KKâla (kirtimukha)

Garuda dérobant l'Amrita, l'eau de l'immortalité Garuda, homme et oiseau Garuda véhiculant le dieu Vishnou Garuda, le véhicule de Vishnou
Garuda dérobant l'Amrita Garuda, le véhicule de Vishnou Garuda créature mythique mi-homme, mi-oiseau Garuda, l'emblème national de l'Indonésie
Garuda l'emblème national de l'Indonésie Garuda créature mythique mi-homme, mi-oiseau
Garuda, le véhicule de Vishnou Garuda, mi-homme, mi-oiseau Garuda, le véhicule de Vishnou _è_Garuda, mi-homme, mi-oiseau
Garuda créature mythique mi-homme, mi-oiseau Garuda créature mythique mi-homme, mi-oiseau _è_
  Yama Yama  

KMakara

Makara Makara Makara
Makara Makara Makara
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MakaraMakara    

KKâla-Makara

Garuda, mi-homme, mi-oiseau
Garuda, l'ennemi des Nâgas (des serpents) Makara Makara Makara Makara
 
 

Kâla (kirtimukha) : la tête protectrice des temples et des palais Indonésie
Kâla : mot sanskrit désignant le temps, le temps cyclique qui tourne infiniment sur lui-même dans un éternel retour (d'où le terme Kâlacakra = roue du temps) ; Kâla aussi est le moment, le laps.

Kâla est le dieu du temps dans l'hindouisme ; il représente le temps destructeur, la destinée, le sort, la fin et la mort...
Un dieu mystérieux souvent personnifié, identifié et représenté avec les attributs de Yama (fils de Surya, le dieu solaire) ; c'est le dieu de la Mort dans les Védas et également le premier homme vécut, et également le premier mort, et le premier à avoir franchi les portes du monde des morts d'où ses titres : « roi des esprits des ancêtres - le dieu de la Mort - la Mort ». Yama souverain du royaume des morts, il devient le juge suprême qui châtie les responsables d'actes malveillants.

Yama a eu Yami comme jumelle et épouse ; ensemble, ils forment le couple primitif qui engendra la première race humaine. Ces premiers humains vécurent dans " l'âge d'or de l'humanité " où les dieux, les humaines et les animaux parlent le même langage, mais quand le désordre gagna ce monde, les dieux en colère, provoquèrent un énorme déluge afin d'anéantir tous les hommes, mais heureusement un seul homme survécut à ce chaos, il s'agit de " Manu " qui fut sauvé par un poisson. Manu par des rites et prières dédiées aux dieux, réussit à obtenir une femme avec laquelle il peuple la terre par une nouvelle génération de la race humaine (d'après le déluge).

Yama est également appelé Kritanta (le finisseur), Samana (le colon) et Pasi, le terrible maître armé d'une corde à nœud coulant et d'une masse, chevauchant un buffle, et qui punit les hommes pour leurs mauvaises actions. Deux redoutables chiens à quatre yeux gardent son palais dans la cité des morts et parcourent régulièrement le monde afin de recueillir les âmes des humains mourants.

Après la mort, l'âme humaine quitte le corps et traverse le fleuve Vaitarani pour gagner, au bout d'environ cinq heures Yamapura, la cité de Yama et le monde des morts. Arrivée à son palais, l'âme du défunt passe devant ses deux chiens monstrueux et féroces afin d'atteindre la salle du jugement. La liste des actions accomplies par le décédé durant sa vie sont énoncées par le secrétaire-greffier devant Yama afin qui puisse donner son jugement : soit un séjour céleste pour l'âme, soit un séjour dans une des vingt et un enfers, soit encore un retour sur terre, dans le monde des hommes pour y renaître et revivre. Yama dans ses fonctions de juge des âmes personnifie " le contrôle de soi " ; il est l'ami du bien et l'ennemi du mal qui punit les hommes qui ont perdu le contrôle de leur ego.

Kâla est aussi identifié comme étant une des formes multiples de Shiva. il est aussi assimilé à Rudra, le dieu hurlant dans le ciel (c'est le nom terrible de Shiva, le feu du temps, le feu destructeur). Enfin, Kâla est assimilé à Bhairava, le dieu effrayant qui détruit tout.

Kâli est la forme féminine de Kâla : c'est la déesse Kâli, la noire et la terrible.
Le terme Kâla en sanskrit désigne également la couleur noire.

Le mot Kâla est utilisé pour composer certaines terminologies plus complexes :
Kâla-Angi et Kâla-Angi-Rudra = feu du temps, le soleil monstrueux qui mettra fin aux mondes.
Kâlacakra = roue du temps.

Représentations artistiques de Kâla :
Kâla est représenté habituellement par sa tête, appelée également kirtimukha (en Sanskrit : kirti = gloire, et mukha =visage) ; on le nomme parfois " Panaspati ".

On trouve la tête de Kâla comme étant une divinité protectrice sur les linteaux et frontons des entrées des temples hindouistes, les cellules des statues de certaines divinités (voir : Bouddha - Brahman - Shiva - Vishnu)et également dans certains palais en Asie (Indonésie, Inde, Thaïlande, Cambodge...). Kâla accueille les pèlerins et les visiteurs, puis il terrifie et repousse les démons et les mauvais esprits de ces lieux sacrés et de haute importance.

La tête de Kâla est facilement identifiable pas son visage rond, ses yeux exorbités (semblant sortir de leurs orbites), son nez volumineux et ses narines largement ouvertes dans un museau parfois ressemblant à celui d'un lion.
La mâchoire supérieure est large, possédant des puissantes dents acérées, tranchantes, avec les dernières ressemblant aux défenses pointues et menaçantes des sangliers.

Quand Kâla possède deux mâchoires, souvent on le présente avec la bouche largement béante et la langue sortant amplement de sa cavité buccale.

La description précédente est à peu près similaire aux certaines formes de représentations de la gargogne " Méduse " de la mythologie greco-romaine. (1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5)

On peut obsrever dans certaines représentations de Kâla la présence de deux mâchoires, avec la langue non extériorisée ; seulement lèvres écartées montrant des dents sans ou avec défenses.

Dans la plupart du temps la mâchoire inférieure est soit invisible, recouverte par la langue extériorisée soit réellement absente, dans ces cas, on peut voir sortir de la gueule du Kâla, à la place de la langue, des motifs végétaux de diverses formes, compositions et longueurs (1 ; 2 ; 3 ; 4).

L'absence du corps, et parfois la mâchoire inférieure est expliquée par une légende indienne, où Kâla demande à Shiva une victime afin de la dévorer ; le dieu mécontent et en colère de cette demande ordonne que Kâla se dévore lui-même ; ce dernier exécute l’ordre, jusqu'à ce qui ne reste que sa tête sans cou, voire seulement son visage et sa mâchoire supérieure. Shiva lui confie sous sa forme nouvelle, le rôle de gardien et protecteur des temples et des lieux sacrés.

Dans certaines représentations, Kâla, possède outre que sa tête, la partie distale des extrémités supérieures souvent de formes animales (lion, tortue, éléphant), mais parfois sont des mains, des bras ou des pieds de morphologie humaine que l'on peut observer.

Souvent Kâla est entouré de motifs végétaux, mais dans certaines représentation on peut apercevoir la présence d'animaux et de créatures fabuleuses : oiseaux (1 ; 2), oiseaux androcéphales, lions (fig), animaux à corps de crocodile et trompe d'éléphant, sangsuse, Makara (1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7)

Kâla est parfois aussi une personnification Râhu qui a volé l'Amrita, le breuvage de l'immortalité. Après avoir but quelques gorgées de cette eau sacrée, il a été aperçu par le Soleil et la Lune qui le dénoncèrent immédiatement à Vishnou. Le dieu très en colère, trancha la tête à Râhu, mais grâces aux quelques gorgées de l'Amrita qu'il les a but et qui ont touché ses lèvres, sa tête a acquit l' immortalité.

Râhu, tête sans corps, réside parmi les astres célestes immortelles ; proche du Soleil et de la Lune, il tente régulièrement de se venger d'eux en essayant de les engloutir. Même quand il réussit de temps en temps de les avaler (éclipses solaires et lunaires), privé de son corps, le Soleil et la Lune réussissent toujours de se dégager de son emprise et réapparaître dans le ciel.

 
  Makara :
Makara : un mot Sanskrit qui signifie « dragon de mer » ou « monstre d'eau ». En langue tibétaine, il est appelé le « chu-Sarah ».

Le makara est une fabuleuse créature de la mythologie indienne. Il s'agit d'une chimère aquatique complexe caractérisée par le prolongement du front par une sorte de petite trompe semblable à celle du mâle de l'éléphant de mer crachant dans certaines représentations des rangés de perles (ou d’œufs de poisson symbolisant la fertilité).

La bouche de Makara est toujours largement béante avec deux mâchoires munie d'une denture de crocodile ou d'hippopotame ; souvent on observe deux défenses pointues sortant de la mâchoire supérieure et se dirigeant vers le haut.

Comme Kâla, dans certaines représentations, de sa bouche largement ouverte, Makara crache des éléments végétaux, des rangées de perles, et parfois on peut observer l’émergence de sa bouche d'un monstre proche dans sa forme du lion (un lion en Sanskrit : simha ; Javanais : singå) (1 ; 2).

La tête de Makara peut être représentée munie d'une crinière d'un cheval, parfois remplacée par des éléments végétaux, ou d'un monstre à tête et pattes devant d'un lion.

On peut trouver dans certaines représentations des oreilles d'un animal terrestre (sanglier par exemple)
Le corps du monstre peut ressembler à celui d'un poisson à peau écaillée, d'un serpent, d'un crocodile, d'un dragon et parfois d'un éléphant de mer (à deux pattes de devant et une queue de sirène).

L'extrémité caudale du monstre est proche dans sa forme de la queue de poisson et qui peut être remplacée, dans certaines représentations, par des compositions végétales.

A côté des formes typiques reconnaissables, il existe de multiples variantes le rendant parfois méconnaissable : Makara royal ailé. ; Makara poisson à trompe d'éléphant ; Makara poisson à tête de dauphin-éléphant.

On trouve les makaras comme des éléments décoratifs (statues, bas-reliefs et haut-reliefs) des entrées des temples et les lieux sacrés de l'hindouisme et du bouddhisme : sur les côtés des rampes et des escaliers ; à à l'angle des toits des temples ; comme une bouche des conduits du drainage des eaux des pluies (un bec d'eau de pluie ou de la gargouille) ; un bas ou haut-relief mural et décoratif...

Sur les frontons et les linteaux, il est représenté sous forme d'une composition sculpturale (en bas ou haut-relief) que je nomme dans cet article (Kâla-Makara) parce que cette composition est formée de la tête de Kâla qui se prolonge bilatéralement par un Makara ; la tête de Makara peut être dirigée, soit vers l'extérieur (1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5), soit vers l'intérieur (2 ; 3 ; 4 ; 5) de cette composition.

Makara est le symbole de la constellation du Capricorne et du mois de janvier.

Le Makara est une créature liée à la fécondité. Dans la mythologie hindouiste, il est la monture de la déesse du Gange " Gangâ " , et également la monture du dieu des eaux " Varuna " :

Varuna (Varouna) : à l'origine est un dieu védique, parfois appelé le " Grand Asoura " ; père des dieux et maître du ciel et de la terre qui possède un savoir infini, le chef suprême du monde physique et moral, garant de l'ordre cosmique. Il commande la lune dans sa course céleste ; le soleil (Surya) est son œil, le vent est sa souffle, Soma (dieu de l'extase qui mène à l'ivresse spirituelle) est son fils.

Varuna punit les menteurs et ce qui n'obéissent pas aux lois en les attachant avec ses lacets (cordes à nœuds) d'où le titre de " Pasabhrit " (le porteur de cordes). C'est lui qui déterminait la destinée des hommes ; il assurait le maintien de la vie et possédait le pouvoir de d'accorder, comme Yama, l'immortalité.
Varuna est divinité principale d'origine aryenne liée à celle " d'Ahura-Mazdâ " ; on l'associe souvent à Mitra, parce que ces deux divinité sont considérées comme " Honnêtes vis-à-vis de la Loi, nés dans la Loi et haïssant ce qui est faux ".

Dans l'hindouisme tardif, on le place au second plan ; en effet selon la mythologie hindoue, Varuna abandonna à Indra ses charges et ses fonctions célestes et cosmiques pour devenir le dieu souverain et gardien des océans qui fait en sorte qu'ils ne soient jamais trop pleins ; le dieu des cours d'eau et des étangs d'où ses nouveaux noms : " Kesa " (seigneur des Eaux) ; " Variloma " (Chevelure des Eaux) et " Yadhapati " (roi des créatures aquatiques) ; à son côté on trouve les déesses-fleuves " Gange " et " Ymunâ ".

Son véhicule devint soit une tortue, soit un cygne soit le Makara sous forme d'un chimère marin de dauphin et de crocodile.

 
 

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 5 Avril, 2015
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