Hystéroscopie
Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 6 Juin, 2023


 
  • L'hystéroscopie : un examen permettant de visualiser la cavité utérine (l'intérieur de l'utérus) à l'aide d'un appareil optique appelé un hystéroscope. On peut ainsi explorer le canal cervical; la cavité utérine  et l'origine des trompes (ou les ostias uterinums " pluriel d'ostium uterinum").

  • L'hystéroscope est un instrument optique de (2,5 à 3,5 mm) de diamètre quand il s'agit de l'hystéroscopie diagnostique et de (8 à 10 mm) de diamètre quand il s'agit de l'hystéroscopie opératoire ; donc pour l'introduction de l'hystéroscope diagnostique dans la cavité utérine le chirurgien a rarement besoin de dilater le canal du col utérin sauf chez certaines nullipares ou des femmes très âgées ; par contre pour l'introduction de l'hystéroscope opératoire le chirurgien a besoin souvent de dilater le canal cervical en utilisant des bougies  de diamètres croissants jusqu'à la taille de 8 à 10 mm.

    Certains médicaments (en particuliers les prostaglandines) peuvent agir sur le col utérin quand ils sont administrés la veille de l'opération (par voie orale) ou quelques heures avant l'intervention (par voie locale intravaginale).

  • Les parois de la cavité utérine (antérieure et postérieure ) sont spontanément au contact l'une de l'autre, alors pour bien observer la cavité utérine, il est nécessaire de les séparer en gonflant la cavité utérine, pour cela le chirurgien utilise :
    • pour l'hystéroscopie diagnostique :
      • Soit une irrigation de liquide de type du sérum physiologique ;
      • Soit un gaz (CO²) ;
        • Les progrès technologiques actuels permettent de réaliser des hystéroscopies diagnostiques en consultation, sans anesthésie en utilisant des hystéroscopes fins (de l'ordre de 3 mm), souples (flexibles) ou rigides, avec la distension douce de la cavité utérine en utilisant du sérum physiologique sous pression égale à la pression atmosphérique et enfin en introduisant l'hystéroscope dans la cavité utérine sans utiliser le spéculum (no touch technique).
    • Pour l'hystéroscopie opératoire, des liquides spéciaux comme le glycocol ou le sérum physiologique sont utilisés pour l'obtention d'une extension suffisante de la cavité utérine.

  • L'hystéroscopie diagnostique :
    C'est un examen permettant de comprendre les symptômes à point départ utérin comme les métrorragies ou les ménorragies ; elle permet aussi d'explorer la cavité utérine en cas de stérilité ; d'avortement à répétition ; ou enfin lorsque d'autres explorations comme (l'échographie ou l'hystérosalpingographie) mettent en évidences des anomalies de la cavité utérine.
  • Elle peut être faite, en cabinet médical, sans anesthésie, ou sous anesthésie locale et parfois générale (après hospitalisation).

    L'hystéroscopie diagnostique permet de mettre en évidence les anomalies suivantes :
  • Les polypes(excroissance de la muqueuse , , Fibrome pédiculé du fond utérin, de 14 x 12,3 x 7 mm de diamètre) de l'endomètre  et du canal cervical ;
  • Les fibromes Fibrome pédiculé du fond utérin, de 14 x 12,3 x 7 mm de diamètresous muqueux de la cavité du corps utérin et du canal cervical ;
  • les épaississements anormaux, localisées ou généralisées de l'endomètre (les hyperplasies de l'endomètre ; les pré cancers et les cancers de l'endomètre) ;
  • les amincissements de l'endomètre (hypotrophies et atrophies de l'endomètre) ;
  • les lésions spécifiques de l'adénomyose (les orifices des cryptes " ou diverticules " de l'adénomyose.
  • chez les femmes porteuses de stérilet  , elle permet de localiser sa position exacte dans la cavité utérine ce qui peut expliquer certains symptômes associés à son utilisation ; et enfin, en cas l'ascension du fils du stérilet, son ablation peut devenir difficile par des gestes aveugles ; dans ce cas-là, l'hystéroscopie facilite son extraction en le visualisant directement.
  • au cours d'une hystéroscopie diagnostique, il est possible de faire des prélèvements guidés de l'endomètre ou des lésions que l'on met en évidence.
  • L'hystéroscopie opératoire :
    C'est une intervention chirurgicale permettant de traiter certaines anomalies de la cavité utérines par les voies naturelles, c'est-à-dire après l'écartement des parois vaginales à l'aide du spéculum vaginal, l'hystéroscope et les instruments chirurgicaux sont introduits dans la cavité utérine pour accomplir l'acte chirurgical adapté à la lésion à traiter.

  • En hystéroscopie opératoire, il est toujours nécessaire :
    • de pratiquer une anesthésie générale ou anesthésie loco-régionale (anesthésie péridurale ou rachi-anesthésie) ;
    • de dilater le col utérin par dilatateurs chimiques (prostaglandines) souvent en association avec la dilatation mécanique (bougies métalliques ) ;
    • d'utiliser des liquides spéciaux pour obtenir une irrigation et une distension suffisante de la cavité utérine toute au long de l'intervention chirurgicale ;
    • de contrôler en permanence la pression dans la cavité utérine par des appareils spécifiques qui possèdent de multiples dispositifs de sécurité dans le but de réaliser le geste opératoire avec des conditions de visibilité optimale et pour éviter les fuites du liquide (que l'on utilise pour la distension utérine) dans la circulation sanguine générale, car en quantité importante il peut entraîner des troubles de la circulation des ions (sodium, potassium...) et de l'eau dans l'organisme. Pour les mêmes raisons, il faut contrôler en permanence, la quantité entrant la quantité sortant du liquide de distension utérine.


  • Les interventions chirurgicales qui peuvent être pratiquées par l'hystéroscopie opératoire sont nombreuses :

    • Polypectomie (ablation d'un polype) de l'endomètre ou du canal cervical .

    • Myomectomie  Fibrome pédiculé du fond utérin, de 14 x 12,3 x 7 mm de diamètre(ablation d'un fibrome sous-muqueux).

    • Ablation des produits de la rétention trophoblastique (polype placentaire) dans la cavité utérine après un avortement incomplet, spontané ou provoqué (la rétention trophoblastique augmente le taux de la prostaglandine E dans la cavité utérine, cette prostaglandine joue un rôle néfaste sur la fertilité en réduisant la mobilité des spermatozoïdes et en diminuant les chances d'implantation de la grossesse).

    • Section de cloison (septoplastie hystéroscopique)  en cas d'un utérus malformé, cloisonné.

    • Section des synéchies utérines .

    • Métroplastie d'agrandissement (agrandir la capacité de la cavité utérine) dans le cadre de la prise en charge des utérus distilbène (DES) et les utérus à capacité réduite par la présence de synéchies utérines. Cette opération est réalisée dans le but d'augmenter les chances d'obtenir de grossesse, en fécondation spontanée ou après le recours aux techniques de la procréation médicalement assistée.
      • L'hypoplasie utérine qui peut être mise en évidence dans 50 % des utérus DES est définie par une distance entre les deux cornes utérines inférieure à 4 cm et un rapport inversé de la longueur du corps et du col de l'utérus.
      • Dans les utérus DES, parmi les anomalies morphologiques de la cavité utérine, on peut citer l'utérus en forme de T, hypoplasique et présentant une sténose médio-cavitaire. C'est cette sténose médio-cavitaire (et les pseudo-synéchies marginales) que l'opérateur essaye de lever lors de la métroplastie hystéroscopique d'agrandissement.

    • Endométrectomie (ablation de la totalité de l'endomètre) : une intervention pratiquée dans le traitement des métrorragies persistantes, rebelles aux traitements médicamenteux (progestatifs) et qui sont dues à des anomalies fonctionnelles (donc non endométriosique, non précancéreuses et non cancéreuses) de l'endomètre. Cette opération que le chirurgien réalise par voie naturelle, peut permettre d'éviter l'hystérectomie dans (70 à 80 %) des cas.

    • La fertiloscopie et la falloposcopie.

    • Actuellement il existe une nouvelle technique de stérilisation par obstruction des trompes par voie hystéroscopique ; dans ce type de stérilisation le médecin opérateur, introduit à travers les ostias tubaires internes, sous contrôle hystéroscopique, un dispositif intra-tubaire sous forme d'un micro-ressort métallique, dans la lumière de la portion proximale (près de la cavité utérine) de chaque trompe de Fallope . Ces ressorts, par contact avec les parois des trompes, déclenchent une réaction inflammatoire aboutissant à l'obstruction définitive et irréversible des trompes au bout de trois mois après la pose ; donc il est nécessaire d'utiliser un autre moyen de contraception sûr dans les trois mois qui suivent la pose de ces ressorts.

  • Pour accomplir ces actes opératoires, le chirurgien utilise des techniques de section et de destruction très variables, en fonction de la disponibilité de ces techniques, et son expérience personnelle. Parmi ces techniques :

    • la section en utilisant les instruments chirurgicaux classiques (ciseaux, bistouris et pinces hystéroscopiques) ;

    • la section à l'aide des instruments utilisant des courants électriques de hautes fréquences (résecteurs électriques  monopolaires ou bipolaires) ;

    • la destruction des tissus à traiter en utilisant certains types du Laser ;

    • la technique de destruction des lésions à traiter par vaporisation (la technique VersaPoint).

  • La microhystéroscopie :

    Un examen qui consiste à visualiser la muqueuse du canal cervical en utilisant un appareil optique spécial permettant l'agrandissement du champ visuel, ce qui facilite la mise en évidence des lésions suspectes de cette muqueuse, et enfin faire des prélèvements guidés (biopsies) dans le but d'un diagnostic précoce du cancer de l'endocol (cancer de la muqueuse qui tapisse le canal cervical et ses glandes).
    C'est une exploration complémentaire après une colposcopie.


  • Recommandations et précautions à prendre après une hystéroscopie :

    • Jusqu'à la disparition des saignements de l'appareil génital, vous devrez :

      • vous reposer ;

      • renoncer aux rapports sexuels ;

      • ne pas utiliser de tampons vaginaux ;

      • éviter les bains ;

      • consulter rapidement en cas de :

        • métrorragies d'abondance supérieure à des règles ;

        • fièvre supérieure à 38° ;

        • douleurs pelviennes ;

        • douleurs d'un membre inférieure, douleurs thoracique ou essoufflement inhabituel.

     


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