Papver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium - Les fruits ou les capsules de la plante


Papaver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium
(de la famille des Papaveraceae)

Fruits de la plante et ses graines

  • Papaver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium - Olivète - Olivette - Œillette :

    • Les fruits du Papaver somniferum

      • Les fruits sont des capsules globuleuses appelées "têtes de pavot", lisses et cireuses ; de couleur vert bleuté et surmontées d'un chapeau plat et rond, il s'agit d'un couvercle recouvert par des lignes stigmatiques à point de rencontre central.

        La capsule (le fruit ou l'ovaire unique ou le gynécée) est uniloculaire se composant de nombreux carpelles (du Grec karpos = fruit) ou de loges closes extérieurement, mais à l'intérieur de la capsule ces carpelles sont séparés par des fausses cloisons, ou cloisons partielles s'avançant de la paroi interne de la capsule vers le centre, mais sans l'atteindre de telle sorte que le centre de la capsule reste non cloisonné en contenant une partie des ovules (des graines) ; l'autre partie des graines est portée par les fausses cloisons inter carpelles.


        L'incision de la paroi des capsules avant la maturité (encore vertes) entraîne l'écoulement d'un latex ou un suc épaissi qui s'oxyde en contact de l'air et brunisse et coagule presque instantanément. Ce suc est appelé l'opium, il contient une quarantaine d'alcaloïdes opiacées dont la plus célèbre, la morphine (contenue dans l'opium, dès son extraction et avant sa fermentation), puis la codéine, papavérine, narcotine, etc...

      • Les alcaloïdes opiacées contenues dans l'opium sont classées en quatre groupes :

        • Groupe (1) ou groupe de la morphine : morphine, pseudomorphine, codéine (3-méthylmorphine) et thébaïne (paramorphine) ;

        • Groupe (2) ou groupe de la papavérine : papavérine (découverte en 1848 par Georg Merck (1825-1873), codamine, laudanine, laudanidine, laudanosine, tritopine, méconidine, lanthopine, protopine, cryptopine et papavéramine ;

        • Groupe (3) ou groupe de de la narcotine (le nom officiel noscapine) : narcotine, gnoscopine, oxynarcotine, narcéine et narcotoline ;

        • Groupe (4) Xanthaline, issue probablement de la décomposition de la papavérine, et l'hydrocotarnine produit de dédoublement de la narcotine.

        • Les alcaloïdes aux propriétés narcotiques : morphine, codéine, papavérine et narcotine.

        • Les alcaloïdes convulsivantes : thébaïne, laudanosine, papavérine, narcotine, codéine, et morphine.

        • Les alcaloïdes toxique dans certaines conditions : morphine, thébaïne, codéine, laudanosine, papavérine et narcotine.

        • Les alacloïdes utilisées en pharmacologie thérapeutique comme sédatives, antalgésiques et hyponotiques : morphine, codéine et narcéine.

          Référence : Paul-Victor Fournier. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. omnibus 2010. p:735-738

        • L'opium se compose également d'eau, mucilage, pectine, albuminoïdes, résine, cire, caoutchouc, sels minéraux, acides méconique et lactique, méconine, porphyrosine, et des substances neutres.

        • L'héroïne est un opiacé semi-synthétique obtenu par acétylation de la morphine.

      • L'opium est est récolté de fin juin au début d'août, quand les capsules commencent à jaunir

        Le poids moyenn d'une capsule de Pavot à opium est de l'ordre de 5 grammes, elle figure en France parmi les toxiques du tableau A ; depuis le décret u 14 avril 1911, elle ne peut pas être vendue par les herboristes et ne peut pas délivrée en pharmacie sans ordonnance établie par un médecin. En général, tous les composants du Pavot à opium, à l'exeption des graines mûres, ne doivent être utilisés que sur les conseils d'un médecin.

        Dans les capsules avant maturité ont trouve de 0,06 à 0,086 % de morphine et 0,113 à 0,116 % de codéine et de narcotine.
        Dans les capsules après maturité ont trouve de 0,016 à 0,018 % de morphine et 0,028  % de codéine et de narcotine.

        Les fruits mûrs du pavot somnifère contiennent des graines non toxiques et sans propriétés narcotiques (ne contiennnent pas d'alkaloïdes opiacées), mais par contre elles sont riches en une huile de grande qualité (appelée l'huile de l'Œillette) ; elles sous utilisées comme des condiments sur-poudrant les pain et les pâtisseries.

        Les analyses chimiques montrent que les graines de Pavot contiennent 40 à 55 % d'huile, jusqu'à 23 % de mucilage, jusqu'à 13 % de matières albuminoïdes, 6 % de cellulose et 5 à 8 % de cendre riches en calcium et en acide phosphorique.


        L'huile de Papavert somniferum (huile d'Œillette ou d'Olivette) : la première pression à froid permet l'extraction d'environ 35 % de poids sous forme d'une huile blanche alimentaire de saveur agréable, contenent 30 % d'acides stéarique, palmique et oléique, 65 % d'acide linolique, 5 % d'acide linoléique et isolinoléique ; enfin cette huile est pratiquement exempte d'alcaloïdes.

        La deuxième pression après chauffage permet l'obtention d'une huile de qualité inférieure, de couleur rousse utilisée en industrie.

  • Références :
    • Le grand Larousse des 15 000 plantes et fleurs de jardin - 2015.
    • Gérard Guillot. Guide des fleurs du jardin. Belin 2015. p:502.
    • Maurice Reille. Dictionnaire visuel de botanique. ULMER 2014.
    • Clifford A. Pickover. Le beau Livre de la Médecine. DUNOD, 2013. p;174.
    • Le guide marabout de la nature. Hachette Livre 2013. p:300.
    • Larousse des plantes & fleurs de jardin. Edition 2012.
    • Paul-Victor Fournier. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. omnibus 2010. p:735-738
    • Petit Larousse des plantes qui guérissent. Larousse 2006. p;662-665
    • Botanica. Encyclopédie de botanique et d’horticulture. Könemann 2003.
    • Dictionnaire numérique Cordial
    • Henri Coutière. Le monde vivant, Histoire naturelle illustrée. Les Editions Pittoresques - Paris 1930.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 30 Juillet, 2017

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