Gardien de reliquaire - Ethnie Kota - Groupe Mahongwé - 02

Art africain
Gardien de reliquaire (bwété) - Ethnie Kota - Groupe Mahongwé
Gabon - Afrique
Sculpture sur bois décoré de plaques et lamelles de laiton et cuivre
Exemple (2)
Autodiaporama

  • Les caractéristiques et le symbolisme de cette figure :

    • Un exemple parfait d'abstraction

    • Visage est en ogive légèrement creux ressemblant à une tête dressée d'un cobra d'où le nom donné par les premiers Européens à ces statues : "naja" ou serpent (en Inde).

      Il est constitué d'une âme de bois recouverte entièrement de lamelles successives de laiton (alliage de cuivre et de zinc, pouvant contenir d'autres métaux ; il est ductile et malléable) disposées horizontalement sur toute la hauteur du visage. Une bande de laiton médiane et verticale descendant du bord supérieur du visage jusqu'à la ligne de la naissance du nez et les yeux. Le nez est sous forme d'arrêt étroit ou une fine lamelle perpendiculaire au plan du visage ; les yeux prennent la forme d'une hémi-boule de chaque côté de la racine du nez.
      Du bord inférieur de chaque œil descend obliquement, comme des larmes, une série de lamelles de cuivre ; ces deux séries limitent un triangle sous le nez ; la bouche qui doit se trouver à l'intérieur de ce triangle n'est pas indiquée.
      Un chignon ou une crête cylindrique surmonte le bord supérieur de la statue

    • Le laiton et le cuivre provenaient autrefois des mines du Niari au Congo, mais pour sculpter les modèles actuelles, ces métaux sont importés d'Europe. Les parties métalliques des statues sont régulièrement frottées avec du sable afin de conserver leur brillance et réactiver sa charge.

    • Le visage est supporté par un pilier cylindrique fixé sur la face postérieure du visage ; le cou est représenté par le tiers supérieur de ce pilier recouvert par des lamelles circulaires en cuivre.

    • Dans la majorité des statues de reliquaire le corps qui se trouve en dessous du cou se divise en deux branches qui se rejoignent plus bas après avoir limité un losange se trouvant dans le même plan du visage ; ces deux branches servent comme poignée ou bras facilitant le déplacement de l'ensemble statue-reliquaire.

    • La partie inférieure du pilier est normalement insérée est fixée dans le réceptacle du reliquaire (panier, sac ou boîte) ; ce réceptacle contient habituellement un ou plusieurs reliques : ossements humains et le plus souvent tout ou partie du crâne prélevés sur le corps du défunt puis enduits de poudre aux vertus magiques et ensuite décorés de métal. Ces reliques sont porteurs de l'extrême respect car source de chance, de puissance et de protection contre les forces de mal.
      Les reliquaires étaient conservés dans des locaux propices au recueillement spirituel, situés en dehors des habitations afin de rester loin des regards profanes et éviter de les manipuler hors du contexte rituel et sacré, parce que ces objets étaient considérés comme dangereuse et porteurs de malheur pour un profane ; son utilisation est réservée aux initiés lors des rites présidés par un pretre.

    • Le rôle de la statue est de protéger les reliques contenus dan le réceptacle : certains auteurs pensent que la statue attire fortement les regards de l'agresseur qui aura la tendance à ne s'intéresser qu'à cette statue et non au contenu du reliquaire donc la statue protège le reliqauire par le détournement de l'intension.

  • Les Kota sont installés dans la région de de Bakota, à l'Est du Gabon et au Nord du Congo. Ils composent de plusieurs groupes appartenant au même courant culturel, émigrant du nord du XVII à fin du XIX siècle sous la pression des Kwele et des Fang : les Mahongwé, les Boushamayes, les Mindassas, Les Bawoumbous, le groupe Mbété (Obamba, Ambété, Mindoumou et Bawandji), le groupe Douma (Adouma, Badjabi et Batsangui) et le groupe Téké (Tsaye et Laali).


  • Références :
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Editions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 9 Novembre, 2018

     
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