Astronomie - Constellation de la Petite Ourse (Ursa Minor - Ursae Minoris - UMi)
Vue au nord-ouest

Constellation de la Petite Ourse (Ursa Minor - Ursae Minoris - UMi)
Avec ses objets célestes remarquables
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 30 Avril, 2022

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  • La constellation de la Petite Ourse - Ursa Minor - Ursae Minoris - (UMi) :

    C'est une constellation non zodiacale, circumpolaire (incluant l'étoile du Pôle nord) ; sa présence est permanente dans la Voûte céleste boréale (n'a pas, ni lever à l'est ni coucher à l'ouest) ; ses étoiles font un tour complet de 360° autour de son étoile principale (Polaris) en 24 heures.

    Elle est enveloppée des trois côtés cardinaux (est, sud et ouest) par la constellation du Dragon, puis au nord-ouest elle avoisine la constellation de Céphée et au nord, la constellation de la Girafe.

    Au total, elle avoisine trois constellations (en tournant dans le sens de la rotation des aiguilles de montre) : Girafe, Dragon et Céphée.
    La constellation du Dragon sépare la Petite Ourse de la Grande Ourse.

    Décrit depuis 600 av J.-C. par l'astronome grec Thalès, mais déjà connue en Mésopotamie sous le non de " Chariot céleste - العَرَبَةُ السَّماوية ".

    La constellation qui fut appelée "Petite Ourse" prend la forme d'un chariot : les étoiles (βγηζ UMi) forment le tronc de l'ourse ou le récipient du chariot (d'où son nom : le Petit Chariot), et les étoiles (αδε UMi) forment la queue de l'ourse ou le timon (le gouvernail) du chariot. On peut imager d'autres formes ressemblantes comme une casserole avec son manche (la Petite Casserole), ou la lettre "S" arabe "س".

    L'étoile Polaire (alpha UMi) se trouve au bout de la queue de la Petite Ourse (ou au bout du timon du chariot).

    Les astronomes arabes nomment cette constellation (al-Dubb al-Aessghar - الدُّبُ الأصْغَر = le Petit Ours).

  • Les étoiles et les objets célestes les plus remarquables de la constellation de la Petite Ourse sont :

    • α UMi (alpha Ursa minoris - l'étoile Polaire - Alpha Polaris - Polaris - Alroukaba - Alruccabah) : appelée l'étoile Polaire, mais actuellement, elle se trouve à (0,9° à 1°) du Pôle nord céleste. Sa position quasi fixe dans la Voûte céleste permet de repérer le point nord pour tout observateur placé dans l'hémisphère nord de la Terre.

      L'axe de la rotation de la Terre sur elle-même pointe vers cette étoile avec un écart de 0,9° à 1° degré d'arc, mais cet axe oscille légèrement, cela entraîne de petites modifications de cet écart en rapport à la précession (mouvement de rotation conique autour de cette position moyenne). Cet écart sera à moins de 27' en l'an 2100.

      Polaris est à 360 (ou 430) a.l. de la Terre ; de magnitude apparente 2,1 et de luminosité 1600 fois plus forte de celle du Soleil. Il s'agit d'une supergéante jaune de classe spectrale F 8.

      Elle possède deux compagnons, le premier est de magnitude 9 et à 18,3" d'écart (couple optique visuel), le deuxième compagnon est spectroscopique avec une période de révolution de 30,5 années.

      Alpha UMi (Polaris) est une étoile variable Céphéide : de magnitude à variation très faible (de 1,95 à 2,05) en 3,9698 jours (3 jours et 23h17). De nos jours, les variations de luminosité ont cessé !

      Le nom (Alroukaba - Alruccabah) vient de l'arabe (al-Rukbah - الرُكْبَة - le Genou).

      α UMi est appelée également par les astronomes arabes (1- Najmu al-qutb - نَجْمُ القُطْب - l'étoile du pôle) ; (2- Mismar al-qutb - مِسْمارُ القُطْب - le Clou du pôle, ou tout simplement, al-Mismar - المِسْمار - le Clou. Ce nom évoque sa particularité d'être immobile au nord de la Voûte céleste) ; (3 - al-Judayy - الجُدَيّ - le Chevreau) (4 - Judayyu al-farqad - جُدَيُّ الفَرْقَد - le Chevreau de l'Antilope) ; (5- al-qibla - القِبْلَة - celui qui détermine la direction).

    • β UMi (bêta Ursa minoris - Kochab) : à 126 a.l. de la Terre. Géante orange de classe spectrale (K 4) et de magnitude 2,1 ; de luminosité 130 fois plus forte de celle du Soleil.

      Le nom (Kochab) vient de l'arabe (al-Rukbah - الرُكْبَة - le Genou) ; le "K" a remplacé le "R" dans "Rukbah" par accident de translittération.
      Elle est appelée également : Janb al-Dubb al-Asghar - جَنْب الدُّبُ الأصْغَر - Flanc du Petit Ours).

    • γ UMi (gamma Ursa minoris -Pherkad) : à 270 a.l. de la Terre. Géante blanche de magnitude apparente 3,1 avec un double visuel de magnitude 5. L'étoile principale est de luminosité 330 fois plus forte de celle du Soleil.

      Son nom "Pherkad" vient de l'arabe (al-Farqad - الفَرْقَد - l'Antilope = الظَّبْيُ - al-Zhabyu).

      Le nom (Al-Farqadan - الفَرْقَدان - les Deux Antilopes - الظَّبْيان = al-Zhabian) désigne le couple (βγ UMi), avec la distinction entre (β UMi) qui est (Anouaru al-Farqadayyn - أنْوَرُ الفَرْقَدَين = le Plus Lumineux des deux Pherkad) et (γ UMi) qui est (Akhfa al-Farqadayyn - أخْفى الفَرْقَدَين - le Moins Lumineux des deux Pherkad).

      Les deux étoiles (βγ UMi) : sont parfois nommées "les Gardiennes du Pôle".

    • δ UMi (delta Ursa minoris) : à 183 a.l. de la Terre. Étoile blanche de la classe spectrale (A 1), et de magnitude 4,3.

    • ε UMi (epsilon Ursa minoris) : à 347 a.l. de la Terre. Étoile à éclipses ; géante jaune de la classe spectrale (G 5), et de magnitude 4,2.

      Les Arabes appellent cette étoile : Maghriz al-Dhanab - مَغْرِز الذَّنَب - Racine de la queue (de l'ours).

    • ζ UMi (zêta Ursa minoris) : à 376 a.l. de la Terre. Étoile blanche de la classe spectrale (A 3), et de magnitude 4,3.

    • η UMi (êta Ursa minoris) : à 97 a.l. de la Terre. Étoile blanche de la classe spectrale (F 5), et de magnitude 5.

    • NGC 188 : à 5000 al de la Terre. Amas ouvert âgé d'environ 12 milliards d'années. Il appartient à la constellation de Céphée, mais il se situe à proximité de l'étoile du Pôle nord (alpha Polaris).


  • Mythologie :

    • Dans la mythologie grecque :

    • Dans la mythologie arabe :

      • La constellation de la Petite Ourse est appelée dans l'astronomie arabe ancienne "Banatu Na'ch al-Sughra - بَنات نَعْش الصُّغرى "qui signifie "les filles Mineures de Na'ch " :

        Les sept filles de Na'ch (نَعْش) (les sept étoiles de la Grande Ourse) découvrirent un jour leur père mort, assassiné ; elles accusèrent al-Juddayy (جُدَي - le Chevreau), c'est-à-dire (alpha UMi, ou Polaris) d'être le tueur et décidèrent de se venger, mais en vérité, Judday (جُدَي) était innocent, car l'assassin était Suhayl (سُهَيْل - l'étoile Canope dans la constellation australe du Navire) qui a déjà fui très loin, vers le Pôle sud.

        Les filles de Na'ch (نَعْش) ne voulaient rien entendre et se dirigèrent vers Polaris (Judday جُدَي) pour l'attaquer et se venger, alors pour le défendre et jouer le rôle d'intermédiaire, le deux étoiles (bêta et gamma Ursa Minoris - les Gardiennes de Polaris) ou al-Fraqadan (الفَرْقَدان - les deux antilopes = al-Zhabian - الظَبْيان ) se mettent en position afin d'empêcher les sept filles de Na'ch (نَعْش) d'atteindre Polaris - Judday - جُدَي.

      • En dehors de ce contexte mythologique, Na'ch - نَعْش en arabe est le lit dans lequel on transporte le mort ; les quatre étoiles (βγηζ Ursa Minoris) ou également les quatre étoiles (αβγδ Ursa Majoris) forment dans le ciel une tétragone (une composition géométrique à quatre angles) que l'on peut imaginer comme étant un lit de mort, puis les étoiles qui forment la queue de l'Ourse comme étant les filles du défunt (les Pleureuses) qui suivent son cercueil.

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  • Pour faciliter la lecture de cet article, consulter l'Alphabet grec
  • Références :
    • Le grand guide de l'Astronomie. Glénant - Liberia Geografica. 2020.
    • David H. Levy, Hubert Reeves. Guide pratique de l'astronomie. Sélection Reader's Digest. 2013
    • Ahmed Djebbar, Cécile de Hosson, David Jasmin. Les découvertes en pays d'Islam. Le Pommier. 2009.
    • Roland Lafitte. Héritages arabes - Des noms arabes pour les étoiles. Les Geuthner - Les Cahiers de l'Orient. 2005.
    • Robert Dinwiddie, Will Gater, Giles Sparrow, Carole Stott. Taduction d'Erick Seinaandre. Les guides nature Larousse - Étoiles et planètes. Larousse pratique.
    • Donald H. Menzel, Jay M. Pasachoff. Guides des Etoiles et Planètes. Delachaux et Niestlé. 1989.
    • Atlas d'astronomie. Perrin 1989.
 
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