Bourrache officinale  - Borrago officinalis - Famille des Boraginacées
Bourrache officinale - Borrago officinalis
(Bourrache commune - Bourre velue)
(Pain des abeilles)
(de la famille des Boraginaceae - Boraginacées)

  • Bourrache officinale - Borrago officinalis - Borago officinalis :

    • Plante annuelle de la famille des Boraginacées (Borraginacées, Boraginaceae, Borraginaceae; autrefois les Borragaceae ou Borraginées).

      Son non vient du latin "Burra", une sorte d'étoffe grossière à longs poils. Les auteurs arabes l'appellent " Liçan-athaour - لسان الثور " c'est-à-dire "Langue de taureau", en relation avec la forme de ses feuilles. L'autre nom arabe : (حِمْحِم) de la famille des (حِمْحِميات).

      Les autres noms de la plante : Bourrache commune, Bourre velue, Pain des abeilles, Borrache, Borrage, Bourraiche, Bourritch. Dans certaines campagnes en France, la Bourrache est le nom d'une plante de la même famille, il s'agit de la Vipérine.

    • Originaire de la Syrie et de l'Asie Mineure, mais actuellement on la retrouve en Europe dont la France et autour du Bassin méditerranéen occidental (où elle a été introduite par les Arabes au Sud de l'Europe à partir de l'Espagne ; elle est présente actuellement en Amérique du Nord.
      La Bourrache officinale peut être cultivée, mais à l'état sauvage, on la retrouve souvent près des habitations humaines.

      Elle croit dans les terrains ensoleillés, vagues ou cultivés, aux bords des chemins et les décombres. Il s'agit d'une plante peu fréquente, inexistante au-delà de 1800 mètres d'altitude.

    • Une plante herbacée formant des touffes de 15 à 60 cm de hauteur entièrement hérisse de longs poils raides et légèrement piquants. Cette particularité (comme les autres plantes de la famille des Boraginaceae) permet de nommer la plante d'aspérifoliée, c'est-à-dire couverte de gros poils rugueux, parce qu'ils sont imprégnés par le calcaire extrait du sol par la plante.

    • La tige est rameuse, fragile, épaisse, poilue, dressée, à coupe arrondie et pleine.

    • Les feuilles sont alternes entières, épaisses, charnues, rugueux au toucher, à deux faces poilues, vaguement dentées, et ondulées surtout au niveau des bords ; lancéolées ou ovales ; celles de la base sont grandes et possédant chacune une longue pétiole ; celles de haut sont plus petites et engainantes (non pétiolées) embrassant la tige (amplexicaules).

    • Les fleurs mesurent de 2 à 2,5 cm de diamètre ; elles ont la forme d'étoile régulière pentagone (actinomorphe) de couleur bleu d’azur vif, ou rose, avec des variétés de couleur blanc (Borago officinalis alba). Certaines fleurs sont de couleur rose à l'éclosion, puis les pétales virent vers le bleu en gardant souvent des nuances de violet.

      En effet, les pétales de la bourrache (comme les autres membres de la famille des Boraginaceae) contiennent un pigment floral nommé (l'anthocyane = bleu floral), mais ce pigment a besoin d'être dans un milieu alcalin pour rester bleu, et la moindre trace d'acidité le fait virer au rose (comme le papier de tournesol des chimistes), donc dans certaines fleurs de bourrache, à l'éclosion domine une certaine acidité d'où leur couleur rose qui vire vers le bleu avec le retour de l'alcalinité.

      En déposant une fleur de Bourrache officinale de couleur bleue dans une solution acide (exemple : jus de citron dilué), on constatera au bout de deux heures que la couleur des pétales de cette fleur a viré vers la couleur rose.

      Les fleurs sont souvent penchées, portées par un pédoncule ou un pédicelle poilu de 2,5 à 3 cm de long. L'inflorescence est peu dense, formant une cyme au sommet des tiges.

      Le calice de la fleur est composé de cinq sépales, soudés ensemble au pédoncule à la base ; ils sont très velus de l'extérieur, de couleur vert ou brun foncé, très effilés, d'environ 15 mm de long, un peu moins larges que les pétales et s'ouvrant, à l'éclosion de la fleur, sous forme d'étoile à cinq branches.

      La corolle comporte cinq pétales à extrémité distale pointue, ils s'étalent vers l'extérieur pour former une belle étoile pentagone régulière, mais à leurs bases, ils fusionnent pour former un anneau central blanc, pratiquement sans tube, il est traversé, à son centre, par le pistil de la fleur.
      Les corolles de la bourrache sont décrites comme des corolles rotacées : tube très court ou inexistant, sur lequel sont insérés, plus ou moins à angle droit de grandes dents simulant des rayons d’une roue (c'est le cas dans beaucoup de types de fleurs comme les Solanaceae "la Morelle" ; les myosotis...).

      De cet anneau central de la corolle naissent cinq étamines pointues, libres entre elles, de couleur foncée (noir-pourpre) ; ces étamines se regroupent ensemble pour former, autour du pistil (l'organe reproducteur femelle ou gynécée), un cône aigu proéminent au centre de la fleur, il est traversé à son sommet par le style. Chaque étamine possède deux anthères s'ouvrant vers l'intérieur de la fleur (côté pistil).

      Près du dos de la base de chaque étamine (au niveau de l'anneau central de la corolle) se dresse un court appendice allongé (ou une corne dorsale en arrière de l'anthère), à extrémité de couleur violet foncé. A l'extérieur de chacun de ces appendices (ou cornes), on voit s'ériger, à l'extrémité proximale de chaque pétale, une petite saillie transversale ou une écaille courte de couleur blanche, à extrémité distale bilobée, de couleur foncée, avec une face interne (dirigée vers le centre de la fleur) velue.

      Les poches qui se trouvent autour des appendices des étamines (entre les bases des étamines et leurs appendices, et entre les appendices et les écailles) sont des réservoirs à nectar (zones nectarifères ou nectaires) très apprécié par les abeilles et les insectes et papillons, ce qui fait de la fleur de la bourrache, par excellence, une fleur mellifère (qui produit un abondant nectar utilisé par les abeilles pour fabriquer le miel). L'appréciation manifeste du nectar de la bourrache officinale par les abeilles est à l'origine de son surnom : " Pain des abeilles ".

    • Les fruits :

      Le pistil est soudé au sommet du pédoncule de la fleur ; il est composé d'un ovaire à 4 loges prolongé par un style unique naissant dans un creux au centre de l'ovaire (d'où le nom gynobasique). Chaque loge ovarienne contient un ovule, donc l'ovaire, avec ses quatre loges, contient quatre ovules

    • Le fruit est composé de 4 parties (loges) distinctes, dans lesquelles se forment quatre akènes (graines) durs, noirs, ridés avec un appendice " caroncule " riche en graisse attirant les fourmis qui les transportent et les disséminent dans la nature, parfois cette dissémination peut devenir envahissante.
      Théoriquement, chaque fleur produit 4 graines, mais ce n'est pas toujours le cas, car cela dépend du nombre d'ovules fécondés grâces au processus de pollinisation par les insectes ; cela explique le nombre de graines produites par fleur qui peut aller de zéro à 4 maximum.

    • La vie d'une fleur :

      Floraison : du mai à septembre.

      24 à 48 heures après l'éclosion, la fleur commence sa dégradation en fermant son calice par le rabattement de ses cinq sépales, soit lentement, soit rapidement :

      • La fermeture lente du calice entraîne le détachement complet, en monobloc de la corolle, de ses attaches avec le pistil ; ce monobloc comporte les cinq pétales, les cinq étamines et l'anneau central qui les soude ensemble. Ce monobloc détaché, en restant à l'intérieur du calice, s'assèche, se rétracte, puis plutard, sous la pression à l'intérieur du calice, il sera expulsé lentement à l'extérieur de ce dernier sous d'amas asséché.

      • La fermeture du calice est rapide, dans ce cas-là, la rabattement rapide des sépales vers l'intérieur entraîne la désolidarisation complète et rapide de la corolle fraîche de ses attaches avec le pistil, puis son expulsion rapide, hors de la cavité calicielle, en monobloc comportant les 5 pétales et les 5 étamines.

      • Dans ces deux cas, le seul élément restant à de la cavité calicielle fermée est le pistil avec son style et son ovaire dans lequel se développera les fruits, bien sûr, si les ovules ont été fécondés.

    • Propriétés chimiques :

      • La plante est riche en mucilages (des polysaccharides qui en gonflant au contact de l'eau forment une substance visqueuse, parfois collante, semblable à la gélatine) : 30 % du poids sec de la plante ; ces mucilages procurent à la plante un effet émollient (qui amollit les tissus enflammés, qui apaise, qui adoucit, parfois excessivement).

      • Les parties vertes de la bourrache officinale sont riches en nitrate de potassium (salpêtre) qui lui procure certains effets thérapeutiques, en particulier un effet diurétique et poussant à la sueur.
        En effet la bourrache officinale est une plante nitratophile, c'est-à-dire, elle absorbe abondamment les nitrates qui se trouvent dans le sol.

      • Des résines, des tanins, de malate de calcium, du manganèse, de l'acide phosphorique, de l'allantoïne...

      • D'une huile essentielle.

      • Des alcaloïdes pyrrolizidiniques, toxiques à des doses élevées. Sur des animaux de laboratoire, elles sont hépatotoxiques pouvant provoquer le développement des tumeurs au foie.

      • Les graines contiennent une huile riche en acide gamma-linolénique (18-25 %).

      • Avicenne (إبن سينا - 978 - 1037), dans son grand ouvrage médical (Canon de la Médecine" ou le "Qanoun fi al-tibb - القانون في الطب ), donne à la Bourrache officinale le nom de « liçan althaour » (langue de taureau - لسان الثور) ; il conseille d'utiliser une variété poussant à Khorasan qui se distingue par ses feuilles épaisses, dont la surface est tachetée, il s'agit des points où les poils sont tombés. Parmi les effets thérapeutiques de bourrache cités dans cet ouvrage : action anti-inflammatoire en application locale, fortifiant le cœur et réduisant la palpitation liée à la fièvre et la palpitation associée certaines affections mélancoliques ; effet bénéfique contre la toux...


  • Références :
    • Dictionnaire numérique Cordial
    • Gérard Guillot. Guide des fleurs du jardin. Bellin- 2015, p:259.
    • Jean-Marie Delecroix. Les 200 meilleurs alime,ts santé. p:204-205. Larousse 2015.
    • Maurice Reille. Dictionnaire visuel de botanique. Ulmer 2014.
    • Larousse des plantes et fleurs de jardin. Editions Larousse 2012.
    • Paul-Victor Fournier. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. omnibus 2010. p:177-179.
    • Les plantes médicinales. p:183. Sélection du Reader's Digest 2008.
    • Jean-Marie Polese. Encyclopédie visuelle des plantes sauvages. Artémis 2007. p:181.
    • Wuyts Daniel. Propriétés diétiques et médicinales des nos aliments et épices. Tom e 1, p:336-337. satas 2007.
    • Gérard Debuigne, François Couplan. Le petit LAROUSSE des plante qui guérissent. Larousse 2006. p:230-232. 
    • Botanica : Encyclopédie de botanique et d'horticulture. Könemann. 2003.
    • L'almanach du jardinier 2000. p:19. Les nouveaux Jardiniers.
    • Henri Coutière. Le Monde vivant -Histoire naturelle illustrée. Tomme cinquième. Les Editions Pitttoresques. 1930. p:272.
    • Avicenne. Canon de la Médecine. Livre II (les médicament simples) , page 352.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 1 Octobre, 2019

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