Astronomie - Constellation du Ophiuchus - (Ophiuchi - Oph) ou Serpentaire - Étoiles et principaux objets célestes
Vue à l'est

Constellation du Ophiuchus - (Ophiuchi - Oph) - du Serpentaire
Avec ses Amas et ses Nébuleuses remarquables
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 24 Mars, 2022

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  • La constellation du Ophiuchus (Ophiuchi - Oph) - Serpentaire :

    11e plus grande constellation de la Voûte céleste ; non zodiacale bien qu'elle est traversée par l'écliptique. Un astérisme du printemps et de l'été.

    Elle se situe au nord des constellations du Sagittaire et du Scorpion ; à l'est de la constellation du Serpent (tête du Serpent - Serpens Caput) ; à l'ouest des constellations du Serpent (queue du Serpent - Serpens Cauda) et de l'Aigle et enfin, au sud de la constellation d'Hercule.

    Au total, elle avoisine sept constellations (en tournant dans le sens de la rotation des aiguilles de montre) : Hercule, Serpent (tête), Balance, Scorpion, Sagittaire, Serpent (queue) et Aigle.

    Ophiuchus est un mot grec signifiant : "porteur de serpents". Le mot est tiré du préfixe "ophi(o)-" qui vient du grec ; il est relatif au "serpent".

    Ophiuchus est traduit en français par (serpentaire : qui est lié aux serpents), exemple : en zoologie, oiseau des savanes qui se nourrit de serpents.

    La constellation représente un homme debout tenant par les deux mains (main droite = τν Ophiuchi - main gauche = δε Ophiuchi) un long serpent étendu de la constellation de la Couronne boréale et d'Hercule jusqu’à la constellation de l'Écu (Scutum) tout en traversant Ophiuchus.
    Ce personnage peut être l'incarnation d’Asklépios (Esculape) le dieu de la Médecine chez les Grecs.

    Les astronomes arabes ont repris la définition grecque de cette constellation et l'ont nommée (al-Hawwa' - الحَوَّاء - l'Apprivoiseur des serpents - le Dompteur des serpents).

    Mais, ils définissait également dans cette partie du ciel deux suites (séries) d'étoiles (al-Nasaqan - النَسَقان) qui démarrent à partir de la constellation du Serpent :

    • al-Nasaq al-Yamani - النَسَق اليَماني - la Suite yéménite ou la Suite sud qui se compose de cette série d'étoiles :
      (δλαε
      Serpentis) + (δευζη et 40, 58 Ophiuchi).

    • al-Nasaq al-Shami - النَسَق الشَّامي - la Suite syrienne ou la Suite nord qui se compose de cette série d'étoiles :
      (βγ
      Serpentis) + (κβγδλ Herculis) + (βγ Lyrae).

      Les deux séries sont séparées par al-Ra'i (الرَّاعي - le Berger = alpha Ophiuchi) et le Chien du Berger (كَلْبُ الرَّاعي = bêta Ophiuchi).

  • Les étoiles et les objets célestes les plus remarquables de la constellation d'Ophiuchus sont :

  • α Oph (alpha Ophiuchi - Rasalhague - Ras Alhague - Ras Alphague) : à 47 a.l. de la Terre. De magnitude apparente (2,1) et de luminosité 40 fois plus forte de celle du Soleil. Étoile géante blanche de classe spectrale A 5.

    Les noms (Rasalhague - Ras Alhague - Ras Alphague) viennent de l'arabe (Ra's al-Hawa' - رَأسُ الحَواء = la Tête l'Apprivoiseur des serpent - la Tête du Serpentaire).

    En astronomie arabe cette étoile est appelée aussi (al-Ra'i - الرَّاعي - le Berger).

  • β Oph (bêta Ophiuchi - Celbalrai - Cebalrai - Kelb Al Rai) : à 125 a.l. de la Terre. Géante jaune de classe spectrale (K 1) et de magnitude 2,9.

    Le nom (Celbalrai - Cebalrai - Kelb Al Rai) vient de l'arabe (Kalb al-Ra'i - كَلْبُ الرَّاعي = le Chien du Berger).

  • γ Oph (gamma Ophiuchi) : à 95 a.l. de la Terre. Étoile bleue/blanche de classe spectrale (A 0) et de magnitude 3,7. Quarante fois plus lumineuse que le Soleil.

  • δ Oph (delta Ophiuchi - Yed Prior) : à 170 a.l. de la Terre. Étoile géante rouge de classe spectrale (M 1) et de magnitude 2,7.

    Le nom (Yed Prior) vient de l'arabe et du grec (al-Muqadam fi yad al-Hawa' al-yussra -المُقَدَمُ في يَدِ الحَواء اليُسْرى = l'Antérieure de la main gauche du Porteur de serpent).

  • λ Oph (lambda Ophiuchi - Marfic - Marsic) : de magnitude 3,8.

    Le nom (Marfic - Marsic) vient de l'arabe (al-Marfiq ou al-Marfaq - المَرْفِق - المَرْفَق - le Coude).

  • ε Oph (epsilon Ophiuchi - Yed Posterior) : à 108 a.l. de la Terre. Étoile géante jaune de classe spectrale (G 0) et de magnitude 3,3.

    Le nom (Yed Posterior) vient de l'arabe et du grec (al-Mu-a-khar fi yad al-Hawa' al-yussra -المُؤَخَرُ في يَدِ الحَواء اليُسْرى = la Postérieure de la main gauche du Porteur de serpent).

  • ζ Oph (zêta Ophiuchi - Han) : à 458 a.l. de la Terre. Étoile bleue de classe spectrale (O 9) et de magnitude 2,5.

    Le nom arabe de cette étoile (al-Sabiq al-Awwal - السَّابِق الأوَّل - le premier Prédécesseur), elle se situe au niveau du genou gauche. Elle est appelée également (al-Sa'iq - السَّائِق - le Conducteur).

  • η Oph (êta Ophiuchi - Sabik - Alsabik) : à 84 a.l. de la Terre. Étoile bleue/blanche de classe spectrale (A 2) et de magnitude 2,4.

    Le nom (Sabik - Alsabik) vient de l'arabe (Al-Sabiq - السَّابِق = le Prédécesseur). Le nom complet de cette étoile (al-Sabiq al-Thani - السَّابِق الثاني - le deuxième Prédécesseur), elle se situe au niveau du genou droit.

  • ο Oph (omicron Ophiuchi) : à 300 a.l. de la Terre. Double composé de deux étoiles écartées de 11" et de magnitudes apparentes égales à 5,4 et 6,9.

  • ρ Oph (ro Ophiuchi) : à 400 a.l. de la Terre. Étoile multiple de classe spectrale (B 2) encore au sein du gaz et des poussières dans lesquels a été formée. Elle comporte 4 étoiles écartées de (3", 152" et 156") et de magnitudes apparentes égales à (5,2, 5,9, 8 et 7), puis la dernière étoile possède un compagnon écarté de 0,6" et de magnitude 8.

  • Étoile de Barnard : découverte en 1916 par l'Américain E. E. Barnard ; à 6 al de la Terre (la deuxième étoile la plus proche du Soleil après alpha Centauri) ; à proximité de l'étoile bêta Ophiuchi.
    Il s'agit d'une naine rouge de magnitude 9,5. Sa spécificité est son déplacement très rapide correspondant à une distance égale au diamètre de pleine Lune en 200 ans, ou un arc de (10,29" arcs) par an (la vitesse la plus importante de toutes les étoiles connues de la Voûte céleste).

  • 70 Oph (70 Ophiuchi) : à 16 a.l. de la Terre. Double jaune et orange (K 0 + K 6) ; deux étoiles avec une période de révolution 88 ans. De magnitudes apparentes égales à 4,2 et 6.

  • M 9 : à 826 000 al de la Terre. Amas globulaire.

  • M 10 : à 14 000 al de la Terre. Grand amas globulaire de magnitude globale à 6,6.

  • M 12 : à 18 000 al de la Terre. Vaste amas globulaire peu dense ; de magnitude globale 6,6 ; l’étoile la plus brillante est magnitude 14.

  • M 14 : à 23 500 al de la Terre. Amas globulaire de magnitude globale à 7,7.

  • M 19 : à 28 000 al de la Terre. Amas globulaire riche et dense ; de forme allongée et de magnitude globale de 7,2.

  • M 107 : à 19 000 al de la Terre. Amas globulaire de magnitude globale à 9,2.

  • NGC 6356 : à 33 000 al de la Terre. Amas globulaire.

  • NGC 6633 : à 950 al de la Terre. Amas ouvert de 30 étoiles de magnitude globale à 4,6.

  • NGC 6663 : à 1050 al de la Terre. Amas serré de 65 étoiles.

  • NGC 6572 : à 2000 al de la Terre. Nébuleuse planétaire de magnitude globale 9,6.

  • NGC 6369 : à 3900 al de la Terre. Nébuleuse annulaire près de bêta Ophiuchi ; de magnitude globale 11 avec une étoile centrale de magnitude 16,6.

  • IC 4665 : à 1100 al de la Terre. Amas ouvert de 20 étoiles de magnitude globale de 4,2.


  • Mythologie :

    • Dans la mythologie grecque :

    • Ophiuchus est l'incarnation d’Asklépios (Esculape) le dieu mythologique de la Médecine chez les Grecs.
      Consulter ce lien.

    • Dans la mythologie mésopotamienne, cette constellation représente Enkidou, un des personnages principaux, dans le mythe Gilgamesh.

    • Enkidou
      Son nom signifie " créé par le dieu Enki " (Ea) : dans les mythes sumériens : la création de l'homme est souvent attribuée au dieu Ea.
      Enkidou n'est pas issu de l'union de deux divinités, mais de l’œuvre de la déesse-mère Arourou qui façonna dans l'argile l'image du dieu Anou. Sa tête et son torse sont humains, mais la partie inférieure de son corps est celle d'un taureau. Sur la tête, il porte deux cornes, signe de divinité.

      Enkidou est l'homme sauvage de la forêt qui perdit sa sauvagerie naturelle, grâce à des relations charnelles et sexuelles avec une femme, une courtisane envoyée à sa rencontre par Gilgamesh lui-même. Ensuite, Enkidou humanisé, devint l'ami intime de Gilgamesh, avec lequel, il vécut de multiples aventures et il tua le monstre de la forêt de cèdres, Humbaba.
      Suite à la mort accidentelle d'Enkidou, Gilgamesh, profondément triste est perdu, consacra son temps à chercher le secret de la vie éternelle, la vie sans mort. Évidemment, il trouva après un long et pénible voyage, la plante de l'immortalité, mais malheureusement, c'est le serpent, l'ennemi traditionnel de l'homme, qui vint lui voler cette plante et le priva, ainsi l'humanité entière de l'immortalité.

    • Gilgamesh :
      C'est le fils du roi-prêtre de Koullab (quartier saint d'Ourouk), Lilla ou Lillou, et de la déesse-vache Ninsoun, " pour deux tiers il est dieu, pour un tiers il est homme ". Son père s'unit à sa mère à l'insu de l'époux de celle-ci, Lougal- banda, le roi divinisé qui devient le protecteur de Gilgamesh.
      Gilgamesh engendré par un mortel et une déesse porte ainsi en lui une dualité qui reflète son comportement : violence de ses colères et dignité de sa sagesse ; extrême courage et fragilité. Le mur d'enceinte de la ville d'Ourouk est son œuvre.

      Le nom de Gilgamesh figure sur l'inscription dite de " Toummal " (2000 ans avant J.-C.) qui cite le nom des rois ayant restauré le temple du même nom à Nippour, temple consacré à la déesse Ninlil, épouse d'Enlil.
      Gilgamesh a un fils, Our-Noungal, qui sera le sixième roi de la dynastie d'Ourouk.

 

  • Pour faciliter la lecture de cet article, consulter l'Alphabet grec
  • Références :
    • Le grand guide de l'Astronomie. Glénant - Liberia Geografica. 2020.
    • David H. Levy, Hubert Reeves. Guide pratique de l'astronomie. Sélection Reader's Digest. 2013
    • Ahmed Djebbar, Cécile de Hosson, David Jasmin. Les découvertes en pays d'Islam. Le Pommier. 2009.
    • Roland Lafitte. Héritages arabes - Des noms arabes pour les étoiles. Les Geuthner - Les Cahiers de l'Orient. 2005.
    • Robert Dinwiddie, Will Gater, Giles Sparrow, Carole Stott. Taduction d'Erick Seinaandre. Les guides nature Larousse - Étoiles et planètes. Larousse pratique.
    • Donald H. Menzel, Jay M. Pasachoff. Guides des Etoiles et Planètes. Delachaux et Niestlé. 1989.
    • Atlas d'astronomie. Perrin 1989.
    • Mansur Hanna Jurdak. American Mission Press, Beirut, Lebanon 1950 القاموس الفلكي والأبراج وصور النجوم أو كوكباتها وأسماؤها العربية
 
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