquelles elle transmit ses savoir et ses connaissances.

Mnémosyné est également le nom d'un lac des Enfers selon l'orphisme : l'initié (l'orphique), après son parcours aux Enfers, doit boire les eaux du lac Mnémosyné (Mémoire) pour retrouver le souvenir de l'origine divine dionysiaque de son âme.

Nyx (la Nuit) :
Chez les Grecques, Nyx et la déesse de la Nuit, fille du Chaos primordial et de Gaia (la Terre). En s'unissant avec son frère Érèbe (les Ténèbres), elle engendra Thanatos, le dieu de la personnification de la Mort et le frère jumeau d'Hypnos (le Sommeil ; l'équivalent du dieu romain Somnus, il est l'image adoucie de son jumeau la Mort), Oizys (la Détresse), Némésis (la Vengeance) et Éris (la Discorde).

Elle est également la mèer de l'Éther (Air) et d'Héméra (Lumière), les Parques, la Fraude, la Vieillesse, les trois Hespérides (Æglé, Érythie et Hespérarthousa, belles femmes veillant avec le dragon Ladon sur les jardin enchantés où poussaient les pommes d'or, cadeau de mariage de Gaia à Héra avec Zeus et furent enrobées par Héraclès aidé par Atlas).


Hypnos, dieu du Sommeil, il séjourne dans le monde souterrain et ne dirige jamais ses yeux vers le soleil ; il s'agit d'un dieu ailé qui endort les humains en les touchant de sa baquette magique ou en éventant de ses ailes.
Hypnos engendra Morphée (du grec morphé = forme) le dieu des Rêves (il suscite les songes chez les humains). Il s'agit d'un dieu ailé parcourant sans cesse la Terre et touchant les mortels d'une fleur de pavot afin de les endormir ; parfois il apparait dans les rêves en prenant l'apparances des êtres humains.

Le nom de la Morphine dérive du nom de Morphée.

Hypnos est également le père de Phobétos qui donne les rêves aux animaux et Phantasos qui donne les rêves aux objets inanimés !

Thanatos demeure dans les Enfers, où il a été enfanté par Nyx (la Nuit) avec son jumeau Hypnos. Son homoloque Romain est Orcus. Héraclès vaiquit Thanatos (la Mort) dans un combat au corps à corps.


Références :
Annie Collognat. Dictionnaire de la mythologie gréco-romaine. omnibus 2016.
Catherine Salles. La mythologie grecque et romaine. Pluriel 2013.
Histoire de la Mythologie. National Geographic France. 2012.
Jean-Claude Belfiore. Dictionnaire des Croyances et Symboles de l'Antiquité. Larousse in extenso. 2010.
Philip Wikison, Neil Philip. La Mythologie ; création ; dieux ; héros ; monstres ; lieux mythiques. Edition Gründ 2008. p;55 ; 86.
Félix Guirand, Noël Schmidt. Mythes, Mythologie, Histoire et dictionnaire. Larousse 2006.
Jacques Lacarrière. Dictinnaire amoureux de la Mythologie. Plon 2006.
Dictionnaire de l'Antiquité. Sous la direction de Jean Leclant. Quadrige / puf. 2005.
Timothy Gantz. Mythes de la Grèce archaïque. Belin 2004.
Anthony Rich. Dictionnaire des antiquités romaines et grecques. Editions Molière 2004.
Arthur Cotterell. Mythes et légendes du monde. Encyclopédie illustrée. Maxi-Livres, Paris. 2002.
Jean Chevalier, Alain Gheerbrant. Dictionnaire des symboles. Rboert Laffont. 1982.
P. Commelin. Mythologie grecque et romaine. Paris, Editions Garnier Frères. 1948.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Véganisme

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 9 Mai, 2020

aly-abbara.com
Paris / France