Syrie - Musées de Shahba (شهباء - سوريا) - Dionysos avec un satyre et une panthère - Mosaïque datant du 3ème siècle apr. J.-C. (époque romaine)

Syrie - Musées de Shahba (شهباء - سوريا)
Mosaïque datant du 3e siècle apr. J.-C. (époque romaine)

" Dionysos imberbe, à sexe indéfini ; longue chevelure ondoyante et descendant sur ces épaules ; son corps est recouvert partiellement par un manteau ; il tient de sa main droite une corne d'abondance à travers laquelle, il verse de vin dans un bol tenu par un satyre ; de la main gauche Dionysos tient un thyrse (un long bâton surmonté d'une pomme de pin puis une guirlande formée d'un ruban) ; enfin, près de lui on observe la présence d'un félin, il s'agit d'une panthère, son animal préféré.



Dionysos - Dionysus (Bacchus) :

Ses titres :

Son nom
"Di-wo-nu-so-jo" apparaît sur des tablettes mycéniennes découvertes à Pylos, dès le XIIIe siècle av. J.-C. Homère, au VIII siècle av. J.-C le décrivit comme la "Joie des mortels".

Il est le dieu de la culture de vigne (la viticulture), de vin et le dieu de l'ivresse ; il fut vénéré également comme le dieu protecteur des jardins, dieu de l'agriculture (comme Déméter) ; dieu de la végétation et des bois, dieu des fruits, dieu de l'arbre, génie des jeunes pousses ; dieu du renouveau saisonnier ; dieu de l'eau (dieu humide), dieu de la fécondité humaine et animale ; le dieu incarnant les forces de la nature qui permettent aux fruits et plantes d'atteindre leur maturité grâce à la chaleur et l'humidité ; il est la source de toute vie.

Il est dénommé "Phallen ou Phallènos" du mot "phallus" ou "pénis en érection" qui pouvait être présent et dévoilé lors de ses orgies (les processions du Phallus).

Il fut adoré comme étant le dieu de la vie joyeuse, des fêtes et des jeux à l'image de ses cortèges bachiques festifs.

Les Romains le vénéraient comme étant le protecteur des Beaux-arts et le dieu du théâtre, en particulier, la tragédie, la comédie et le drame satyrique (pièce de théâtre dont les acteurs sont en partie des Satyres). On lui donna un rôle important dans le développement de l'orphisme.

Dionysos est également le dieu de la folie et la démence extatique (provoquée par l'extase) et encore le dieu de l'inspiration et la transgression des règles morales sociétales et de l’ordre rationnel.

Parmi ses autres qualificatifs : Polyonymos (aux multiples appellations) ; Bromios (le Frémissant ; le Grondant ; le Bruyant ; le Bruissant ; le Délirant et le Tapageur) ; Lyaios (Délivreur des soucis) ; Nyktélios (dieu des mystères nocturnes ; dieu de la nuit) ; Lénaios (ou Lénéus - dieu des pressoirs). Il fut qualifié par Homère de mainoménoio ", c'est-à-dire, le délirant. Il fut également appelé le dieu civilisateur ; le dieu sauvage ; le dieu des mystères... Bacchos, Iobacchos, Ériboas, Évios (ces deux derniers noms évoquent le bruit caractéristique de ces célébrations ; Iacchos (personnification d'un cri rituel lancé pendant la procession à son honneur d'Athènes à Éleusis). Iacchos est également le fils de Zeus et Déméter ou Perséphone, il est également le troisième Dionysos fils de Bacchos et d'Aura.

Dionysos fut décrit, comme les Ménades qui l'accompagnent, de dieu qui dévore la viande de ses victimes crue (omophage ou ômophage), sanglante et encore palpitante ; ces victimes furent souvent des animaux sauvages poursuivis et déchiquetés vifs.

Dionysos fut décrit dans des textes anciens comme le " dieu étranger " ou simplement " l'Étranger ", cela peut s'expliquer par sa double naissance et la grande partie de sa vie qui s'est déroulée dans des contrées lointaines de l'Olympe.

Dionysos descendit aux Enfers pour extraire sa mère Sémélé de ce monde infernal afin de l'emmener à l'Olympe, le lieu où vivent les privilégiés immortels. Pour cette raison, Dionysos est considéré comme un " libérateur des Enfers ", un dieu " un dieu chthonien = relatif à la terre, aux catacombes et au monde souterrain", " conducteur des âmes " ; un dieu infernal qui dirige la danse des morts et les initiés à ses mystères dans les prairies des Enfers. Ses fonctions chthoniennes le rapprochent du dieu Hermès.

Dionysos est le dieu qui préside les déchaînements provoqués par l'ivresse des buveurs, par la musique et la danse ; il anime également l'explosion de violence qui saisit les foules et qui peut se manifester chez les personnes frappées de folie. Ces caractéristiques dégradées de la nature humaine s'expriment parfaitement lors des orgies (orgiaques, orgasme) et des fêtes dionysiaques (bacchanales) qui sont des manifestations régressives, le retour au chaos (l'anarchie originelle), l'ivresse associée à la débauche, l'excentricité, l’irrationalité, la perte du contrôle de soi et la violence qui peut mener aux sacrifices animaliers et aux homicides (consulter : la mort d'Orphée et le mythe de Penthée).

Dionysos était adoré sous forme de chevreau portant le nom de "Ériphos" ou "Ériphios".
 
Dans l'Empire romain, Dionysos devient " Bacchos " puis " Bacchus " et également " Liber ". Iacchos chez les Romains est identifié à Liber.

Dans la triade romaine Cérès-Liber-Libra, qui représente les forces de la fécondité. Cérès et interprétée comme étant la déesse grecque Déméter ; Libera est Perséphone-Coré et enfin, Liber (Libre) est Dionysos parce qu'on croyait que ce dieu délivre l'esprit des hommes de tous les soucis grâce au vin.

Les peuples orientaux appelaient Dionysos "
Dieu de Nysa " ; Nysa était la montagne dans laquelle le dieu a passé un certain temps durant son enfance.

Il existait Dionysos-renard, ou Bassareus, c'est-à-dire couvert par une fourrure de renard (bassara), puis les Bassarides qui n'étaient que les Ménades de Lydie et de Thrace qui ont mis en pièces Orphée, lui-même coiffé d'une peau de renard et portant des chaussures en peau de renard.

Ses représentations :

On le représente comme un dieu barbu, à longue chevelure, souvent couronné de : lierre (d'où l’appellation " 
Apollon au lierre ") ou de feuilles de vigne, de pampre (branche de vigne portant des feuilles), de grappes de raisin, de feuilles de figuier et parfois de fleurs de lotus.

Dionysos peut être représenté sous forme de tête barbue de style Dionysos-Sardanapalos : Sardanapale, Sardanapalos ou Sardanapalus, est le fils d'Anakindaraxés, empereur d'Assyrie. Sa vie constitue dans l'antiquité grecque, l'exemple d'une existence caractérisée par la richesse exagérée et la luxure immodérée ; par la mollesse et la débauche morales où rien n'est ni interdit ni sacré.

Parfois il est représenté
cornu comme un taureau (les cornes symbolisent la force et puissance) ; quelquefois coiffé d'une couronne de serpents.

Dans les représentations ultérieures, il apparaissait plus jeune (une jeunesse éternelle et divine comme celle d'Apollon), enfant ou jeune imberbe, riant et enjoué, portant un grand manteau ou une peau de panthère. Il pouvait être représenté tenant un thyrse ou brandissant une grappe de raisin, ou encore un canthare (coupe ayant deux anses verticales) ou une corne d'abondance en forme coupe de vin.

Il peut être accompagné d'un satyre et/ou une panthère.

À l'époque romaine, Antinous, le favori de l'empereur Hadrien (117 - 138) est parfois représenté en Dionysos jeune.

Dionysos peut être représenté sur les bas-reliefs sous forme de masque à visage d'homme ou de satyre de différents âges, barbu ou pas, cornu ou pas.

Les récits de ses naissances :

Dionysos est le seul dieu olympien né d'une mortelle. À l'origine était un demi-dieu, fils d'un dieu et d'une femme, alors pour gagner la dignité et la divinité, il a dù forcer le destin en renaissant d'un dieu, s'exilant, s’éduquant, se cachant, voyageant, déjouant les pièges de Héra et menant de multiples grands combats.

Il est le fils de
Zeus et de la princesse thébaine Sémélé, fille d'Harmonie et de Cadmos (Cadmus, ou Kadmos, le frère d'Europe), le roi fondateur de Thèbes.

Sémélé fut une des maîtresses de Zeus que Héra, sachant qu'elle était enceinte, décida de la faire disparaître avec Dionysos encore fœtus dans son utérus, pour accomplir cette action, elle se métamorphosa en Béroé, la vieille nourrice de cette jeune femme, afin de pouvoir la conseiller de demander à son amant Zeus de lui apparaître dans sa forme réelle et absolue. Zeus, lui promettant auparavant par un serment sur le Styx d'exaucer tous ses vœux et désirs, il se présenta effectivement devant elle en Zeus majestueux avec toutes ses redoutables armes, le foudre et les éclairs ; Sémélé fut directement foudroyée et transformée en cendre, mais Zeus eut juste le temps d'extraire de ses entrailles son fils Dionysos (à six mois de conception) qui l'implanta ensuite dans sa propre cuisse afin qu'il puisse achever sa gestation. Trois mois plus tard, Zeus défit la couture et Dionysos vint au monde, à terme de sa conception. Ce temps de passage de Dionysos dans la cuisse de son père Zeus fut nécessaire pour le rendre immortel, c'est-à-dire un dieu (car naquit du corps d'un dieu).

Zeus, quand il s'accoupla avec Sémélé, il imagina l'enfant qui va naître de cette union comme cela : il brandit le thyrse, il crie "Evoé" (son cri distinctif), il se métamorphose tantôt en taureau, tantôt lion et tantôt en panthère.

Dans ce mythe de la naissance de Dionysos, on peut constater qu'il s'agit d'une divinité à double naissance (d’où son titre de dieu " 
deux fois né " et le " dieu aux doubles gestations " ). La première naissance est humaine par sa mère la mortelle Sémélé, mais il s'agit quand même d'une naissance inhabituelle d'où le qualificatif donné à l'enfant dieu, pyrigénés = " né du feu " ; l'autre naissance est divine, de son père Zeus.

Pour certains auteurs,
Zeus représente le soleil, Sémélé symbolise la terre brûlée en surface par le soleil, puis Dionysos est le fruit de la vivacité de la terre humidifié par l'eau.

Dans un récit un peu différent : Zeus fit retirer Dionysos du brasier par Héphaïstos (Vulcain) puis ce fut la fille
d'Aristée, nommée Macris, qui reçut l'enfant et le transmit à Zeus, puis ce dernier l'implanta dans sa cuisse.

Une autre version raconte que ce furent les Nymphes qui extraient Dionysos du milieu des cendres, puis elles prirent en charge son éducation, donc sans passer par l'étape d'implantation dans la cuisse paternelle.

Dans l'orphisme, Zagréus est le fruit d'inceste, c'est-à-dire l'union de Zeus avec sa fille Perséphone. Héra, par jalousie demanda aux Titans, les ennemis de toujours de Zeus, de supprimer cet enfant illégitime. Malgré la vigilance d'Apollon et les Curètes (déesses protectrices de Zeus durant son enfance), les Titans, la figure recouverte de plâtre, réussirent de s'approcher de l'enfant Zagréus, puis pour atténuer sa méfiance, ils lui présentèrent quelques jouets, une toupie, un rhombe (instrument de musique), des poupées articulées, des osselets et un miroir forgé par Héphaïstos. Zagréus intrigué de sa figure apparaissant sur le miroir baissa la garde ce qui permit aux Titans de l'attraper et cribler son corps de coups de couteau. ; Zagréus, pour échapper à ses agresseurs se métamorphosa à neuf reprises prenant des formes différentes (adulte, vieillard, nourrisson, jeune garçon, lion, cheval, dragon, tigre, et taureau) ; ces manœuvres ne servirent à rien, Zagréus-taureau fut exécuté et le souhait de Héra fut exaucé en l'égorgeant, et en dépeçant son corps, puis le bouillir et rôtir ses membres, mais ils laissèrent son cœur intact. Zeus découvrit le crime, tua les Titans tueurs par le foudre ; des vapeurs exhalées de leurs corps imprégnés de la chaire de Zagréus naquit l'humanité.

Selon cette philosophie, le dieu Dionysos se trouve dispersé dans toutes les âmes humaines qui représentent la partie divine, immatérielle et immortelle de la nature humaine et que l'homme vient d'un meurtre primordial.

Dans une autre version, le dieu suprême des Orphiques est
Zagreus (Zagréos ou Zagréus), fils de Zeus et Perséphone. Il a été mis, dans son enfance, en pièces par les Titans, qui mangèrent une partie de son cadavre, mais laissèrent son cœur intact. Zeus une fois informé, ordonne Déméter de rassembler ce qui reste de Zagreus afin de le ramener à la vie, ou dans une version différente, ce fut Zeus lui-même qui le ressuscita, ou ce fut Sémélé qui avala le cœur de Zagreus (moulu par Zeus et mêlé à un breuvage) afin de le concevoir de nouveau et le remettre au monde sous le nom de Dionysos.

Selon un troisième récit, ce fut soit Athéna soit Rhéa mère de Zeus qui trouvèrent le cœur de
Zagreus et le ressuscitèrent en Zagreus ou en Dionysos. Ces dernières versions expliquent l'origine de la confusion entre les deux divinités, Dionysos et Zagreus, qui sont la même divinité dans l'Orphisme. Dionysos est Zagréus ressuscité.

Dans ces récits, les Titans meurtriers sont réduits en cendre par Zeus ; de cette cendre naît l'espèce humaine, donc l'homme se compose d'un élément divin provenant des parties du corps de Zagreus mangées par les Titans, et d'un élément non divin provenant des corps de ses tueurs, les Titans.

Selon un mythe tardif, du sang de Zagréos-Dionysos, tué par les Titans, naquit la grenade.

Dionysos est identifié à Sabazios, une divinité thraço-phrygienne du vin et de la végétation, amant de Cybèle ou l'un des fils de Rhéa-Cybèle ou enfin, fils de Zeus et Perséphone, il enivrait les Athéniens avec la sabaia (une sorte de bière) ; ce fut lui qui attelle, pour la première fois, des bœufs à une charrue pour semer la terre.
Sabazios
fut assassiné par les Titans qui le découpent en sept morceaux. Dans l'orphisme, on lui donne le nom
d'Eubouléus. Sabazios est probablement la confusion avec Zagréos-Dionysos.

Certains récits de la vie de Dionysos :
La vie de Dionysos est une succession de fuite, de folie furieuse, d'infanticide, de cannibalisme, de négation de ses caractères divins, et enfin des inventions au service de ses adorateurs.

* Dionysos, Athamas et Ino :
Après sa naissance de la cuisse de son père Zeus, il a été déguisé en petite fille ; Hermès a été chargé de le confier, encore nourrisson à la sœur de Sémélé,
Ino et son époux Athamas, roi de la ville de Coronée. Découvrant Dionysos vivant, Héra frappa le couple adoptif de folie : Athamas tua lors d'une partie de chasse son fils aîné Léarchos en le prenant pour un cerf. Ino plongea leur fils cadet Mélicerte dans l'eau bouillante, puis elle se suicida en se jetant avec son cadavre dans la mer. Mélicerte sera divinisé comme un des dieux de la mer sous le nom de Palémon (Lutteur).

* Dionysos - son enfance au mont Nysa :
Le petit dieu Dionysos fut ensuite métamorphosé en
chevreau par Zeus, puis pour le protéger de la colère de Héra ; Hermès le transporta vers une contrée très loin de l'Olympe situé en Éthiopie ou en Asie où il fut confié aux nymphes (les Hyades et les Ménades) du mont Nysa (d'où le non du dieu Dionysos = Zeus de Nysa ; Dieu de Nysa) et également aux Muses et au vieux sage, Silène afin de s'occuper de son éducation.

Certains auteurs citent
Méonie comme la nourrice de Dionysos, d'autres la nomment la Nymphe Mystis.

La montagne
Nysa a été localisée en Éthiopie ou en Asie, aux limites de l'Inde, mais pour certains auteurs, Nysa était une fabuleuse ville située en Arabie Heureuse.

* Dionysos - Voyages :
Dionysos, atteignant l'âge adulte, il découvrit dans l'asile l'art de l'extraction du miel, la culture de vigne et la fabrication du vin à partir du raisin. Héra ne l'a jamais oublié ; en découvrant qu'il est toujours vivant, elle le frappa de démence, de folie (la mania) et d'errance. Durant cette errance il parcourut de multiples pays comme
l’Égypte, la Syrie (où il érigea un pont sur l'Euphrate ?), la Lydie, la Phrygie... il enseigna les populations fréquentées la culture de vigne et la production du vin.

Un jour, en fuyant
Héra, il tomba de fatigue et s'endormit, mais à son réveil, il se trouva devant un serpent à deux têtes voulant l'attaquer, Dionysos, le tua d'un coup d'un rameau de vigne (sarment).

En
Phrygie il rencontra la déesse Cybèle (divinité terrestre associée aux orgies, c'est-à-dire aux fêtes dédiées à Dionysos) ; elle le désenvoûta, puis le guérit de sa folie et l'initia aux mystères et aux rites religieux.

Dans une autre version, Dionysos, rendu fou par Héra, il se déplaça à
Thesprotie pour demander guérison à l'oracle de Zeus de Dodone ; durant ce voyage il atteignit un grand marais infranchissable ; voyant deux ânes, il s'empara de l'un d'eux pour traverser ce marais sans toucher l'eau, cela lui permit de parvenir au temple de Zeus et guérir de la folie. Pour récompenser ces deux ânes, Dionysos les plaça dans la voûte céleste parmi les constellations.

* Dionysos et le roi Lycurgue :
Délivré de sa folie, Dionysos entra en Grèce, en Thrace où le roi
Lycurgue régnait sur les Édoniens. Le souverain ne donna pas à Dionysos la permission de traverser son pays et refusa de l'autoriser d'y répandre son culte, puis il attaqua son cortège, emprisonna ses compagnons les Ménades et les Satyres. Dionysos effrayé, s'enfuit en plongeant dans la mer et se réfugia auprès de Thétis, mais sa vengeance ne tarda pas à surgir en frappant Lycurgue de folie, au point de s'acharner à coups de hache sur un pied de vigne, qui n'était en réalité que son propre fils Dryas qui mourut suite à cette folie meurtrière de son père. Lycurgue, revenant à la raison, constata les faits, alors il se mutila en se coupant le pied.

Dans le cadre de sa vengeance, Dionysos rendit le sol de Thrace stérile. Un oracle indiqua aux Édoniens la nécessité de tuer leur roi pour étancher la colère de Dionysos et retrouver la fertilité de leur terre ; alors sur le mont Pagnée les Édoniens tuèrent leur roi en l'écartelant après l'avoir attaché à quatre chevaux. Dans une autre version, ce fut Dionysos lui-même qui creva les yeux de Lycurgue et le crucifia à mort.
Charops, le grand-père d'Orphée ayant aidé Dionysos dans son conflit avec le roi Lycurgue, le dieu lui confia la royauté sur Thrace et l'initia aux mystères ; Charops transmit à son tour, ces connaissances à son fils Oeagre et ce dernier les communiqua à son fils Orphée.

D'après une autre version, la Nymphe Ambroisie, alliée de Dionysos contre le roi Lycurgue, elle se métamorphosa en cep de vigne et ligote le souverain en l'enlaçant de ses vrilles, de cette façon il devint la proie des Ménades (Bacchantes), mais avant cet événement, Lycurgue avait massacré son fils
Dryas à coups de hache en croyant couper un pied de vigne, et avait également tué sa femme après avoir essayé de violer sa mère.

* Dionysos en Inde :
Après avoir répandu son culte et la culture de vigne et du vin dans les pays du pourtour de la Méditerranée, Dionysos entreprend un long
voyage mystérieux en Inde, en se déplaçant sur un tonneau, ou un char orné de grappes de raisins et tiré par des panthères (léopards), des tigres ou des lions, ou des éléphants (animaux rappelant les triomphes de Dionysos en Inde) voire des centaures, mais parfois il est représenté sur une monture plus simple, un âne, un mulet, un bouc ou encore un taureau.

Il fut escorté lors de ses
orgies (ses fêtes) par son cortège (son thiase) composé du vieux Silène sur son âne, puis de Silènes (au pluriel), de Satyres, de joueurs de flûte, de bergers, de bergères, de Thyades et de Ménades (Bacchantes). Tous ces participants se livraient à des danses frénétiques et des chants.
Certains textes et représentations intègrent au thiase de Dionysos, les trois charites (les trois Grâces : Aglaé " Brillante ", Euphrosyne " Joyeuse " et Thalie " Abondante ") et également le dieu pastoral Pan, le dieu de l'amour Éros, le dieu de la fertilité Priape et encore des centaures jouant de la lyre et la double flûte (
double tibia).

Dans le cortège de Dionysos, on peut voir également la présence d'animaux sauvages comme les lions ou des animaux familiers.

Les instruments de musique retrouvés dans les thiases de Dionysos : des flûtes, des tambourins, des tambours, de la lyre, et des cymbales.

* Dionysos et le roi Penthée :
Revenant de
l'Inde, Dionysos entra en Béotie, déguisé en beau jeune homme, afin d'introduire son culte à Thèbes, la ville de sa mère Sémélé et le pays du roi Penthée (Pentheus) ; ce dernier s'opposa à la volonté du dieu, refusa de reconnaître son caractère de divin, le fit jeter en prison et souilla la réputation de ses bacchantes (ménades) en les soupçonnant de se livrer à la luxure. La punition de Dionysos fut horrible : les femmes thébaines et à leur tête la reine mère Agave (ou Agavé, la sœur de sa mère Sémélé), à l'opposé du roi Penthée, elles étaient séduites par les Ménades et leur mode de vie et leurs rites secrets dionysiaques. Penthée, mécontent de cette dérive des femmes de son royaume, il demanda conseil à Dionysos, ce dernier lui suggéra de les surveiller attentivement et secrètement sur le mont Cithéron en se cachant dans un arbre, là où elles pratiquaient leurs rites, mais quand celles-ci découvrirent les faits, elles le capturèrent, puis en état de transe, et en présence de sa mère Agave qui donna, elle-même, le signale afin de le martyriser et le mettre en pièces par les Ménades qui le voyaient, pas en être humain, mais comme un animal sauvage (un lion) à abattre. Après cette boucherie, Agavé planta la tête de son fils Penthée sur son thyrse et se promena en triomphante.

En
Syrie, Damascos, montra son mépris pour la vigne et le vin ; Dionysos l'écorcha vif.
Le dieu édifia en Syrie un temple dédié à Héra ; dans son vestibule figuraient deux énormes
phallus avec cette inscription d'hommage « Ces phallus ont été érigés par moi, en l'honneur de Héra, ma belle-mère ».

* Dionysos et les Minyades :
En
Orchomène, ville de Béotie, les Minyades (Ménéides), c'est-à-dire les trois Filles du roi Minyas (Leucippé, Arsippé et Alcathoé, ou dans un autre récit : Iris, Clymène et Alcithoé), en soutenant que Dionysos n'était pas le fils de Zeus, puis en ignorant son appel de se mêler aux femmes de la ville qui fêtaient les Bacchanales, et en préférant de rester chez elles tisser la laine, elles mirent le dieu en colère : du lierre et de la vigne enveloppèrent leurs outils et instruments de travail ; du vin et du lait coulèrent des plafonds de leur domicile, des lumières d'origine mystérieuse brillèrent, des sons de flûtes, de tambourins et des rugissements de fauves résonnèrent dans leur maison ; ces artifices frappèrent les trois sœurs de folie meurtrière les amenant à déchirer et dévorer un de leurs enfants, le petit Hippasos, fils de Leucippé, puis elles quittèrent leur domicile pour se mêler aux orgies de Dionysos jusqu'à ce qu'Hermès les sauva en les métamorphosant en chauves-souris.

* Dionysos, le roi Proétos et Mélampous :
À
Tirynthe en Argolide, les Proétides, c'est-à-dire les trois Filles du roi Proétos (Iphinoé, Lysippé et Iphianassa) furent frappées également par la démence suite à leur refus de reconnaître la divinité de Dionysos : comme démentes, elles se prenaient pour des génisses (jeunes vaches) et parcouraient la campagne de l'Argolide ; leur père fit appel au devin (ayant le don de deviner le futur) et guérisseur réputé de la folie, Mélampous. Ce dernier accepta de les traiter à condition de lui céder le tiers du royaume d'Argolide. Proétos refusa ce chantage ; la démence de ses filles s'aggrava et contamina toutes les filles du royaume qui abandonnèrent leurs domiciles, tuèrent et avalèrent leurs enfants, et vagabondèrent dans les contrées sauvages.

Le roi se vit obligé d'accepter la proposition de
Mélampous, mais ce dernier fit augmenter les enchères en demandant que son frère Bias reçoive le deuxième tiers de l'Argos. Le roi Proétos accepta les propositions du guérisseur, et pendant l'opération du partage du royaume, la première fille du roi, Iphinoé mourut d'épuisement ; les deux autres filles, Lysippé et Iphianassa en s'altérant à une source dans laquelle Mélampous a jeté des herbes curatives, leur folie se dissipa, elles retrouvèrent la raison et épousèrent les deux frères, Mélampous et Bias.
Le "
Mélampous" signifie "Pieds noirs", parce qu'après sa naissance, sa mère Idoménée le tient à l'ombre d'un arbre, mais ses pieds sont restés au soleil qui les a fortement bronzés, noircis, d'où son nom "Pieds noirs".

* Dionysos et le roi Icarios :
Dionysos fut reçu à
Attique par le roi Icarios. Le dieu séduit par la beauté de la fille du roi, Érigoné, il donna au roi une outre de vin et lui enseigna l'art du vendangeur, puis il lui proposa de faire connaître cette boisson à ses amis. Icarios offre ce vin à ses bergers, qui en le buvant pour la première fois se soûlèrent et crurent être empoisonnés par le roi, alors ils se jetèrent sur lui et le tuèrent. Érigoné, en voyant son père mort au pied d'un arbre elle se pendit à cet arbre.

* Dionysos et les Tyrrhéniens :
En voulant se rendre du Péloponnèse à
l'île de Naxos, Dionysos prit un navire, mais malheureusement l'équipage était composé de pirates de mer Tyrrhéniens qui l'emprisonna avec le perspectif de le vendre, en Asie, comme esclave, alors ils changèrent la destination. La vengeance du dieu ne tarda pas : il immobilisa le navire, changea le mât et les rames du navire en serpents et le remplit de lierre, puis il fit entendre aux marins pirates des sons de flûte stridents et insupportables les obligeant à se jeter à la mer où ils furent métamorphosés en dauphins.

* Dionysos et Ampélos :
Ampélos était le fils d'un Satyre et d'une Nymphe, et le compagnon et l'amant de Dionysos. Le dieu par complaisance, se laissa subir la défaite dans de multiples compétitions sportives avec son amant ; sentant plus fort que le dieu,
Ampélos chevaucha un taureau, mais cet animal indomptable le jeta hors de son dos et l'encorna à mort.

Le taureau fut l'un des avatars de Dionysos les plus fréquents, d'où un de ses noms
"Tauromorphe", donc logiquement il pouvait empêcher la mise à mort de son protégé Ampélos, mais il est probable que ce taureau était Dionysos lui-même, qui a voulu tuer son amant, car il s'agissait d'une mort nécessaire à la repousse de la vigne en laquelle Ampélos renaîtra.

* Dionysos à Callatis (colonie grecque de la mer noir) :
Au nom de Dionysos se dérouait dans cette contrée le rituel des
Xénika (du xenos en grec qui signifie l'étranger).

Dionysos et Ariane :
Les aventures amoureuses de Dionysos sont presque limitées à sa relation avec
Ariane la fille du roi de Crète, Minos qui trahit son père en aidant Thésée à pénétrer au labyrinthe afin de tuer le Minotaure, puis sortir de ce lieu mystérieux et fuir avec elle vers Athènes, mais Ariane fut abandonnée par Thésée sur l'île de Naxos, soit parce que ce héros athénien aimait une autre femme, ou bien parce que Dionysos l'a ordonné de la laisser sur l'île de Naxos, car le dieu était amoureux, lui-même, d'Ariane.

Dionysos fit d'Ariane son épouse, elle lui donna quatre fils : 1
Staphylos = grappe de raisin ; 2Thaos, roi de Lemnos ; 3Péparéthos ; 4) Œnopion = Buveur de vin, roi de Chios et maître de la viticulture (culture de la vigne) sur l'île, il promit sa fille Mérope au géant Orion puis il revint sur sa parole. Dans une autre version, Orion tomba amoureux de Mérope, puis un jour, en état d'ivresse profonde, il viola la jeune femme. Pour le punir, Œnopion lui creva les yeux.

Dionysos conduisit
Ariane à l'Olympe afin de la rendre immortelle ; son diadème en or et en pierres précieuses (chef-d’œuvre de Héphaïstos) devient la constellation céleste de la Couronne boréale.

Dionysos, Aphrodite et Priape :
Certaines ressources font allusion à une relation amoureuse entre Dionysos, à son retour triomphant de l'Inde, et la déesse de l'amour, Aphrodite. De cette liaison passagère naquit Priape, le dieu de la fertilité. Parfois, de cette liaison d'Aphrodite avec Dionysos, on cite la naissance d'un autre fils, il s'agit d'Hymen (Hyménée) le dieu de la cérémonie du mariage.

Dionysos et la Nymphe Nicaia :
Le dieu était amoureux de
Nicaia, mais cette Nymphe refusait tout acte sexuel parce qu'elle tenait à sa chasteté et sa virginité. Le dieu, connaissant la fontaine qu'elle fréquentait pour se désaltérer, il transforma son eau en vin. La Nymphe en buvant cette eau devenue du vin, elle s’enivra profondément ; Dionysos profita de l'occasion pour la violer. À son réveil, elle constata les faits du viol et la perte de sa virginité, alors elle se mit en colère et en état de tristesse effroyable qui ne cessa jamais.

Dionysos et le Triton :
Afin de se préparer aux Dionysies, les femmes de Tanagra en Béotie se purifiaient en se baignant dans la mer. Un jour, Triton les aperçut et les attaqua ; les femmes prièrent Dionysos de leur venir en aide. Le dieu effectivement vint à leur secours et pour cela, il déposa sur le rivage une coupe de vin afin d'attirer par son odeur ce monstre marin ; Triton tomba dans le piège en s'approchant et en buvant le vin qui l’enivra profondément. Dionysos profita de l'occasion pour le décapiter d'un coup de hache.

Dionysos et le centaure Pholos :
Un jour Dionysos donna aux centaures un tonneau de vin en leur ordonnant de le conserver jusqu’à la venue de Héraclès. Quatre générations plus tard, le centaure Pholos reçut Héraclès qui vint de chasser avec succès le Sanglier d'Érymanthe, alors en son honneur, Pholos tira le tonneau de la terre puis le perça et lui offrit de ce vin dionysiaque, mais des émanations de cette boisson exaltante parvinrent aux autres centaures les rendirent fous d'envie de la soustraire de Héraclès et d'en boire. Pholos se cacha de peur, mais il finit par trouver la mort accidentellement lors du combat qui se déroula entre Héraclès et les autres centaures pour la possession du vin dionysiaque.

Dionysos et Aristée :
Un jour Aristée rentra en compétition avec Dionysos pour savoir si les dieux préfèrent le vin ou le miel qui récolte lui-même. Les dieux votèrent pour le vin.

* Dionysos et la Titanomachie :
Dionysos participa, auprès de son père Zeus, avec beaucoup de zèle, à la guerre des Olympiens contre les géants Titans (la
Titanomachie) en se métamorphosant en lion. Pour l'encourager, son père lui criait en permanence, " Évohé, courage mon fils " sachant que le nom Évohé et Bacchus ce sont des noms de Dionysos et qui dérivent d'un mot grec qui signifie "crier".

Dionysos et les Amazones :
Parmi les Libyens du delta du Nil, en face de Pharos, vivaient des reines Amazones à qui Dionysos demanda de marcher avec lui contre les Titans pour rétablir le roi Ammon sur le trône dont il avait été chassé. La défaite infligée aux Titans et la remise sur le trône du roi Ammon sont les premiers de ses nombreux succès militaires.

À son retour de l'Inde, Dionysos entre en guerre contre les Amazones. Cherchant à fuir devant le dieu, elles prirent la mer vers Samos. Dionysos fit construire des petits bateaux pour ses soldats et ses éléphants afin de poursuivre ces femmes guerrières. Finalement il les rattrapa et les mit en déroute ; il n'épargna que celles qui se furent réfugiées dans le temple d'Artémis.

Dionysos et Orphée :
Orphée
(fils du roi Œagre (ou d'Apollon) et Calliope, la muse de la poésie), après avoir perdu sa bien-aimée Eurydice, il renonça à tout amour de femme et cessa d'adorer les dieux sauf Apollon ; il erra dans les montagnes et les forêts de Thrace en évitant tout contact avec les humains. Vivant dans l'isolement, il fut attaqué par les Ménades de Dionysos par des jets de pierre et coups de bâton puis elles le tuèrent et le démembrèrent. Sa tête qui fut jetée à la mer flotta jusqu'à l'île de Lesbos où elle fut enterrée.

* Dionysos et Héphaïstos :
Héphaïstos (Vulcain)
, dieu du feu et patrons des forgerons de l'Olympe, fils de Héra (sans union masculine) et le fruit de sa vengeance de son époux Zeus qui a engendré Athéna sans principe féminin.

Héphaïstos fut expulsé de l'Olympe par sa mère Héra à cause de sa laideur. Pour se venger, il fabriqua un trône doré pour sa mère juste avant de quitter l'Olympe. Le trône était un piège qui retenait Héra prisonnière, mais Héphaïstos était le seul capable de manipuler le trône afin de la libérer.

Héphaïstos, résidant sur la terre refusait de retourner à l'Olympe malgré toutes les tentatives d'assouplir son entêtement, et ce fut Dionysos qui réussit à le ramener à l'Olympe en le soûlant par le vin. Héphaïstos accepta de délivrer sa mère Héra retenue sur le trône à condition que celle-ci lui donne la plus belle des immortelles et des mortelles, Aphrodite, comme épouse.

Dionysos et Prosymnos (et le Phallus) :
Dionysos veut retrouver sa mère
Sémélé, déjà tué par le foudre de Zeus, afin de lui rendre la vie et l'emmener à l'Olympe, durant sa recherche et avant de descendre aux Enfers pour la récupérer, il parcourt de nombreux pays. Sur le chemin il rencontra Prosymnos, un jeune homme qui lui donna quelques renseignements l'aidant à trouver sa mère Sémélé, mais tombant amoureux de Dionysos, Prosymnos lui demanda en retour une faveur sexuelle consistant à s'unir à lui ; le dieu s'engagea à satisfaire cette demande, mais plus tard. Entre-temps Prosymnos mourut, alors pour tenir sa promesse, Dionysos fixa sur le tombeau du jeune homme un phallus de bois de figuier, puis sur sa pointe il s'assit nu afin de simuler une pénétration.

* Dionysos aux Enfers :
La dernière étape de l'épopée de Dionysos devait le conduire
à l'Olympe pour prendre sa place légitime parmi les grandes divinités, mais avant ce passage, il descendit au royaume des morts afin d'extirper sa mère Sémélé et l'emmener à l'assemblée des dieux où elle gagna l'immortalité sous le nom de Thyoné.

Fêtes (Dionysies) et rites :
Les Dionysies ce sont les fêtes au cours desquelles on rendait hommage à Dionysos.
À travers l'histoire grecque, on distingue trois types de fêtes dionysiaques, les
Petites Dionysies (les Dionysies rurales), les Léennes et les Grandes Dionysies (les Dionysies urbaines ou les Anthestéries durant lesquelles on fêtait, en même temps, les Morts et la Végétation).

Les Petites Dionysies (rurales) se déroulaient au mois de Poséidon (vers décembre-janvier), dans les villages comme Le Pirée et l'Éleusis... Où on construisit des théâtres de pierre ou de scènes en bois selon la richesse du dème (circonscription administrative). Les participants exprimaient leurs gratitudes et remerciements à Dionysos à travers des jeux et des processions qui finissaient leur parcours près de l'autel du dieu ou son temple quand il existait. Dans ces processions on trouvait des jeunes filles portant des corbeilles de gâteaux et des cruches de vin ; d'autres gens tenaient figues et des pampres (branches de vigne) ou conduisent un bouc ou portaient un phallus symbole dionysiaque de l'énergie créatrice et la fécondité. Lors de ces festivités on chantait en chœur ou on jouait des pièces en l'honneur à Dionysos avec des thèmes relatant une de ses légendes. De simples prix étaient décernés aux meilleurs et quand il s'agissait d'une pièce théâtrale, le prix du vainqueur était un bouc (= tragos qui est à l'origine du nom tragédie = pièce dramatique mettant en scène inspirant l'héroïsme ou l'exaltation, la pitié ou la peur...). Ce bouc était finalement sacrifié devant l'autel du dieu et fête s'achevait par un banquet.

Les Petites Dionysies étaient suivies par les
Léennes, elles se déroulaient au mois de gamélion (~janvier) et ressemblaient aux Petites Dionysies, mais les concours des représentations théâtrales étaient prédominants, plus sérieux et mieux récompensés. A Athènes les Léennes étaient suivies par les Anthestéries ou les Grandes Dionysies.

À Athènes, sur les pentes de l'Acropole se trouve le sanctuaire de Dionysos des Marais (
Limnaios) dans lequel se déroulaient au mois d'élaphébolion (vers la fin de mars) les fêtes des Anthestéries (les Grandes Dionysies), elles marquaient la victoire de Dionysos sur l'hiver et célébrant l'arrivée du printemps ; il s'agit d'une fête de trois jours, le premier est celui de " l'ouverture des jarres " afin de goûter le vin conservé et on commémorait l'introduction de Dionysos à Athènes en transportant sa statue, en possession, de son temple à un temple voisin de l'Académie.

Le deuxième jour est " 
le jour des conges = des mesures " où les buveurs de vin mesuraient, en compétition, leur capacité à boire la plus grande quantité possible de vin. Ce jour-là, la statue de Dionysos était conduite à son sanctuaire sur le versant sud de l'Acropole en procession composée d'un millier de citoyens grecs de toutes catégories sociales et administratives, phallophores (porteurs de phallus), porteuses de corbeilles, des gâteaux, de cruches de vin, puis des gens conduisant des taureaux destinés à être sacrifiés au sanctuaire du dieu. Après le grand banquet, sous les lumières de torches, on transportait la statue du dieu dans le théâtre pour le déposer au centre de l'orchestre où des représentations théâtrales, tragiques et comiques étaient jouées.

On décrit équitablement que durant ces fêtes, Dionysos était incarné par un énorme phallus, symbole de fécondité et la fertilité qu'on transportait en cortège dans la ville d'Athènes jusqu'au sanctuaire son temple (temple de
Dionysos des marais ou Limnaios), où on simulait une union sexuelle sacrée (hiérogamie) du dieu avec Basilinna, l'épouse du haut magistrat de la cité (l'archonte) ; elle représentait l'ensemble des Athéniennes qui allaient profiter, par ce rite, des forces fertilisatrices du divin, Dionysos.

Le troisième jour est " 
le jour des retours des âmes des morts " " les kères = les morts " qui sortent des Enfers et se disséminèrent dans la ville et pour lesquels on préparait des marmites pleines de graines bouillies. Les Athéniens craignaient ces âmes ambulantes dans la ville et ils restaient chez eux, puis le soir de cette journée, on criait " dehors les kères, les Anthestéries sont finies "pour que ces âmes retournassent dans le Hadès, le monde des morts.

En 186 av. J.-C., le Sénat de Rome fit voter des lois interdisant les rites et les fêtes dionysiaques ; de ce fait des milliers de Bacchantes (Ménades) furent condamnées à morts.

* Le Dionysisme :
Ce fut un culte dédié à Dionysos : des initiés aux mystères dionysiaques, en particuliers des Ménades (des Bacchantes) et également des hommes et des femmes de toutes les couches sociales, formaient en pleine nature, et dans un état d'ivresse, de délire frénétique, des cortèges (des thiases) et chassaient et sacrifiaient, sans règles ni lois, des animaux sauvages afin de consommer leurs sangs et leurs chairs crues (pratique connue sous le nom de
l’ômophagie). Ce fut, lors d'une de ces thiases sanguinaires que le roi de Thèbes, Penthée fut tué et mis en pièces par sa propre mère et par les femmes participant à ce rite dionysiaque.


Attributs de Dionysos :
Parmi les animaux tués en sacrifice à Dionysos : la
pie (la pie-bavarde), un oiseau passereau noir et blanc à queue longue, de la famille des corvidés, parce que le vin rend les buveurs comme les pies, bavards et indiscrets ; le taureau ; le lièvre parce que ces animaux mangent les bourgeons de la vigne.

Les animaux et les plantes consacrés à Dionysos :

* Abeille (et miel) : en revenant avec son cortège de Thrace et se dirigeant vers la Macédoine, Dionysos découvrit un essaim d'insectes encore inconnus, il s'agissait d'abeilles, il les recueillit et les installa dans un tronc d'arbre ce qui lui permit de découvrir le miel et la cire qu'elles produisent.
Dans les fêtes à l’honneur de Dionysos (les Dionysies) on offrit des gâteaux au miel. Le thyrse dionysiaque on le représente parfois avec des gouttes de miel s'égouttant de son sommet.
D'après certains mythologues, Hermès humectait (mouillait) de miel les lèvres de l'enfant bébé, Dionysos.

* Ache (céleri) : associée au vin, parfois le thyrse dionysiaque était couronné d'ache.

* Âne : est l'animal de Dionysos, il était très apprécié par les Bacchantes en raison de sa belle longueur de sexe.

*
Bélier : dans un épisode de son séjour en Inde, Dionysos en recherchant, en plein désert, de l'eau pour son armée, un bélier apparaît de nulle part, le dieu le suit et à l'endroit où l'animal disparaît, il trouve une source d'eau, alors comme un geste de reconnaissance, Dionysos demanda à Zeus de placer ce bélier dans le ciel parmi les constellations, et de son côté, il ordonna d'ériger à l'endroit où il trouva la fontaine un temple dédié à Zeus-Ammon.

* Bœuf (mâle châtré de l'espèce bovine) :
Les femmes
d'Élis chantaient un hymne dédié à Dionysos en priant de venir à elles "avec ses pieds de bœuf", c’est-à-dire arriver tendrement.

*
Bouc (mâle de la chèvre · barbiche) et Chevreau (petit de la chèvre) : ce sont les animaux de Dionysos et ses compagnons les Silènes (Satyres).
Dionysos enfant fut métamorphosé en chevreau par Zeus afin de le soustraire de la colère de Héra. Dionysos était adoré sous forme de chevreau portant le nom de
"Ériphos" ou "Ériphios". Durant les Dionysies (les fêtes dionysiaques), on sacrifiait un bouc et on suspendait son cadavre écorché et évidé de ses entrailles sur un arbre afin que les ménades (bacchantes) puissent dévorer sa chair crue (l'ômophagie). De la peau du bouc on confectionnait une outre qu'on gonflait d'air afin de former un ballon à surface huilée, très glissante. Durant les Dionysies, parmi les jeux très amusants il existait le jeu qui consistait à se maintenir en équilibre le plus longtemps possible sur ce ballon sans tomber.

Ce sacrifice de bouc (
tragos) des Dionysies est à l'origine du mot "tragédie = chant du bouc".

Lorsque le
Typhon a attaqué les dieux de l'Olympe, Dionysos, pour lui échapper, s'est métamorphosé en bouc.

* Bouclier : Héphaïstos a confectionné un bouclier pour Dionysos sur lequel a représenté la terre, le ciel avec les astres, les étoiles, le soleil, la lune, les continents, la ville de Thèbes et certains héros de la mythologie grecque.

* Cerf : il est consacré à Dionysos, car enfant, pour échapper à la colère de Héra, il a été caché dans un coffre constitué du bois de sapin et recouvert de la peau de cerf. Les femmes qui participaient aux cortèges de Dionysos, sous le souhait de Mystis, la Nymphe nourrice de Dionysos, attachaient sur leurs poitrines nues des phallus en métal et des peaux de cerf sur leurs flancs. Les nébrides portées par les compagnons de Dionysos (Silènes, Satyres, Ménades...) étaient parfois composées de la peau de cerf.

* Char : consulter "char de Dionysos".

Chêne et sapin.

Cheveux : Dionysos est représenté souvent avec longue chevelure se prolongeant par de longues tresses ondoyantes descendant sur ses épaules.

Retenu prisonnier chez Penthée, Dionysos demande à ce roi quel sort l'attend, il répondit qu'il va commencer par lui couper les tresses de ses cheveux, le dieu riposta en affirmant que ses cheveux sont sacrés et consacrés à son père Zeus.
À Éleusis et certaines régions de la Grèce, on laissait les cheveux des enfants consacrés à Dionysos pousser longuement.

Coing (pomme de Cydon, ville en Crète) : le coing dans les cultes mystiques de Dionysos (et également Déméter) est un fruit sacré ayant une valeur initiatique, donc il ne doit pas être ni mangé ni abîmé et au contraire, il doit être vénéré.

Colonne : la colonne possède un symbole phallique. Dans les Dionysies on portait des colonnes (piliers) en forme de phallus afin de les ériger devant le temple du divin.

* Corne : la corne est un attribut de plusieurs divinités symbolisant leur puissance et leur relation avec la fécondité ; ce fut le cas de Dionysos et ses variantes : Sabazios et Zagréos.

Éléphant : le char de Dionysos était tiré par un éléphant et une panthère lors de sa bataille contre les Indiens et leur roi Dériade ; la présence de ses deux animaux fut une des facteurs de sa victoire.
À son retour de l'Inde, Dionysos entre en guerre contre les Amazones. Cherchant à fuir devant le dieu, elles prirent la mer vers Samos. Dionysos fit construire des petits bateaux pour ses soldats et ses éléphants afin de poursuivre ces femmes guerrières. Finalement il les rattrapa et les mit en déroute ; il n'épargna que celles qui se furent réfugiées dans le temple d'Artémis.
Flûte (tibia) : fait partie des instruments musicaux qu'on peut trouver dans les cortèges (orgies) de Dionysos. Fouet (férule) : à Aléa en Arcadie (en Grèce), lors d'une fête appelée "Skieria = Ombreuse" les femmes honoraient Dionysos, tous les deux ans en lacérant leurs corps à coups de fouet afin de renforcer leur fécondité. Cette fête était la réponse à un oracle.

Grenade : il s'agit d'un fruit qu'on attribue aux divinités en rapport avec l'amour et la fécondité comme Aphrodite et Dionysos. Le grenadier est un arbre phallique en raison de l'importante quantité des graines produite par ses fruits.

Dans un des mythes de Zagréos-Dionysos, la grenade naquit du sang de Dionysos tué par les Titans puis ressuscité par Rhéa.

Jacinthe : plante faisant partie des attributs de Dionysos ; certains vins dégagent une odeur de jacinthe et de rose,

*
 Lierre : les nymphes du mont Nysa, pour protéger Dionysos enfant de la colère de Héra, elles le cachaient derrière des feuillages de Lierre. Dionysos adulte portait sur la tête une couronne de feuilles de lierre qui est devenue son emblème le plus distinctif.

Lion : le lion est l'avatar de Dionysos et son compagnon qui tire son char.

Myrrhe : Dionysos utilisa à deux reprises la myrrhe, la première fois, il se sert de son parfum pour convaincre les Minyades à reconnaître son culte.

La deuxième fois quand il frictionna les membres de Héphaïstos avec la myrrhe afin de le rendre ivre et docile pour le faire quitter l'île de Lemnos et le ramener à l'Olympe pour délivrer Héra du trône qu'il l'a confectionné lui-même et qui la captive par des liens invisibles.

Myrte : lorsque Dionysos se déplaça aux Enfers pour récupérer sa mère Sémélé ; Hadès accepta de lui rendre sa mère, mais en échange il devait quelque chose précieuse : Dionysos abandonna la plante de myrte en l'offrant à Perséphone.

* Panthère (en grec le mot désigne également le léopard) : il est consacré à Dionysos, quand il était nourrisson, il a été allaité par une panthère ; la panthère l'accompagne souvent, parfois elle tire son char, dans certaines représentations Dionysos la chevauche et dans d'autres il porte sa peau sur son corps comme une nébride.

La panthère est également un des avatars de Dionysos : lorsque le dieu tenta de convaincre les Minyades (filles de Minyas) de se consacrer à son culte, il se métamorphosa en plusieurs animaux, dont une panthère (léopard).

On croyait autrefois que les panthères raffolaient du vin à tel point que pour les capturer, il suffisait d'utiliser comme un appât, une coupe de vin, l'animal n'hésitera pas à venir s'y abreuver, attiré par l'odeur de la boisson.

On croyait également que les panthères à l'origine étaient des jeunes femmes portées par la consommation du vin, alors pour les punir, les divinités les métamorphosèrent en panthères.

Nébride (ou nebris - nébros) :
Un manteau fait de peau de faon ou de chevreau ou de cerf ou de panthère. La nébride est portée particulièrement par Dionysos et les personnages de sa suite et ses initiés Elle peut être portée en exomis (tunique forte courte portée par les Grecs et les Romains, sans manches et entièrement ouvert du côté droit afin de laisser à nu le bras, l'épaule et la moitié droite du thorax. Son usage était répandu chez les personnes pratiquant des travaux manuels).

* Phénix c'est l'oiseau mythique qui renaît de ses propres cendres.

* Pin (sapin) : plante consacrée à Poséidon et à Dionysos. Poséidon était honoré comme étant le "Maître des Arbres" qu'on se sert pour construire des bateaux. Dionysos comme étant le "Nourricier", le pin était lui consacré parce qu'avec son bois on confectionnait les tonneaux qui adoucissent à vin et améliore nettement son goût.

Platane : l'arbre de platane était consacré à Dionysos et sous sa protection. Les habitants de Magnésie du Méandre découvrent à l'intérieur d'un platane fendu par la foudre une image de Dionysos.

Renard : il existait Dionysos-renard, ou Bassareus, c'est-à-dire couvert par une fourrure de renard (bassara), puis les Bassarides qui n'étaient que les Ménades de Lydie et de Thrace qui ont mis en pièces Orphée, lui-même coiffé d'une peau de renard et portant des chaussures en peau de renard.

Rose : la rose était consacrée aux divinités liées à la fertilité comme Aphrodite, Priape et Dionysos. Certains participants aux fêtes dionysiaques avaient la tête couronnée de roses et le char de Dionysos tapissé de ces fleurs.

On croyait autrefois que la rose atténue l'effet enivrant (rendant ivre) du vin et par conséquent réduit l'agressivité verbale et physique des buveurs de cette boisson dionysiaque.

Lors du mariage d'Ariane et Dionysos, Éros leur offrit une couronne composée de roses brillantes entrelaçant des calices de vin.

Hymen, le fils de Dionysos avec Aphrodite, il fut représenté en jeune homme blond couronné de roses (ou marjolaines).

Dionysos répand sur le corps mort de son protégé Ampélos des roses et des lis ; de ce corps naquit la vigne, bien sûr plus utile et plus appréciée que la rose.

Sel : d'après Eusèbe de Césarée, le sel "aimé des dieux" est l'emblème de Dionysos.

Soleil (Hélios) : dans certaines traditions de la mythologie gréco-romaine, on peut voir confondre Liber avec Soleil, sachant que Liber est Dionysos, et Soleil est assimilé à Apollon, d'où cette déclaration d'Orphée " Le Soleil qu'on surnomme Dionysos ".

Thyrse :
Le thyrse est l'emblème, l'épithète et l'attribut de Dionysos.
Il était porté lors des orgies par Dionysos (Bacchus) lui-même et ses compagnons (satyres, ménades...).

Il s'agit d'un long bâton dont la tête était composée d'une pomme de pin ou un bouquet de feuilles de vigne ou d'une touffe de feuilles de lierre, il est parfois entouré de feuilles de lierre ou de vigne, de grappes de raisin et de guirlandes en forme de rubans ; parfois on représente le thyrse avec des gouttes de miel s'égouttant de son sommet.

À l'origine, le thyrse était une lance à tête cachée par un des éléments décrits précédemment.

Thyrsiger ; thyrsitenen = celui qui porte le thyrse.

* Vigne, Vin, Pampre, Raisins, Grappes :
Attributs liés à ses fonctions du dieu de Vin, de la vigne et de l'ivresse.

Annexes :

Les Hyades :
Ce sont la personnification d'un groupe d'étoiles dans la constellation du taureau dont l'ascension héliaque s'accompagne par la plus grande partie de la pluie qui tombe sur la Grèce et qui provient de l'ouest, de l'Océan Atlantique.

Elles sont d'après certains auteurs les filles d'Atlas par l'Océanide Aithra (Æthra). Leur nombre est variable selon les récits et passe de deux à trois, à quatre et enfin sept, comme les Pléiades.

Parmi les Hyades les plus connues dans la mythologie grecque : Ambrosie, Eudore, Coronis, Polyxo, Phœo, Dioné et Æsilé

Dans un mythe, elles sont les Nymphes de Dodone, et aussi les nourrices de Dionysos. Poursuivies par Lykourgos alors qu'elles s'occupaient de Dionysos enfant, Zeus les transforma en étoiles pour échapper à leur poursuivant, et aussi par gratitude d'avoir mené Dionysos sain et sauf entre les mains d'Ino.

Dans un autre récit, suite à la mort de leur frère Hyas, elles meurent de tristesse, Zeus ému les métamorphose en étoiles pour les consoler et faire cesser leurs pleurs, néanmoins, cela ne les a pas empêchées de verser des larmes (sous forme de pluies), d’où leur nom Hyades qui signifie "pleureuses".

Midas :
Roi du riche pays, la Phrygie, fils de Gorgias et de la déesse Cybèle ou fils de Médée et d'un roi puissant dans l'Asie Mineure : endurant l’infidélité de son époux Jason, Médée quitta Corinthe et alla se réfugier à Thèbes, auprès de son protecteur Héraclès, mais ce dernier, à cette période de sa vie était frappé de folie, alors elle le guérit grâce à ses remèdes, puis le voyant, dans ces conditions, incapable de la protéger, elle se retira à Athènes où le roi Égée l'épousa afin de fonder une famille.

Thésée, le fils légitime d’Égée, en revenant à Athènes après son périple et long voyage chez les Minoens en Crête, il la fit perdre l'espoir qu'un de ses futurs enfants avec Égée puisse régner sur Athènes, pour cela elle tenta de l'empoisonner. Suite à cet événement, elle fut méprisée et traitée d’empoisonneuse par les Athéniens, alors elle s'enfuit d'Athènes pour aller vivre en Phénicie, puis en Asie Mineure où elle épousa le roi de Phrygie ; de ce mariage naquit un fils unique appelé Midas.
Devenu à son tour roi, Midas, en hommage à sa mère, nomma les sujets de son royaume de " Mèdes ".

Il est le roi phrygien aux oreilles d'âne ; cette difformité est une punition infligée par Apollon parce que, Midas étant choisi comme l'arbitre, il a eu la stupidité de déclarer Marsyas vainqueur contre le dieu lors d'une compétition musicale. Pour cacher avec grand soin cette monstruosité, le roi portait un bonnet phrygien ; la seule personne du royaume connaissant le secret du roi était son barbier qui avait l'obligation de s'occuper de ses cheveux.
Ce barbier, à un moment donné, ne supportait plus de garder le secret du roi, alors il se dirigea vers un lieu isolé où il creusa un trou dans la terre dans lequel il chuchota " Le roi Midas a des oreilles d'âne ", puis il ferma ce trou. À cet emplacement, poussèrent des roseaux qui, en se séchant et en se frottant l'une à l'autre, ils produisaient un murmure qui n'était que la répétition de la phrase secrète du barbier, c'est ainsi, Midas est devenu un grand sujet de moquerie dans son royaume.

Dans une autre version, c'était le dieu Pan, avec sa flûte, qui osa rivaliser avec Apollon ; Midas qui fut désigné pour juge se prononça en faveur de Pan, alors pour le punir, Apollon lui fit changer ses oreilles en oreilles d'âne.

Quand le cortège de Dionysos traversa la Phrygie, le roi du pays, Midas fit verser du vin dans une fontaine afin d'attirer Silène, le vieux compagnon du dieu. Effectivement, Silène tomba dans le piège tendu ; il s'égara du cortège et il fut retrouvé par des paysans, près de la fontaine en état d'ivresse ; ces derniers l'emmenèrent paré de guirlandes (ou enchaîné) à Midas qui le reçut, le retint honorablement pendant dix jours, et enfin, il fit preuve de zèle de le rendre à son maître Dionysos.

Pour récompenser Midas de ses biens faits, Dionysos lui proposa d'exaucer un de ses chers vœux, alors le roi demanda que tout ce qui touche se transforme en or.
Dionysos lui accorda son souhait, mais rapidement le souverain Phrygien constata la survenue d'un fatal problème auquel n'a pas pensé, parce que même la nourriture qu'il touchait devenait des lingots d'or ou des flots de métal précieux.
Ne pouvant plus s'alimenter et constatant que sa mort atroce s'approchait, Midas supplia Dionysos d'annuler rapidement ce vœu qui lui a bien accordé ; le dieu accepta de dissiper cette capacité mortelle en lui demandant de se purifier dans les eaux du Pactole.
Depuis cette plongée purifiante du roi Midas, on retrouve souvent dans le fond du fleuve Pactole d'abondantes quantités de pépites d'or.

Durant le séjour de Silène en Phrygie, le roi Midas lui posa la question suivante : que peut-on souhaiter de mieux à l'homme, le vieux sage lui répondit : « De ne jamais naître ou, sinon, de mourir à la naissance ».

Midas, le roi mythique de Phrygie est l'exemple de la " Crédulité ", c'est-à-dire, le défaut naturel de l'esprit, et la prédisposition se manifestant par une tendance naturelle, par manque de jugement ou par naïveté, à croire facilement les affirmations d'autrui portant sur des faits ou des idées sans fondement sérieux ou sans vraisemblance.

Hymen ou Hyménée :
Fils de Dionysos et d'Aphrodite, ou fils de Dionysos et la muse Uranie et parfois il est décrit comme le fils d'Apollon et la muse Calliope.
Ce fut le dieu qui présidait au mariage où les Athéniens l'invoquaient toujours lors de cette cérémonie.

Il était représenté sous l'aspect d'un jeune homme blond couronné de fleurs, en particulier, les fleurs de marjolaines, mais parfois de roses ; tenant à la main droite un flambeau et de la main gauche un voile de couleur jaune (une couleur affectée aux cérémonies de mariage à Rome ; elle était la couleur du voile de la mariée). Il était représenté habillé en blanc et parfois il portait un anneau en or, des entraves aux pieds et un joug (symboles de soumission et contrainte matérielle ou morale liées au mariage), ou encore avec deux flambeaux aux mains ou à côté de lui, liés par la même flamme.

Thyiades :
Ce sont des femmes qui font semblant de délirer comme les Ménades ; elles faisaient les bacchantes sans les être réellement.

Tibia :
Il s'agit de la flûte, instrument de musique à vent, fait autrefois du tibia de certains animaux ou oiseaux d'où le même nom que l'os anatomique de la jambe, mais elle était également faite de roseau, de buis (arbrisseau au bois très dur), de métal ou de corne d'animaux. Cet instrument se caractérise par la présence d'une embouchure qu'on introduit dans la bouche, entre les deux lèvres afin de souffler de l'air puis des trous tout au long de l'instrument qu'on ouvre ou on ferme afin de produire les notes musicales souhaitées.
Dans l'antiquité, on note la présence de multiples formes de tibias (de flûtes), simples ou doubles.

Le tibia obliqua se caractérise par son embouchure placée sur le côté du tube de l'instrument (latéralement). On peut retrouver cet instrument dans certaines représentations antiques des célébrations des fêtes de Dionysos.

Certaines ressources prétendent que ce fut Midas, le roi de Phrygie qui l'a inventé et que ce sont les satyres, compagnons de Dionysos, qu'ils l'utilisaient.

L'os du tibia chez l'homme et certains mammifères est l'os long, prismatique constituant l'élément squelettique principal de la jambe dont il occupe la partie interne, et qui s'articule en haut avec le fémur et en bas avec l'astragale.

En Arabe, l'os du tibia s’appelle "qasaba - قصبة" qui veut dire également "roseau" et "flûte".

Tibiis canere : joueur de flûte en grec.


Références :
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Catherine Salles. La mythologie grecque et romaine. Pluriel 2013.
Histoire de la Mythologie. National Geographic France. 2012.
Jean-Claude Belfiore. Dictionnaire des Croyances et Symboles de l'Antiquité. Larousse in extenso. 2010.
Philip Wikison, Neil Philip. La Mythologie ; création ; dieux ; héros ; monstres ; lieux mythiques. Edition Gründ 2008. p;55 ; 86.
Félix Guirand, Noël Schmidt. Mythes, Mythologie, Histoire et dictionnaire. Larousse 2006.
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Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 26 Juillet, 2020

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Paris / France