Constellation d'Orion (Ori)

Constellation d'Orion (Ori)
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 18 Mai, 2022

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  • La constellation d'Orion (Ori) :
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    Cette constellation se situe dans une zone de la Voûte céleste limitée au nord par la constellation du Taureau (Taurus), à l'ouest, par la constellation d'Eridan (Eridanus), au sud par la constellation du Lièvre (Leporis, Lepus) ; à l'est par la constellation de la Licorne (Monoceros) et enfin, au nord est par la constellation des Gémeaux (Gemini).

    Au total, elle avoisine cinq constellations (en tournant dans la direction des aiguilles de montre ) : du Taureau, d'Eridan, du Lièvre, de la Licorne puis des Gémeaux.

    La constellation d'Orion représente un chasseur poursuivant les filles d'Atlas (des Pléiades) qui se situent dans la constellation étalée au nord d'Orion, c'est-à-dire la constellation du Taureau.

    La constellation d'Orion est appelée en arabe (al-Jabbar et anciennement al-Jawza') (الجَبَّار - الجَوْزاء). Elle est la plus belle constellation de la voûte Céleste ; elle domine le ciel durant l'hiver (de décembre à avril). A mi-décembre de chaque année, elle passe au méridian à minuit. Son identification est facile grâce à sa forme de quadrilatère occupée au centre par un alignement presque parfait de trois étoiles formant la ceinture du géant.

    Orion se positionne sur l'équateur céleste, pour cette raison elle est visible de partout sur la Terre. Les étoiles bien alignées (du Baudrier d'Orion ou sa ceinture) suivent presque parfaitement l'équateur céleste.

    Orion est délimité par ses deux épaules et ses deux genoux. Il tient par le bras gauche un bouclier (ou une peau de lion) qui dirige vers la constellation du Taureau, et par la main droite élevée, il brandit une massue dont l’extrémité est à proximité de la constellation des Gémeaux (Gemini).

    Orion, le chasseur est accompagné toujours par ses deux chiens de chasse : la constellation de Grand Chien (CMa), avec son étoile principale, Sirius, el le Petit Chien (CMi) avec étoile dominante Procyon. La première constellation se trouve au sud d'Orion, l'autre, de son côté oriental.

  • Les objets célestes les plus remarquables de la constellation d'Orion sont :

    • α Ori (alpha Orionis ou Bételgeuse) : elle se trouve à l'épaule droite d'Orion (épaule orientale) ; étoile géante rouge à 270 a.l. de la Terre ; de magnitude variable (entre 0,4 et 1,3) avec une période de 2070 jours. Sa luminosité est en moyenne 3000 fois de celle du Soleil et elle fait partie des neuf étoiles les plus brillantes indiquées sur l'araignée de l'Astrolabe. Sa classe spectrale est M 2.

      Le nom actuel (Bételgeuse) est d'origine arabe, il signifie (la Main d'al-Jawza' - يَدُ الجَوْزاء) ou (Ibt al-Jawza' - إبْطُ الجَوْزاء "Aisselle d'al-Jawza') et également (al-Mankib ou Mankib al-Jawza' = كَتِفُ الجَوْزاء = Épaule d'al-Jawza'), enfin (Mankib al-Jabbar = Épaule d'al-Jabbar ; مَنْكِبُ الجَّبار).

      Tous ces variants arabes s'expliquent par le fait que chez les astronomes arabes anciens, la constellation d'Orion (al-Jabbar - الجَّبار) constitue une partie d'une constellation plus vaste appelée al-Jawza' (الجَوْزاء) qui englobe la constellation actuelle d'Orion puis elle s’étant partiellement vers les constellations avoisinantes, à savoir, Gemini (les Gémeaux) et la Licorne (Monoceros).

      Dans l’astronomie arabe moderne, la constellation des Gémeaux est appelée (al-Jawza' - الجَوْزاء), et la constellation d'Orion porte le nom d'al-Jabbar (الجَبَّار), mais ce dernier astérisme, garde encore la composante (-elgeuze = jawza') dans l'appellation de certaines de ses étoiles en souvenir de leur appartenance à la vaste et ancienne constellation d'(al-Jawza' - الجَوْزاء, une divinité de la chasse).

      Bételgeuse avec Sirius (du Grand Chien) et Procyon (du Petit Chien) est une des trois étoiles formant le "Triangle de l'hiver" ; il s'agit d'un triangle presque équilatéral.

    • β Ori (bêta Orionis - Rigel) : une supergéante bleue qui se situe au pied gauche d'Orion (le genoux occidental) ; à 650 a.l. de la Terre ; de magnitude de (0,3 à 0,1) et de couleur blanc-bleu.

      Sa luminosité est 25 000 à 50 000 fois plus de celle du Soleil et son diamètre est 19 fois plus de ce dernier. Elle fait partie des neuf étoiles les plus brillantes du ciel nocturne et indiquées sur l'araignée de l'Astrolabe. Sa classe spectrale est B 8.
      Bêta Ori possède un compagnon de 6,7 de magnitude et à 9,4" de distance.

      Le nom de cette étoile, Rigel est d'origine arabe (Rijl al-Jawza' = Pied d'al-Jawza' = رِجْلُ الجَوْزاء).

    • γ Ori (gamma Orionis - Bellatrix "la Guerrière") se situe à l'épaule gauche d'Orion ; à 360 a.l. de la Terre ; de magnitude de 1,6.
      Le nom arabe de Bellatrix est Mirzam (al-Mirzam - المِرْزَم = Lien, Cord) et Almerzamo l-nnagied (al-Najid = النَجيد = le Brave, qui apporte secours).

    • δεζ Ori (Baudrier d'Orion) Baudrier d'Orion : ce sont les trois étoiles qui forment la ceinture d'Orion. Leurs classes spectrales est de O 9 à B O. Il s'agit d'étoiles de formation récente et de température très élevée.

      • δ Ori (Mintaka) : est à 2350 a.l. de la Terre ; de magnitude variable (entre 1,9 et 2,1) avec une période de 5,73 jours. Elle possède un compagnon de 6,3 de magnitude et de 5,3" d'écart.

        Son nom (Mintaka) est d'origine arabe (Mintaqa - مِنْطَقَة = Ceinture ; Mintaqa al-Jawza' - مِنْطَقَة الجَوْزاء = la Ceinture d'Elgeuze = Ceinture d'al-Jawza').
        Le nom (Mintaqa) est donné dans certaines références aux trois étoiles du Baudrier d'Orion (Ceinture d'Orion), c'est-à-dire δεζ Ori.

      • ε Ori (Alnilam ou Alnitam) : est à 1200 a.l. de la Terre ; de magnitude de 1,7 ; sa brillance est 23 000 de celle du Soleil.
        Le nom Alnilam ou Alnitam est aussi d'origine arabe (al-Nizam ou al-Nazm - النِظام - النَظْم = la Série). Cette appellation rappelle l'alignement parfait des trois étoiles (δεζ Ori) de la ceinture d'Orion et qui sont nommées parfois "Alnilam ou Alnitam".

      • ζ Ori (Alnitak) : est à 1600 a.l. de la Terre. Elle est composée de 3 étoiles de magnitude de 1,9, 4 et 9,9 avec des écarts de 2,1", 5,7".
        "Alnitak" est un nom d'origine arabe : (al-Nitaq - النِطاق - la Ceinture), et également (Nitaq al-Jawza' = نِطاقُ الجَوْزاء = Ceinture d'al-Jawza' = Ceinture d'Elgeuze).
        Ce nom (Alnitak - al-Nitaq) est donné également, dans certaines références, aux trois étoiles du Baudrier d'Orion (Ceinture d'Orion), c'est-à-dire δεζ Ori.

    • λ Ori (Raselgeuse - Meissa) : magnitude 3,7.
      Raselgeuse est un nom d'origine arabe (رأس الجَوْزاء) qui signifie (la Tête d'al-Jawza').

      Le groupe (λφ1φ2 Ori), ou parfois seulement (λ Ori) est appelé "Heka" de l'arabe (al-Haq'a = الهَقْعَة= la Touffe de cheveux) ou (Haq'a al-Jawza' = هَقْعَة الجَوْزاء) : Il s'agit de la 5° maison de la Lune.

      λ Ori est appelée également "Meissa" qui vient de l'arabe (al-Mayssan - المَيْسان - ou Maysa - مَيسا), probablement extrait du mot (Mayas - مَيَسٌ) qui signifie en astronomie (libration = oscillation réelle ou apparente d'un astre autour de sa position moyenne, notamment en parlant de la Lune - Dictionnaire Cordial des définitions)

    • κ Ori (kappa Ori - Saïph - Saïph [postérieure] ) : de magnitude 2,1.
      Saïph est le nom de cette étoile qui se situe à l'angle inférieur droit de la figure d'Orion ; il s'agit du nom arabe signifiant "l'épée - سَيْف - l'épée du géant - سَيْفُ الجَبَّار ".
      L'adjectf [postérieure] est donné à cette étoile afin de ne pas la confondre avec (ι Ori) le groupe dequi a été appelé également "Saïph ou épée [antérieure]".

    • ι Ori (iota Ori - Saïph - nayyir al-Saïph [antérieure]) : de magnitude 2,8.
      Il s'agit de "l'épée - سَيْف - l'épée du géant - سَيْفُ الجَبَّار ou la partie brillante de l'épée = Nayyir al-saïph - نَيِّرُ السَّيْف.
      Ce même nom a été donné au groupe (ιυc Ori).

    • π3 Ori de magnitude 3,2 ; appelée également Tabit, de l'arabe (thabit - ثابِت - "Étoile fixe" - نَجْمٌ ثابِت). Ce même nom a été donné à l'étoile (υ Ori).

    • τ Ori (Cursa) : de magnitude 3,6.
      Son nom "Cursa" vient de l'arabe "Kursi al-Jawza' = كُرْسي الجَوْزاء = la Chaise, ou le Trône d'Elgeuze. Ce Trône est déterminé également par le groupe (τ Ori) et (λβφ Eri, de la constellation Eridanus).

    • La constellation d'Orion abrite également plusieurs nébuleuses : M 42, ou "Nébuleuse d'Orion" (dans l'épée d'Orion) nébuleuse gazeuse à 1800 al de la Terre et de 100 al de diamètre. Sa magnitude globale est de 5 et sa masse totale est 10 000 fois de celle du Soleil.
      A l'intérieur de cette nébuleuse on peut identifier plusieurs étoiles (θ Ori) : 4 étoiles nommées "Trapèze ou Trapèze d'Orion" de magnitude 5,6, 7 et 7,8.
      M 42 est composée de gigantesque nuage d'hydrogène coloré grâce aux rayons ultraviolets émis par ses propres étoiles nouvellement formées et très chaudes.

      La nébuleuse obscure de la Tête de Cheval ou (IC 434) (Horsehead) et également Barnard 33 : au sud de ζ Ori , à 1600 al de la Terre. La silhouette noire du cheval est une nébuleuse obscure qui arrête les rayonnement rouges d'une autre nébuleuse en émission et qui se trouve derrière.

      L'objet M 43 est une petite nébuleuse présente dans la constellation d'Orion (dans son épée), au nord de M 42 ; elle forme avec cette dernière le "Complexe M42-M43".

  • Mythologie :

    • Dans la mythologie grecque :

      • Orion, fils de Poséidon et Euryalé, chasseur d'Hyria en Béotie ; il était le plus bel homme, mais aussi un impitoyable chasseur sauvage qui ne respecte pas les règles de la chasse ; il extermine les bêtes de tout âge, sans observer aucune limite ; il poursuit aussi une des Nymphes d'Artémis, l'Hyperboréenne Opis pour la violer. Mais d'après la légende la plus répandue, en voulant attenter à la virginité d'Artémis et la violer, la déesse fait sortir de la terre un scorpion qui tue Orion en le piquant. Le chasseur, et son tueur le scorpion ont été transformés en constellations qui portent leurs noms dans le ciel.

        Encore une autre légende explique que c'est Apollon, en voulant se débarrasser d'Orion, il répète devant la déesse Terre-Mère que ce dernier s'était vanté de tuer, sur la terre tous les animaux fauves et des monstres ; la Terre-Mère, décidant de se venger d'Orion, elle lance un monstrueux scorpion à sa poursuite ; voyant qu'il n'arrive pas à tuer le scorpion en utilisant ses flèches et son épée, Orion plonge dans la mer en direction de l'île de Délos.

        Le rusé Apollon, montre à sa sœur Artémis, la présence d'un corps noir flottant sur la mer, il lui explique qu'il s'agit de la tête d'un méchant au nom de Candaon (c'est le surnom d'Orion en Béotie qu'Artémis ignorait), et qu'il vient de séduire sa prêtresse Opis. Apollon et Artémis se mettent d'accord pour faire un concours de tir à l'arc avec comme cible la tête de Candaon ; c'est Artémis qui gagne, mais quand elle nage pour voir sa victime, elle constate qu'il s'agit d'Orion, alors elle implore Asklépios de le ressusciter ; Zeus mécontent, il anéantit définitivement Orion par la foudre avant qu'Asklépios ait du temps d'intervenir. Artémis, triste, place Orion et son poursuivant éternel, le scorpion, au ciel parmi les étoiles ; elle fait surtout en sorte qu'ils soient éloignés l'un très loin de l'autre afin qu'ils ne puissent jamais se rencontrer.

    • Dans la mythologie du Proche-Orient :

      • Les Syriens appellent la constellation d'Orion "al-Jabbar" (الجَبَّار), qui signifie le géant et le puissant.

      • Les Chaldéens la nomment "Tammuz" car elle apparait pour la première fois au ciel, à l'est, juste avant le lever du Soleil, en été, au mois de juillet qui correspond au mois de "Tammuz" du calendrier solaire (même l'actuel).
        Tammuz
        est une personnalité mythologique du Proche et Moyen Orient liée à la déesse d'Ishtar et au cycle des saisons.

      • Chez les Égyptiens : Orion fut nommé Sahu. Il était l'âme d'Osiris.

      • Dans la mythologie arabe :

        Suhel (α Car - سُهَيل) de la constellation de la Carène (المَرْكَب - السَفينة) vient de se marier avec Elgeuze (al-Jawza' - الجَوْزاء) qui est une vaste constellation englobant Orion moderne et partiellement Gemini et Monoceros.

        Al-Jawza'
        - الجَوْزاء était une divinité chasseresse tenant un arc formé par le groupe (15, 18 Mon de la constellation Monochromes et de γμη Gem). Cet arc est armé d'une flèche dirigée vers (α et β Gem) de la constellation Gemini.

        Suhel (α Car - سُهَيل), le novice époux, en rentrant dans la couche de son épouse Al-Jawza' - الجَوْزاء, il tombe accidentellement sur elle et brise ses vertèbres. S'en rendant compte des conséquences de cet accident sur épouse, et afin de ne pas la voir dans cet état, décide de s'éloigner du milieu de la Voûte céleste pour s'installer le plus loin possible, près Pôle Sud, c'est ainsi, Suhel est devenu chez les Arabes l'étoile qui marque le Pôle Sud.

        Les deux sœurs de Suhel décidèrent à leur tour de le suivre dans son exil ; il s'agit de "Aschère la Yéménite" (α CMa - Sirius - الشِعرى اليَمانية) de la constellation du Grand Chien, et "Aschère la Syrienne ou al-Shamyya" (α CMi - Procyon - الشِعرى الشَامية) de la constellation du Petit Chien.

        Sirius parvint à traverser la Voie lactée afin de joindre son frère, pour cela, elle fut appelée également "Alhabor" = "la Traversière = الشِعرى العَبور". Ce n'était pas le cas pour la deuxième sœur de Suhel, "Aschère la Syrienne" (الشِعرى الشَامية) qui n'arrive pas à traverser la Voie lactée, alors elle pleure sans cesse au point de voir ses yeux devenir chassieux (ayant de la chassie, substance sécrétée par la cornée, au coin des yeux ou sur les paupières), d’où son deuxième nom arabe, Algomeisa (الغُمَيْصَة - الشِعْرى الغُمَيْصَة الشامية).

  • Pour faciliter la lecture de cet article, consulter l'Alphabet grec
  • Références :
    • Le grand guide de l'Astronomie. Glénant - Liberia Geografica. 2020.
    • David H. Levy, Hubert Reeves. Guide pratique de l'astronomie. Sélection Reader's Digest. 2013
    • Ahmed Djebbar, Cécile de Hosson, David Jasmin. Les découvertes en pays d'Islam. Le Pommier. 2009.
    • Roland Lafitte. Héritages arabes - Des noms arabes pour les étoiles. Les Geuthner - Les Cahiers de l'Orient. 2005.
    • Robert Dinwiddie, Will Gater, Giles Sparrow, Carole Stott. Taduction d'Erick Seinaandre. Les guides nature Larousse - Étoiles et planètes. Larousse pratique.
    • Donald H. Menzel, Jay M. Pasachoff. Guides des Etoiles et Planètes. Delachaux et Niestlé. 1989.
    • Atlas d'astronomie. Perrin 1989.
 
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