Art africain - Masque géométrique à lame polychrome verticale bicorne -  Peuple Bwa - Burkina Faso

Art africain
Masque géométrique à lame polychrome verticale et bi-corne
L'art de sculpture du peuple Bwa
Burkina - Faso
Sculpture en bois destiné à la vente aux touristes

  • Il s'agit d'un masque composé de deux segments : une lame supérieure verticale à deux cornes latérales supérieures ; cette lame est plate et polychrome, sur laquelle il a été sculpté, en bas-reliefs, quatre yeux en forme de trois cercles concentriques.

  • Le segment inférieur du masque représente un visage anthropomorphe convexe, recouverte de bas-reliefs composés de motifs géométriques de couleurs variées (blanc et brun).
    Les deux yeux sont concentriques (formés d’alternance d'anneaux de couleurs variées : brun foncé et brun clair) ; ils évoquent la chouette.
    Un nez et une crête frontale saillants. La bouche est absente car il s'agit d'un masque destiné à la vente aux touristes ; les vrais masques rituels sont munis d'une bouche évidée à travers laquelle le danseur regarde devant lui.

    En effet, les motifs géométriques de ces masques ont des sens cachés pour un profane non initié. Les grands yeux ouverts avertissent que le dieu "Do" et l'ancêtre voient et connaissent tout.

    Les Bwa sont un peuple occupant une zone située entre le Mali et Burkina Faso ; ils sont entourés par les Bamana (Bambara) au nord, les Bobo à l'ouest, les Marka Dafing à l'est et les Gurunsi et les Lobi au sud.
    Ce sont des agriculteurs, forgerons et les griots (qui travaillent le coton, le tissent et le teignent, mais leurs activités principales sont la poésie, la musique, la transmission orale de la culture, la cohésion sociale et l'organisation des manifestations publiques).

    La vie spirituelle des Bwa est centré sur les cultes rendus aux ancêtres, fondateurs des clans, et également aux cultes rendus à leur divinité principale "Do", fils de "Difini" créateur du monde et les hommes qui, suite à une à une blessure causée par une femme écrasant le mil avec son pilon, il abandonne les humains, mais en leur laissant son fils "Do".

    "Do" est représenté par un rhombe appelé aliwe ou linyisa ; il s'agit d'un instrument lié aux cérémonies rituelles ou magiques, constitué par une planchette attachée à une cordelette que l'officiant fait tourner au-dessus de sa tête ce qui provoque des vibrations dans l’air ambiant et crée un bourdonnement sonneur variant en fonction de la forme, de la taille du morceau de bois, et de la vitesse de rotation. Le rhombe est conservé dans un bot de terre déposé dans un endroit situé à la limite des champs cultivés et la brousse.

    Les masques des Bwa sont utilisés pour invoquer le Dieu "Do" ; le danseur vêtu d'un des masques Bwa, ne doit plus parler car il incarne "Do", le dieu représentant la forêt et les forces nourricières grâces auxquelles, la vie apparaît dans les champs et les plantes. Ces masques sont utilisés également lors des rites funéraires et des fêtes agraires liées à la terre et la fertilité.

    Certains masques Bwa ou Bobo (et des Nuna ou Nunuma) prennent la forme d'un panneau plat, vertical (appelé luruya) portant à sa base un visage arrondi ou ovale, aux motifs géométriques polychromes. D'autres masques, comme celui présenté dans cet article, prennent la forme d'un panneau horizontal représentant un papillon multicolore ou dans d'autre cas un oiseau (comme par exemple l'épervier = douho ; un rapace diurne de petite taille au vol très rapide, symbole de la mort et également la fertilité).

  • Références :
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Éditions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchage, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 9 Juin, 2019

     
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Paris / France