Gardien de reliquaire Ndasa - Peuple Kota - Gabon - Exemple 2

Art africain
Gardien de reliquaire - Ethnie Kota - Groupe Ndasa (Nadassa)
Gabon - Afrique
Sculpture sur bois décoré de plaques et lamelles de laiton et cuivre
Exemple (1)
Autodiaporama

  • Les caractéristiques et le symbolisme de cette figure :

    • Visage en haut relief surmonté d'un cimier en forme de croissant.
      Bandeau gravé horizontale sur un front bombant. Yeux en forme cabochon. Les joues sont recouvertes lamelles en cuivre réparties horizontalement, avec une plaque lisse de cuivre au milieu du visage contenant le petit nez triangulaire ; la bouche n'a pas été configurée. Chevelure étalée bilatéralement avec deux nattes de forme cylindrique naissant du bord inférieur de cette chevelure. Le cou est couvert par une plaque lisse de laiton.

      La statue est constituée d'une âme de bois recouverte entièrement de plaques cuivre et de laiton (alliage de cuivre et de zinc, pouvant contenir d'autres métaux ; il est ductile et malléable).

    • Le laiton et le cuivre provenaient autrefois des mines du Niari au Congo, mais pour sculpter les modèles actuelles, ces métaux sont importés d'Europe. Les parties métalliques des statues sont régulièrement frottées avec du sable afin de conserver leur brillance et réactiver sa charge.

    • Dans la majorité des statues de reliquaire le corps qui se trouve en dessous du cou se divise en deux branches qui se rejoignent plus bas après avoir limité un losange se trouvant dans le même plan du visage ; ces deux branches servent comme poignée ou bras facilitant le déplacement de l'ensemble statue-reliquaire.

    • La partie inférieure du losange est normalement insérée est fixée dans le réceptacle du reliquaire (panier, sac ou boîte) ; ce réceptacle contient habituellement un ou plusieurs reliques : ossements humains et le plus souvent tout ou partie du crâne prélevés sur le corps du défunt puis enduits de poudre aux vertus magiques et ensuite décorés de métal. Ces reliques sont porteurs de l'extrême respect car source de chance, de puissance et de protection contre les forces de mal.
      Les reliquaires étaient conservés dans des locaux propices au recueillement spirituel, situés en dehors des habitations afin de rester loin des regards profanes et éviter de les manipuler hors du contexte rituel et sacré, parce que ces objets étaient considérés comme dangereuse et porteurs de malheur pour un profane ; son utilisation est réservée aux initiés lors des rites présidés par un prêtre.

    • Le rôle de la statue est de protéger les reliques contenus dan le réceptacle : certains auteurs pensent que la statue attire fortement les regards de l'agresseur qui aura la tendance à ne s'intéresser qu'à cette statue et non au contenu du reliquaire donc la statue protège le reliquaire par le détournement de l’intention.

  • Les Kota sont installés dans la région de de Bakota, à l'Est du Gabon et au Nord du Congo. Ils composent de plusieurs groupes appartenant au même courant culturel, émigrant du nord du XVII à fin du XIX siècle sous la pression des Kwele et des Fang : les Mahongwé, les Boushamayes, les Mindassas, Les Bawoumbous, le groupe Mbété (Obamba, Ambété, Mindoumou et Bawandji), le groupe Douma (Adouma, Badjabi et Batsangui) et le groupe Téké (Tsaye et Laali).


  • Références :
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Editions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 9 Novembre, 2018

     
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Paris / France